Privé de stade après les incendies dévastateurs dans l’Aude, le club amateur du Corbières Football Club dévoile un nouveau maillot, conçu comme un manifeste de résistance. Sur un territoire sinistré, le sport tente de survivre.
Un club à l’arrêt, un territoire marqué
Dans l’Aude, à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse comme à Durban, les terrains du Corbières FC ont été entièrement détruits par les incendies qui ravagent la région depuis début août. Le club, ancré dans le massif des Corbières, a tout perdu : ses installations, sa pelouse flambant neuve, son point de rassemblement.
Pour ce club amateur, la situation est critique. Avec plus de 120 licenciés dont une école de foot et une section féminine, le CFC faisait vivre bien plus qu’une saison sportive. Il animait un territoire rural tout en entretenant un lien social.
Aujourd’hui, il ne lui reste que son collectif. Pour continuer à exister, le club cherche un terrain disponible, deux soirs par semaine, dans les communes voisines. Un appel partagé en vidéo, pour éviter que le club ne sombre dans le silence.
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Un maillot conçu sur les cendres
Malgré les pertes, le Corbières FC a choisi de transformer l’épreuve en symbole. Il vient de dévoiler son nouveau maillot officiel, baptisé « Édition Résilience », lors d’un shooting photo réalisé au cœur même des zones sinistrées.
Cette tenue raconte une histoire. Sa teinte marron évoque la terre brûlée, son jaune vif symbolise la lumière qui revient. Le maillot rend hommage à la nature détruite, mais aussi à celle qui repoussera. Il incarne la volonté du club de se reconstruire.
L’incendie, une catastrophe hors norme
L’incendie qui a touché l’Aude est le plus violent depuis un demi-siècle sur le pourtour méditerranéen français. Parti de Ribaute, il a parcouru 17 000 hectares en quarante-huit heures. Poussé par des rafales de tramontane et une chaleur accablante, il a fait un mort, 23 blessés et provoqué l’évacuation de milliers d’habitants.
Mais au-delà des chiffres, ce sont des vies bouleversées. Des vignes anéanties, des villages transformés, et un club amateur frappé de plein fouet. Le Corbières FC, pilier local, est aujourd’hui sans terrain, mais pas sans espoir.
Aujourd’hui, ce club cherche simplement un terrain pour s’entraîner. Un lieu pour continuer à exister. Et il appelle à la solidarité.
Lucie Espias
Photo © Corbieres FC / @Nexxorr