En dix questions, Océane Grange se confie sur sa carrière, sa passion du football et ses bons souvenirs. La joueuse qui a rejoint le Stade Brestois il y a quelques mois détaille également sur ses volontés pour les années à venir.
Pourquoi vous être intéressée au sport et au football en particulier ?
Mes parents m’ont mis dans le monde du sport toute petite. J’ai commencé par le basket, le judo puis le foot. Je suis aussi passée par le tennis. Le basket et le judo je n’aimais pas trop ca ne me plaisait pas du coup j’ai arrêté. Le tennis j’en faisais en même temps que le foot mais à un moment les entrainements étaient en même temps. J’ai donc arrêté pour consacrer mon temps libre au football. Je trouve que c’est un sport qui nous rassemble, qui procure des émotions fortes qu’on ne ressent pas dans la vie de tous les jours. C’est différent ! C’est un sport ou chacun doit se battre pour son équipe. Copines ou non en dehors du terrain on doit se battre ensemble pour la victoire.
Quelles équipes ou joueuses vont ont donné envie de vous lancer dans le football ?
Je regardais jouer l’Olympique Lyonnais, c’était juste avant qu’ils commencent à enchainer leur sept titres de champion de France. Mon père m’emmenait au stade, c’était énorme ! Les joueurs qui m’ont donné envie de me lancer sont : Zidane, et Ronaldinho avec ses dribbles, c’était vraiment beau à voir !!
A-t-il été compliqué de prendre la décision de pratiquer du football ? Comment cela a –t-il été perçu par vos proches ?
Non il n’y a jamais eu de soucis là-dessus. Mes parents m’ont toujours encouragée et poussée dans mes choix. D’ailleurs j’ai commencé car un enfant que ma mère gardait faisait du foot. J’allais souvent avec lui à l’entraînement plutôt qu’au judo. Pendant deux ans je séchais le judo pour le foot puis une année j’ai décidé de m’y inscrire. Mes parents ont accepté et m’ont pris une licence l’année d’après. C’était plutôt pour les gens extérieurs à mon entourage que c’était « bizarre ». Pour eux, c’était « pas pour les filles, c’était un sport de garçons ».
Pouvez-vous nous raconter vos débuts dans le football ?
J’ai débuté à l’âge de 8 ans avec les garçons de l’AS Brignais (région lyonnaise), le club où j’habitais. J’y ai passé six saisons avant de rejoindre l’OL où je me suis fait les ligaments croisés et le ménisque lors de ma deuxième saison et où on m’a remercié juste après l’opération. J’ai ensuite repris après ma blessure à Caluire (en métropole de Lyon) pendant deux années avant que le club de Claix, actuel Grenoble Foot 38, me contacte pour venir jouer chez eux. Je suis restée dans la région grenobloise pendant six ans. En mai dernier, le président et le coach de Brest m’ont appelé pour les rejoindre. J’ai écouté leurs propositions et leurs objectifs et j’ai décidé de signer au stade brestois.
Quelle est votre position de prédilection et comment vous sentez vous aujourd’hui dans votre club ?
Je suis défenseure centrale mais je peux également jouer sur toute la ligne de défense. J’ai longtemps joué milieu sur les cotés avec les garçons avant d’arriver à l’OL et où le coach m’a essayé en défense centrale. Je ne connaissais rien au poste avant le match et à la fin il m’a félicité pour mon match, j’ai ensuite été repositionné derrière. Depuis j’alterne entre défenseure centrale et latérale mais je préfère être dans l’axe. Je m’y sens bien.
C’est toujours difficile de changer de club, de ville, c’était un nouveau départ à tous les niveaux. Je dirais que le plus dur c’est de se faire au temps qu’il fait…. Il pleut tout le temps … (rire).
Le football est–il aujourd’hui votre seule activité professionnelle ?
Je consacre les ¾ de mon temps au football et sinon je suis aussi coach sportif personnel et préparatrice physique. Je fais des coachings à côté de mes entraînements personnels.
Avez-vous déjà une idée de ce que vous souhaitez faire après votre carrière dans le football ?
J’ai passé mon BPJEPS AF musculation il y a 2 ans. J’ai également passé d’autres formations en rapport avec mon diplôme de coach (Metafit, préparation physique …) et je compte en passer d’autres. Une fois le football terminé, le plus tard possible, je souhaite me consacrer à fond dans le coaching.
Quels sont vos objectifs personnels et collectifs pour la saison à venir ?
Pour les objectifs collectifs, il y a déjà finir la première partie de saison avec 4 victoires (2 en championnat et 2 en coupe de France) pour rester proche de la première place. Et finir le plus haut possible à la fin de la saison. La saison est longue on va prendre match par match en se concentrant sur nous-mêmes et non sur les équipes autour. Personnellement j’espère gagner davantage de temps de jeu, progresser et franchir des paliers supplémentaires.
Que pensez-vous du football féminin en France (sa médiatisation, ses équipements et son public) ?
Le football féminin a beaucoup évolué. Certes on est loin du football masculin mais quand on voit la différence par rapport à il y a 10 ans c’est énorme. Les mentalités ont changé, les gens s’intéressent au football féminin alors qu’avant c’était « mais les filles ça joue pas au foot, c’est un sport d’homme, c’est nul, elles ne savent pas jouer, elles n’ont pas leur place sur le terrain … ». Pareil au niveau médiatisation, tous les matches de première division sont télévisés et c’est la même chose pour l’équipe de France. Dans les stades il y a de plus en plus de monde, en Espagne il y a eu autant d’affluence pour les filles que pour les mecs, cela souligne l’évolution.
Quel est votre meilleur souvenir dans le football ?
Mon meilleur souvenir reste la dernière saison avec Grenoble et notre parcours en coupe de France. Avant le premier tour on enchainait les mauvais résultats personne ne nous voyais passer le premier tour et au final c’est a partir de ce moment que l’on est devenu « invincibles ». On a enchainé les victoires en championnat et en coupe de France. On a atteint la demie-finale où on a perdu contre l’OL, meilleur équipe du monde, à la 95ème minute. Juste avant on tenait le match nul. Le parcours reste gravé dans la mémoire. Tellement d’émotions !! La magie de la coupe de France.
Pour finir, quel est votre joueur(se) préféré(e) ? Pourquoi ?
Mon joueur préféré est Sergio Ramos sans hésite. J’adore son jeu, il est décisif dans les deux cages (offensivement et défensivement). Il a un rôle de patron en club et en équipe nationale. Son jeu de tête et ses tacles c’est ce que j’adore chez lui.
Propos recueillis par Lison Debonne.