Au rendez-vous de cette troisième journée en Ligue des Nations, la France affrontait la Suisse pour continuer son parcours sans faute. Match à l’extérieur qui semblait facile et qui n’a finalement dévoilé aucune surprise. Les Bleues se sont imposées 2-0 en marquant leurs deux buts dans la première mi-temps du match.
Côté tactique
La composition proposée par Laurent Bonadei, elle non plus, ne laissait place à aucune surprise. Hormis pour la capitaine Wendie Renard, laissée sur le banc, Samoura non sélectionnée et Diani blessée, les joueuses du dernier match face à l’Islande étaient reconduites. Un 4-3-3 aussi conventionnel que lors des dernières sorties. Dans les choix forts, on pouvait noter la confirmation de Sakina Karchaoui au poste de milieu relayeuse qui, malgré de bonnes intentions, semblait passer à côté de son match. À noter également, la titularisation de Pauline Peyraud Magnin, qui engendre beaucoup d’expérience avec les Bleues sans pour autant rassurer lors de ses précédentes sélections.
Dans les points positifs, ce match face à la Suisse nous donnait l’occasion d’observer un très bon contre-pressing des Bleues, mené notamment par une Toletti pleine de rigueur et des ailières généreuses dans leurs efforts. À voir si ce système fonctionnera face à des adversaires qui mettront plus d’énergie.
Deux classes d’écart lors de la première mi-temps
Malgré une belle occasion détournée en corner par une vigilante Peyraud Magnin, la Suisse n’a jamais vraiment su sonner la révolte face à l’intensité française. Le contre-pressing fonctionnait parfaitement tandis que Baltimore, Bacha et Cascarino animaient les côtés en étant le fer de lance des attaques.
Suite à une belle remontée de balle sur son côté droit, Delphine Cascarino parvenait à trouver une Baltimore complètement démarquée au second poteau, qui sécurisait d’un plat du pied pour un but 100% anglophone (15′). Plus tard, Selma Bacha s’y reprenait à deux fois avant de s’infiltrer dans la surface par le demi-espace gauche et de voir sa frappe mourir sur la barre de la portière suissesse, Herzog.
Le reste de la première période était marquée par une domination sans retenue de l’Équipe de France. Sans retenue, sauf peut-être pour Sakina Karchaoui, qui, à défaut de pouvoir naviguer sur son habituel côté gauche, redescendait parfois jusqu’au niveau de la charnière centrale pour distribuer le ballon. Malgré son indéniable qualité balle au pied, il semblait évident qu’elle rongeait son frein afin de pouvoir acquérir plus de liberté et de repères confortables sur le terrain. Habituée à dribbler près de la ligne de touche, elle subissait de nombreuses fautes et ne parvenait pas à s’orienter véritablement dans le sens du jeu.
Puis, c’est lors d’un coup franc axial assez anodin, à une trentaine de mètres de la cage adverse, que les Bleues inscrivaient le second but de la rencontre. Sandie Toletti poussait la balle au centre pour le puissant pied gauche de Selma Bacha. Cette fois-ci, sa frappe passait à pleine vitesse sous la barre et provoquait une faute de main grossière de Herzog : Bacha était récompensée (43′).
Une seconde mi-temps ennuyante
La deuxième période ressemblait davantage à la troisième tant les vingt-deux actrices semblaient en digestion et sans réelle volonté de changer le cours du jeu. La Suisse était résignée à concéder la défaite, tandis que la France ne semblait plus concernée par le jeu et se contentait de faire tourner dans son camp.
L’occasion pour Laurent Bonadei d’organiser quelques changements : il sortait d’abord Baltimore, autrice d’une bonne première période, pour replacer Karchaoui à gauche et faire rentrer Kenza Dali. Toletti avait aussi le temps de souffler en laissant sa place à Jean-François, qui faisait une bonne rentrée. La légende Eugénie Le Sommer décrochait sa 200ème sélection en rentrant en jeu dans les quinze dernières minutes, aux côtés de la meilleure buteuse de Première Ligue Arkema, Clara Mateo. Enfin, Amel Majri s’offrait une petite apparition dans les ultimes minutes de la rencontre.
Au terme d’une rencontre dans laquelle les efforts n’ont pas été constants, les Bleues sont parvenues à sécuriser leur avenir en s’offrant – déjà – une possibilité de qualification en demie-finale en cas de victoire face à la Norvège, mardi prochain. Une prestation correcte qui permet un clean sheet sans forcer, mais est-ce suffisant pour se hisser au niveau de l’Euro cet été ? Affaire à suivre.
Charlie Tott
Photo : FFF
