Elles nous ont fait briller, chanter, rigoler et parfois (beaucoup) pleurer. Ces dernières semaines, à mesure que tombaient les listes pour la trêve internationale, plusieurs figures majeures ont annoncé leur retraite de leur équipe nationale. Récapitulatif sur ces fin de carrière et d’époque pour le football.
Millie Bright : l’héritage d’une Lionne
Après Fran Kirby en juin 2025, c’est au tour de Millie Bright de tourner définitivement la page de l’équipe d’Angleterre près de dix ans après ses débuts sous le maillot anglais. À 32 ans, la défenseure de Chelsea quitte la sélection avec 88 sélections et 6 buts, laissant derrière elle un palmarès marqué par la victoire à l’Euro 2022 et une finale de Coupe du monde en 2023. Déjà mise en retrait depuis l’été pour raisons physiques et mentales, elle a confirmé sa décision dans son podcast, expliquant avoir pris le temps de la réflexion : « C’est une décision personnelle, une question de ressenti. » Elle évoque un besoin de recul et le sentiment d’avoir donné tout ce qu’elle pouvait à son pays.
« C’est une vraie leader, je sais combien il y a de respect pour Millie non seulement par rapport à tous ses trophées gagnés mais surtout grâce à la manière dont elle se conduit », confie Sarina Wiegman, sélectionneuse anglaise. Millie Bright continuera sa carrière en club sous les couleurs de Chelsea.
Christen Press : la fin d’un rêve américain
Christen Press, double championne du monde avec les États-Unis, a annoncé qu’elle prendrait sa retraite du football professionnel à l’issue de la saison 2025 de la NWSL. À 36 ans, l’attaquante mettra fin à une carrière de 14 ans. Avec 64 buts marqués en sélection, elle figure au neuvième rang des meilleures buteuses de l’histoire de l’équipe nationale américaine. Elle a notamment participé aux titres mondiaux de 2015 et 2019, marquant notamment en demi-finale contre l’Angleterre lors du Mondial 2019. Son dernier match avec la sélection remonte aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021.
« Il y a du soulagement, de la joie, de la peur, mais aussi beaucoup de tristesse. Une partie de moi s’en va », explique t-elle dans une interview sur Good Morning America. La championne du monde a confié avoir choisi de partir tant qu’elle se sentait encore capable de jouer, estimant ainsi qu’il valait mieux prendre cette décision avant que son corps ne l’y oblige.
Victime d’une grave blessure au genou, elle avait été éloignée des terrains pendant plus de deux ans et n’avait rejoué qu’en 2024. L’actuelle sélectionneuse de l’équipe nationale, Emma Hayes, a salué son talent mais aussi son rôle central dans les combats menés par sa génération pour des conditions équitables dans le football féminin. « Elles (cette génération de joueuses) ont dû se sacrifier ce qui a placé tout le monde dans une meilleure position, que ce soit la lutte pour un jeu égal, la lutte pour l’équité, simplement le droit d’avoir les bonnes conditions, la bonne surface de jeu et pour créer des bons environnements autour des joueurs ». L’Angel City FC, son club actuel basé à Los Angeles, lui rendra hommage ce 19 octobre au BMO Stadium.
Jess Fishlock : Un dragon sur le départ
Jess Fishlock a annoncé qu’elle mettrait un terme à sa carrière internationale après le match amical face à l’Australie, prévu le 25 octobre au Cardiff City Stadium. À 38 ans, la milieu de terrain du Seattle Reign jouera à cette occasion son 166e et dernier match sous les couleurs galloises, clôturant une carrière internationale débutée en 2006 contre la Suisse. Avec 48 buts inscrits pour sa sélection, Fishlock détient le record de réalisations chez les internationaux gallois, hommes et femmes confondus.
