L’équipe de France a encore calé en quart de finale de l’Euro, après avoir pourtant montré de très belles choses au cours des mois précédents et de la phase de groupes. Ce n’est plus une impression de déjà vu mais un cauchemar qui tourne en boucle.
Tout semblait réuni. Des Bleues en grande forme, une Allemagne affaiblie, un super public, de nombreuses joueuses françaises capables de marquer. Raté, comme d’habitude, la belle machine s’est enrayée.
Avant l’Euro, un rapide coup d’œil aux tableaux laissait présager, en cas de défaite contre le tenant du titre anglais, un possible quart contre les Allemandes. Le type de match que la France a toujours le chic de perdre aux tirs au but. La France a finalement terminé en tête de son groupe, l’Allemagne 2e du sien mais cela n’a rien changé à l’issue prévisible. Toujours la même (mauvaise) histoire. Au moment où, avec 5 millions de téléspectateurs devant le match ce samedi soir en France, les Tricolores avaient les moyens de gagner des cœurs et d’inspirer des jeunes.
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La dynamique était belle, les discours rassurants. De nouveaux visages s’imposaient, comme ceux de Sombath ou Jean-François. Mais au final, rien ne change, jamais. Les Bleues sont ce beau perdant, qui domine mais perd le match important. 75% de possession de balle, 2 buts refusés pour hors jeu, 17 tirs dont 9 cadrés… Il est possible de retourner la chose dans tous les sens, de louer une gardienne en feu (Berger), malgré les récentes critiques auxquelles elle avait été confrontée. Quand le scénario se répète mille fois, les excuses deviennent futiles.
Arrêter de remettre à demain
Les promesses d’avenir aussi. « On reviendra, j’ai toujours dit que je voulais rapporter à la France un trophée », glissait Selma Bacha après match. Revenir ? Ce n’est plus possible de toujours projeter à plus tard ce qu’il était possible de faire maintenant. Bien que la sélection n’avait affiché aucun objectif sur ce tournoi et se tourne déjà vers le mondial, la lassitude devient terrifiante.
Au-delà des résultats, du match fantastique de courage et de détermination des Allemandes, une chose frappe. Ce samedi, en quart de finale, l’équipe de France n’a pas battu une équipe réduite à dix dès la 13e minute. Tout n’est pas de la faute des joueuses, mais d’un système qui manque certainement également d’ambition. Le challenger a aussi le droit de gagner.
Cette sélection tricolore était parvenue à recréer de l’espoir et se sera offert un scénario inédit, ponctué d’une barre de Malard à la 123e. Mais dans le fond, c’est encore et toujours la même fin. Avant même le premier tir au but, l’affaire était déjà entendue.
Ce serait tout de même chouette un jour de pouvoir sécher des larmes de joie.
Jérôme Flury
Photo ©Jérôme Flury
