Après une montée en D3 féminine lors de la saison 2022-2023 et un maintien assuré
dans les dernières journées lors du dernier exercice, la Croix Blanche Angers Football évolue pour la seconde année consécutive au troisième échelon national. La
formation, entraînée par Valentin Rey, cherche à retrouver sa position dans le football
féminin français. Pour Footeuses, l’entraîneur des Vertes et blanches revient sur ce
début de saison, les leçons qu’il a tiré du dernier maintien et l’avenir de son club.
Vous avez acquis un maintien plutôt tardif la saison dernière, que retenez-vous de ce premier exercice en D3 féminine ?
Valentin Rey : « L’an dernier, le championnat était homogène et intéressant, il l’est encore cette saison. Concernant le maintien, nous nous sommes mis tout seul en difficulté, il y avait la possibilité pour nous d’obtenir des résultats dès le mois d’avril. D’un autre côté, ça nous a fait du bien de passer par cette épreuve, elle a permis de forger un caractère à mes joueuses. J’ai un groupe qui est assez jeune et ce sont ces matchs de fin de saison qui ont permis à l’effectif de grandir, de gagner en maturité et en rigueur. Les filles ont vu les erreurs à faire et à ne pas faire. Elles arrivent mieux armées pour cette nouvelle saison. »
« Elles arrivent mieux armées pour cette saison »
Comment l’avez-vous préparée ?
« Il y a eu un grand nombre d’arrivées, on a recruté plus de joueuses que la saison précédente, ce qui nous permet d’avoir un effectif qui gagne en qualité. Cela apporte de la concurrence saine tout en doublant les postes : il n’y a plus à tirer sur les organismes en cas de pépin physique. On gagne aussi sur nos choix et dans notre contenu de séances, lors des entraînements. Qui dit nouvelles joueuses dit sens du jeu différents, elles tirent le groupe vers le haut. C’est aussi une volonté du groupe d’avoir de nouvelles têtes. L’an dernier, on n’a pas beaucoup recruté, seulement 4-5 joueuses, dont certaines qui ne sont pas restées. C’était aussi important de donner une nouvelle énergie et un nouvel entrain à ce groupe-là. »
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Dans cet effectif, vous devez composer sans votre capitaine, Juliette Bardy, comment vous vous êtes organisé pour la remplacer ?
« Nous étions au courant depuis longtemps qu’elle ne serait pas disponible sur ce début de saison puisqu’elle a un projet personnel. Donc c’était acté qu’on allait faire sans elle. Elle joue au milieu de terrain et possède une grosse qualité athlétique, notamment sur la récupération du ballon. C’est pour ça aussi qu’on a décidé de recruter, pour mettre à profit les qualités d’autres joueuses. »
Avec ces changements, comment votre jeu a-t-il évolué ?
« L’année dernière, notre jeu s’est porté sur de la transition, cette année, mes joueuses travaillent davantage sur un jeu de position et de possession. Il faut qu’elles arrivent à le mettre en place. On a essayé de le faire sur nos premiers matchs. Il faut maintenant travailler pour gagner en efficacité devant le but et montrer davantage de rigueur sur le terrain. »
Vous avez affiché une certaine ambition en visant le Top 7, pourquoi un tel objectif ?
« En regardant la qualité de mon effectif et la plus-value qu’apportent les nouvelles recrues, je pense que c’est un objectif atteignable. Le groupe a gagné en maturité et en expérience par rapport à l’année dernière. On a vu ce qu’on était capable de faire, même si on a eu quelques résultats qui sont allés dans le sens inverse en ce début de saison (défaites 2-0 à Longvic le 13 octobre et 3-1 à Sarcelles le 29 septembre N.d.l.r), mais pour moi, on est capable de remplir l’objectif si on gomme nos erreurs. »
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Sur les cinq premiers matchs, l’équipe semble encore se chercher, que lui manque-t-il ?
« C’est un peu comme la saison dernière. Sur les matchs de Sarcelles et de Longvic, il nous manque de la régularité. On doit se montrer plus concentré sur le terrain et être plus juste techniquement. On perd 3-1 à Sarcelles, mais on ne subit que trois occasions, à Longvic c’est pareil. Les scores sont durs, mais pas immérités. Ce sont deux équipes qui veulent prendre des points et qui nous ont puni. Si nous effectuons le travail nécessaire, c’est nous qui ramenons les points. »
« On reste un club historique »
D’un point de vue plus général, comment voyez-vous la saison qui arrive ?
« C’est une saison qui va être intéressante, tout le monde peut battre tout le monde, on voit de plus en plus la différence entre le niveau régional et national donc c’est une année qu’on a hâte de vivre. Notre objectif, c’est de perdurer à ce niveau et d’aller chercher les places les plus hautes possibles. Sur du plus long terme, on veut pouvoir mieux accompagner les joueuses avec de meilleures infrastructures et continuer à sortir des talents locaux de nos rangs. Mine de rien, on reste un club historique du football féminin et on veut se donner le droit d’exister. »
Recueilli par Axel Piotet
Photo ©Ej_digitale