En juillet 2024, elle devenait la meilleure buteuse de l’histoire de son pays, grâce à son 45e but, inscrit contre le Kosovo lors des qualifications pour l’Euro 2025. Ce même Euro où elle a aidé le Pays de Galles à se qualifier pour son tout premier grand tournoi féminin et est devenue la buteuse la plus âgée de l’histoire de la compétition, en marquant face à la France. “L’Euro a été l’apogée de ma carrière de footballeur. Voir le dragon sur la scène mondiale pour la première fois restera un souvenir qui restera gravé dans ma mémoire toute ma vie” confie t-elle dans son message d’adieu. Originaire de Cardiff, elle a commencé sa carrière dans le club local avant de jouer pour plusieurs équipes prestigieuses à travers le monde, dont Glasgow City, Melbourne Victory, Francfort ou encore l’Olympique Lyonnais.
Amel Majri et Sandi Toletti : double coup dur pour l’EDF
Alors que les bleues affronteront l’Allemagne les 24 et 28 octobre, responsable de leur élimination en quart de l’Euro 2025, Amel Majri et Sandi Toletti annoncent leur retraite internationale. Amel Majri, 32 ans, 82 sélections, 13 buts, dit au revoir à l’équipe de France. Une décision qui survient après l’annonce de sa non sélection dans la prochaine liste. « Laurent Bonadei m’a appelée pour me dire que je ne serais pas appelée au prochain rassemblement, cela a conforté ma décision (…) Cela a été un honneur de représenter mon pays et d’avoir rendu fière ma famille. L’équipe de France, c’est le Graal », a-t-elle déclaré à l’AFP. Pour autant sa carrière se poursuit en club à Al-Ula FC ou les fans pourront continuer à admirer son merveilleux football.
Après Amel Majri c’est Sandi Toletti qui fait ses adieux à l’équipe de France. « Aujourd’hui, je quitte la sélection avec le cœur rempli de gratitude et la certitude d’avoir tout donné », a annoncé ce 13 octobre la milieu de terrain de 30 ans. Elle débute sa carrière en bleue en 2013 et cumule 72 sélections et 4 buts avec notamment sa participation à la coupe du monde 2023, les JO de Rio et de Paris ainsi que les Euros 2017, 2022 et 2025 ou elle avait été nommée vice-capitaine avec Sakina Karchaoui et Grace Geyoro. « Je félicite Sandie pour sa très belle carrière internationale. Celle-ci a parfois été semée d’embûches mais elle s’est toujours donné les moyens de progresser pour retrouver les Bleues et y perdurer », confie Laurent Bonadei, actuel sélectionneur de l’équipe de France.
Sara Däbritz tourne la page de la sélection allemande
À 30 ans, Sara Däbritz met un terme à sa carrière internationale, douze ans après ses débuts sous le maillot allemand. Dernière joueuse active du groupe sacré champion olympique à Rio en 2016, la milieu de terrain tire sa révérence après 111 sélections, 18 buts et une série de titres majeurs, dont l’Euro 2013. Remplaçante lors de l’Euro 2025, sa dernière apparition remonte à la demi-finale contre l’Espagne. Elle avait rejoint l’équipe nationale en 2013 à seulement 18 ans, année où elle remporte son premier titre européen. Depuis, elle a pris part à trois Coupes du monde et quatre Championnats d’Europe.
« Si on m’avait dit, enfant, que je jouerais 111 fois pour l’Allemagne, que je deviendrais championne d’Europe et médaillée olympique, je ne l’aurais pas cru. Ce rêve est devenu ma réalité grâce au travail, à l’ambition et à la passion (…) Fixez-vous de grands objectifs, amusez-vous à les poursuivre, et rêvez grand », confie-t-elle dans une publication d’adieu sur Instagram. Le sélectionneur Christian Wück a également salué « une leader exemplaire sur le terrain comme en dehors », soulignant ainsi son rôle de guide pour les plus jeunes. Passée par Fribourg, le Bayern, le PSG et Lyon, Sara Däbritz et poursuit sa carrière en club au Real Madrid.
Sherida Spitse et Renate Jansen
Les Oranj doivent également dire au revoir à Sherida Spitse capitaine de la sélection et Renate Jansen, deux cadres de leur équipe nationale.
