C’est un Laurent Bonadei très souriant qui s’est présenté devant les médias après le large succès des Bleues contre la Belgique ce 20 juin à Valenciennes. Attention, il ne faudrait pas s’enflammer pour autant.
Melvine Malard a réalisé un super match, qu’en avez-vous pensé ?
Melvine a marqué trois beaux buts, plus un refusé pour hors jeu qui était magnifique aussi. Elle est à la conclusion des actions, aux enchaînements collectifs aussi. Elle a beaucoup donné, joué côté droit, côté gauche, on connaît son potentiel, je suis vraiment content pour elle.
Melvine est une joueuse qui est joyeuse. Elle a toujours le sourire, avec cette particularité d’être puissante mais d’avoir de grosses capacités à répéter les efforts. Elle a beaucoup progressé techniquement et a une force de frappe… Pied droit, pied gauche, la tête, elle a une panoplie complète. Elle est intéressante sur le côté mais aussi dans l’axe, c’est pour cela que je l’avais fait jouer la première mi-temps contre la Norvège en Ligue des nations, elle avait fait un match que j’avais trouvé cohérent mais essuyé quelques critiques. Aujourd’hui, elle montre tout son potentiel.
Que retenez-vous de ce premier match de préparation ?
Déjà, on finit sans blessée, c’est important. Elles ont beaucoup donné physiquement et mentalement et physiquement. C’est une bonne chose de jouer ce genre de match à ce moment de la préparation, pour voir où on en est au niveau athlétique.
Cela a été intéressant dans le contenu car on a mis en place notre jeu de possession. Elles avaient de très bonnes sorties de balle, notamment sur le côté gauche mais globalement, on n’a pas été trop en danger. C’est de bon augure pour la suite.
Êtes-vous ravi de voir vos joueuses offensives dans cet état de forme ?
C’est vrai que quand j’avais fait la sélection, je trouvais qu’on avait un superbe potentiel offensif. J’ai pris sept attaquantes, et Amel qui est assez offensive, sans compter celles qui sont restées à la maison comme Kessya. Il y a beaucoup de bonnes attaquantes françaises comme Viviane Asseyi, Julie Dufour, Naomie Feller… Forcément, j’ai eu une réflexion par rapport à ce secteur et la volonté de jouer à trois attaquantes. On a beaucoup de variété, on peut avoir de la vitesse, on n’avait pas Delphine et Sandy ce soir.
C’est moi qui vais avoir des soucis pour faire les choix, mais si chacune d’entre elles se mettent au service du collectif et comprennent qu’elles ne sont pas en concurrence entre elles mais plutôt dans un groupe, on peut avoir des bonnes surprises.
Est-ce que l’état de Marie-Antoinette Katoto vous inquiète ?
Je ne suis pas du tout inquiet pour elle, je trouve qu’elle a fait de bonnes choses ce soir, de bons déplacements. Elle n’était pas loin d’ouvrir le score, je lui avais demandé de décrocher assez souvent. Ce qu’elle a fait. Elle monte progressivement en puissance.
Sandy Baltimore n’était pas là, est-ce inquiétant ?
Pas du tout. Sandy suit un traitement régulier d’année en année par rapport à ses genoux. On avait décidé de lui faire faire la première partie du stage pour qu’elle soit avec ses partenaires et un peu dans le dur et nous avions prévu de lui faire une petite injection dans le genou ensuite. Elle ne pouvait pas être sur la feuille de match.
Qu’est ce qui vous donne le plus de satisfaction ?
L’état d’esprit, je crois qu’elles prennent du plaisir à jouer ensemble, elles font les efforts les unes pour les autres.
Le match d’Oriane Jean-François à la récupération est un bon point ?
Un très bon point. On a cinq milieux avec Sandie, Oriane, Grace, Sakina et Amel plus Sandy Baltimore, qui peut aussi y jouer. Oriane a beaucoup de qualités, c’est une jeune joueuse, qui a eu une année d’adaptation à Chelsea. On la suivait déjà lorsque j’étais adjoint d’Hervé, elle n’a pas été épargnée par les blessures Elle a fait 90 minutes ce soir de bonne facture.
La série en cours est bonne, avez-vous peur que l’équipe ne s’enflamme ?
On est là pour veiller à ne pas s’enflammer. Cela donne de la confiance, ce qui est bon aussi pour déployer notre jeu. Après, l’excès de confiance est le piège qui nous attend. Je pense que les filles sont conscientes qu’on a du potentiel. Elles font beaucoup d’efforts, je n’ai pas vu de signaux avant-coureurs d’une forme de suffisance. C’est pour cela qu’il est important d’opérer un turn-over. Quelque soient les joueuses sur le terrain, l’équipe gagne.
L’équipe de France est au-dessus de tout.
Photo ©Malone Leroux / Footeuses
Propos recueillis par Jérôme Flury