L’internationale française Amel Majri raconte comment se passe sa grossesse et sa convalescence depuis sa blessure au genou avec l’OL féminin.
Depuis plusieurs semaines, Amel Majri est éloignée des terrains de football pour deux raisons. La première est malheureuse car la Lyonnaise a été victime d’une grave blessure au genou gauche lors d’un match de D1 féminine contre Bordeaux (4-1). Coupée dans son élan après un début de saison tonitruant, la Française voyait sa saison prendre fin dès le mois d’octobre. La deuxième raison est de tout autre nature : Amel Majri attend un enfant. La Lyonnaise est devenue la première internationale française à tomber enceinte alors qu’elle est encore en activité.
Dans une interview accordée à la Fédération française de football, Amel Majri a détaillé son rôle de pionnière : « J’ai beaucoup plus de sollicitations. Une joueuse de foot enceinte, c’est nouveau et ça engendre plein de questions. Je suis heureuse de partager ce que je vis. C’est une très belle expérience. Récemment, Roxana Maracineanu, la Ministre déléguée aux sports, m’a contactée pour participer à l’élaboration d’un guide à destination des sportives enceintes. Je suis très sollicitée par les médias, qui se demandent comment je vais, ce que je fais, comment je vais m’organiser après l’accouchement. »
L’exemple Sara Gunnarsdottir
Une chose est sûre, Amel Majri peut compter sur le soutien de son club. Selon ses dires, l’OL féminin est au chevet de sa joueuse de 29 ans sur les deux volets. L’aspect rééducation après la rupture du ligament croisé de son genou gauche. Et l’aspect maternité. « L’annonce de cette nouvelle a été très bien accueillie. Mon club m’accompagne magnifiquement bien. Tout cela me rassure », s’est-elle réjouie.
« Son exemple doit aider à mettre un terme à certains stéréotypes ou certaines idées reçues qui n’ont pas lieu d’être »
Amel Majri à propos de Sara Gunnarsdottir.
La milieu de terrain profite également de l’expérience de l’OL féminin en la matière après la grossesse de sa coéquipière Sara Gunnarsdottir. Cette dernière avait été la première dans l’histoire du club à se retrouver enceinte. « Le club me guide, en lien avec ma gynécologue. Je me sens bien dans mon environnement. Ce n’est pas nouveau à Lyon, qui avait déjà accompagné ma coéquipière, Sara Gunnarsdottir. Son retour au premier plan montre qu’on peut faire une parenthèse pour avoir un enfant et retrouver son meilleur niveau. Son exemple doit aider à mettre un terme à certains stéréotypes ou certaines idées reçues qui n’ont pas lieu d’être. Les joueuses qui veulent un enfant ne doivent pas ressentir un blocage. »
La normalité du congé maternité
Les mentalités évoluent dans le bon sens. Fin 2020, la FIFA a approuvé l’instauration d’un congés maternité pour les joueuses professionnelles. Ce qui est la moindre des choses pour Amel Majri. « Se dire que l’on peut avoir un enfant puis reprendre sa carrière de sportive, ça me semble normal. Dans certaines disciplines comme le handball, les joueuses ne se posaient pas la question depuis plusieurs années. Les footballeuses non plus, désormais, et c’est très bien ainsi. D’autres questions se posent, comment concilier sa vie de sportive de haut niveau et la garde de son enfant par exemple. Mais les choses avancent. Franchement, c’est top. »
Mickaël Duché
Photo © FFF féminin