243 sélections, 46 buts, finaliste de la CDM 2019 et vainqueur de l’Euro 2017 Sherida Spitse a annoncé dans une vidéo émouvante la fin de sa carrière sous le maillot orange. « J’ai beaucoup parlé à ma famille, à mes amis ces derniers temps. Tout bien considéré, je sens qu’il est temps de lâcher prise », explique la milieu de terrain de 35 ans. La joueuse qui poursuivra sa carrière à Ajax disputera son dernier match le 28 octobre face au Canada, l’occasion pour elle d’atteindre les 248 sélections et pour son public de lui dire au revoir.
Renate Jansen met également un terme à sa carrière internationale, tirant un trait sur quinze années passées sous les couleurs des Pays-Bas. À 33 ans, l’attaquante du PSV Eindhoven dit adieu à la sélection après 72 apparitions, un titre européen en 2017 et la finale de la Coupe du monde en 2019. « 15 ans d’Orange. Mon rêve s’arrête ici. Ce fut un honneur” confie-t-elle dans une publication Instagram.
Lauren Barnes : La statue de la NWSL prends sa retraite
Lauren Barnes, l’une des figures les plus emblématiques de la NWSL, mettra un terme à sa carrière à l’issue de la saison 2025. Défenseure fidèle du club de Seattle depuis la création de la ligue, elle cumule plus de 250 matchs dans la compétition et n’a manqué que 26 rencontres de saison régulière en treize ans, disputant 90 minutes complètes dans plus de 200 d’entre elles. Lauren Barnes est également lauréate du titre de Défenseure de l’année en 2016, double gagnante du NWSL Shield et capitaine depuis 2022.
Elle est, avec Jess Fishlock, l’une des deux seules joueuses à avoir disputé toutes les saisons de la ligue avec le même club. Fishlock elle-même a salué une coéquipière « sous-estimée par beaucoup, mais essentielle à chaque match », soulignant son esprit d’équipe et sa générosité sur le terrain. Seattle lui rendra hommage lors du match contre Utah le 17 octobre.
Une Flame s’éteint, la flamme reste
Après 17 années passées sous le maillot national, Janice Philtjens a annoncé la fin de sa carrière avec les Red Flames. Figure emblématique de la sélection belge, la défenseuse tourne la page avec 128 sélections et 10 buts à son actif. Elle aura notamment participé aux Euros 2017, 2022 et 2025, témoins de l’ascension de son pays qui fait à présent partie des meilleures équipes européennes. « Les Red Fames sont passées d’une équipe d’outsiders prometteuse à une force respectée dans le football international. Je suis fière d’avoir contribué aux fondations d’une équipe désormais plus forte et qui joue avec plus d’audace. Nous avons montré au monde ce que cela signifie d’être une Flame : se battre avec le cœur, grandir ensemble et ne jamais perdre de vue qui nous sommes. J’ai vu le talent, l’envie et l’esprit de la nouvelle génération, l’avenir est prometteur » déclare t-elle dans son message d’adieu.
Elle débute à Tirlemont avant de briller au Standard, elle poursuit sa carrière à l’étranger, passant par l’Ajax, puis la Fiorentina et enfin Sassuolo. Alors que la Belgique s’apprête à disputer un barrage décisif contre l’Irlande fin octobre en Ligue des Nations, les Red Flames devront faire sans elle ainsi que leur gardienne titulaire Lisa Lichtfus qui souffre d’une rupture des ligaments croisés.
Megan Campbell : clap de fin
Megan Campbell a annoncé mettre un terme à sa carrière de footballeuse. L’internationale irlandaise a évolué en Angleterre sous les couleurs de Manchester City, où elle a remporté plusieurs titres, avant de rejoindre Liverpool en 2021. Elle a contribué à la remontée du club en première division en 2022, puis a connu un bref passage par Everton et a récemment aidé les London City Lionesses à accéder à la Women’s Super League. Marquée par l’émotion, la joueuse a confié que cette décision avait été difficile à prendre : « Le football a façonné ma vie, m’a offert des expériences inoubliables et des rencontres extraordinaires. C’est dur d’accepter que ça se termine », confie la joueuse aux 57 sélections.