À 34 ans, Kosovare Asllani est capitaine d’une sélection suédoise qui croit au titre dans cette Coupe du monde féminine.
C’était il y a déjà 12 ans, mais elle n’a sans doute pas oublié. En 2011, Kosovare Asllani a été laissée sur le carreau. Bien que précieuse dans les matchs de qualifications, elle n’était pas retenue pour une Coupe du monde qui aurait dû être sa première. Quatre ans plus tard, elle y est mais sort en huitièmes. Et en 2019, elle accroche une médaille, en bronze. Désormais, Kosovare Asllani mène en tant que capitaine une sélection de Suède qui vient d’éliminer le favori, les États-Unis. Et elle sait où elle veut aller.
Une carrière brillante
Comme sa gardienne, dont les parents ont émigré de Bosnie, Asllani est fille de réfugiés. De Kosovares plus exactement, qui ont migré en Suède, où ils ont donné naissance à une fille le 29 juillet 1989. Jouant au hockey sur glace et au football dans son enfance, la jeune Kosovare (dont le prénom fait donc écho à la nationalité de ses parents) opte pour le deuxième sport. Avec réussite. Elle marque 49 buts en 48 parties avec le club de Vimmerby et est vite appelée à jouer plus haut.
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Après deux années à Linköpings, Asllani commence, à 21 ans, une carrière mondiale. Un tour aux États-Unis (Chicago Red Stars), un retour en Suède (Linköpings puis Kristianstad, sa ville de naissance). Mais aussi un passage marquant au Paris Saint-Germain pendant près de quatre ans. Puis à Manchester City. Avant de revenir encore à Linköpings puis de se lancer un défi en étant la première arrivée au CD Tacon, rapidement devenu Real Madrid. Depuis 2022, elle évolue désormais en Italie, à l’AC Milan.
Satané tir au but
Asllani n’a plus rien à prouver. Ni sa vitesse, son sens du but, sa rage de vaincre, sa technique. Mais elle aimerait certainement encore garnir son armoire à trophée qui est finalement relativement peu remplie. Troisième de la Coupe du monde 2019, la buteuse possède aussi deux médailles d’argent, aux Jeux Olympiques 2016 et 2021. Il y a deux ans, en finale contre le Canada, elle était la première tireuse de la séance de tirs au but. Elle le manquait.
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Du haut de ses 172 sélections et 44 buts, celle qui porte le brassard avec fierté pour ce qui pourrait être son dernier tournoi majeur va tout donner. Face aux redoutables Japonaises, le quart de finale sera difficile. Mais après avoir sorti les États-Unis, l’équipe désormais « tête de série » des restants (avec l’élimination de l’Allemagne) a de réelles chances d’écrire l’histoire. Encore trois marches.
Jérôme Flury
Photo ©svenskfotboll