De nombreuses idées reçues ont longtemps opposé grossesse et pratique d’activités physiques ou sportives. Afin d’accompagner du mieux possible les femmes enceintes et leur entourage, un guide vient d’être édité par le ministère français des Sports. Il rappelle notamment les bénéfices des activités physiques ou sportives avant, pendant et après la grossesse.
« Je peux pratiquer des activités physiques et sportives pendant ma grossesse et après l’accouchement. » Le titre du guide paru en février 2021 à l’initiative du ministère français des Sports est limpide. Il permet de déconstruire les idées reçues encore trop souvent répandues qui voudraient que l’activité physique ou sportive soit à proscrire lors de la grossesse car présentant un danger pour l’enfant à naître. Le mérite de ce guide est aussi et surtout de mettre en lumière les bénéfices d’une activité physique ou sportive adaptée (à chaque femme, à sa pratique sportive, à son stade de grossesse…), bénéfices encore trop peu connus du grand public.
Un outil pratique
En effet, chez la femme enceinte, l’activité physique a plusieurs intérêts. Elle permet par exemple de diminuer les douleurs lombaires, l’anxiété et contribue également à améliorer la circulation veineuse. De plus, une pratique régulière d’activité physique et/ou sportive avant et durant la grossesse facilite l’accouchement et permet notamment de réduire les risques de recours à une extraction instrumentale ou à une césarienne. Pour l’enfant à naître, la pratique d’une activité physique pendant la grossesse améliore le neurodéveloppement de l’enfant. Enfin, les effets bénéfiques d’une pratique post-partum sont également nombreux et détaillés dans ce livret pédagogique qui se veut un outil pratique pour les femmes et leur entourage.
À lire aussi : Foot féminin : Quand ton plus grand adversaire est toi-même
Ainsi ce guide ne se limite pas à donner de l’information. Il vise également à accompagner du mieux possible les femmes dans le choix de leur activité. Et cela avant, pendant et après leur grossesse. Ainsi, le guide comprend un questionnaire d’aptitude à la pratique d’activité physique. À réaliser avec un professionnel de santé, il permet de déterminer si l’activité est recommandée ou, dans certains cas précis, contre-indiquée. Le guide détaille également une multitude d’exercices physiques à destination des femmes enceintes ou venant d’accoucher et ne disposant pas de contre-indication à l’activité physique. Un lien permet d’accéder à des informations sur les dispositifs fédéraux conçus spécialement pour les femmes enceintes et après accouchement ainsi que des exemples d’actions portées localement par des associations sportives affiliées.
Une prise de conscience
Une édition dédiée aux sportives de haut niveau complètera ce guide d’ici cet été. Avec cette publication, le ministère des Sports soutient et vient renforcer une dynamique d’ensemble des acteurs du sport. Cette évolution vise à mieux considérer la question de la maternité en proposant d’une part des offres de pratiques toujours plus inclusives. Et en garantissant d’autre part la prise en compte effective des spécificités féminines dans l’entraînement de haut niveau. Dans le secteur de la performance, la signature au mois de mars 2021 d’une convention collective spécifique au handball féminin et celles à venir dans le basket-ball et le volley-ball, instaurent progressivement un cadre sécurisant pour la maternité des sportives de haut niveau durant leur carrière sportive, témoignant de cette prise de conscience collective.
Par le Think Tank Sport et citoyenneté
Photo © Pexels