Le FC Barcelone féminin n’a fait qu’une bouchée de Wolfsburg ce vendredi en demi-finale aller de la Ligue des champions féminine (5-1) avec un nouveau record d’affluence au Camp Nou.
Les temps changent vite dans le football féminin. Et les rapports de force aussi. Il y a deux ans seulement, Wolfsburg éliminait le Barça en demi-finales de la Ligue des champions grâce à Fridolina Rolfo (1-0). La qualification s’était jouée sur terrain neutre lors d’un Final 8 improvisé en pleine pandémie de Covid-19. Depuis, la Suédoise a signé à Barcelone. Et le club catalan est devenu la meilleure équipe d’Europe avec un sacre à la clé en 2021.
Ce vendredi, les Blaugrana ont fait bien plus que prendre leur revanche. Même si la qualification en finale devra attendre le retour en Allemagne. Elles ont littéralement pulvérisé Wolfsburg (5-1) dans un Camp Nou bouillant avec un nouveau record d’affluence établi (91 648). Le rapport de force entre les deux équipes ne s’est pas simplement inversé, les Espagnoles l’ont déséquilibré comme jamais. Et elles ont envoyé un message sidérant à l’Europe entière.
Il faut dire que le score était déjà de 4-0 à la pause. Et il aurait pu être bien plus lourd si Ana-Maria Crnogorcevic n’avait pas raté deux énormes occasions (9e, 36e). Le FC Barcelone féminin a récité son football fait de déplacements incessants, de courses vers l’avant et de combinaisons de passes dans toutes les zones du terrain. Aitana Bonmati donnait le tempo en ouvrant le score dès la 3e minute. La jeune milieu de 24 ans trouvait la faille sur une longue ouverture de Rolfo alors que la capitaine Janssen était très en retard.
Wolfsburg méconnaissable, Barcelone impitoyable
Une autre ancienne de la maison allemande, Caroline Hansen, doublait la mise sept minutes plus tard après avoir fait danser Wedemeyer. À l’image de cette action où la latérale droite de Wolfsburg s’est faite enrhumée avec une facilité coupable, les Wolves ont fait peine à voir ce vendredi soir. Pourtant, elles débarquaient en terres catalanes fortes de deux larges victoires contre le Bayern Munich (6-0, 3-1). Tabea Wassmuth – meilleure buteuse de la compétition avant la rencontre puis dépassée par Putellas – et ses coéquipières semblaient même avoir les armes pour faire déjouer les pronostics.
Mais on ne peut rien espérer de bon face à ce rouleau compresseur en défendant aussi mal. Complètement à la rue derrière, les Allemandes ont eu toutes les peines du monde à aligner trois passes dans le camp adverse. Et quand elles y sont parvenues, Irene Paredes se jetait devant sa ligne pour repousser une frappe de Svenja Huth. Jenifer Hermoso concluait ensuite une action collective splendide entre Bonmati, Guijarro et Torrejon pour donner trois buts d’avance (33e).
La reine Putellas prend le pouvoir
La soirée n’aurait pas pu être parfaite sans un but de la reine Alexia Putellas. Lancée par Guijarro dans la profondeur, la Ballon d’Or 2021 a eu tout le temps de frapper. Sa tentative a été ralentie par Almuth Schult avant de rentrer avec l’aide du poteau (38e). La milieu de 28 ans s’offrait un doublé et la première place du classement des réalisatrices en fin de match sur penalty (85e).
Heureusement pour le club allemand, leur gardienne a eu plus de réussite par la suite. Schult a brillamment remporté plusieurs face à face contre Torrejon (48e), Crnogorcevic (60e) et surtout Asisat Oshoala (74e, 81e, 83e). Elle a aussi détourné une frappe de l’entrante Claudia Pina sur la barre (74e). Mais elle a dû s’incliner une cinquième fois sur le penalty de Putellas.
L’OL et le PSG féminin sont prévenus
Pas de quoi donner une infime lueur d’espoir aux doubles vainqueures du tournoi pour autant. Et ce malgré la réduction de l’écart de Jill Roord après intervention de la Var sur l’une des seules incursions des visiteuses (72e). Quoi qu’il arrive au match retour dans une semaine, le club français (OL ou PSG) qui se glissera en finale sait à quoi s’attendre.
Mickaël Duché
Photo © FC Barcelone féminin