Bordeaux s’est cruellement incliné aux tirs au but face à Wolfsburg (3-2 ; 0-3) en barrages retour de Ligue des championnes ce mercredi. Après avoir perdu 3-2 en Allemagne, les Bordelaises ont poussé leurs adversaires jusqu’au bout de la nuit après un incroyable scénario.
Soixante-deuxième minute de ce match de qualification retour des barrages à la Ligue des championnes. Andréa Lardez vient de s’emparer rapidement du ballon, prête à jouer la touche, mais elle est remplacée. Arrivée au club en 2015, la latérale qui a évolué plusieurs saisons en D2 a joué crânement sa chance ce mercredi, à l’image de son équipe. Qu’importe qu’en face se trouve Wolfsburg. Deux fois champion d’Europe. Trois fois finaliste. Les Bordelaises ont fait mieux que résister face à ce colosse en le poussant jusqu’aux tirs aux buts perdus (0-3).
Après une défaite 3-2 à l’aller en Allemagne, Bordeaux avait rendez-vous avec l’Histoire. Avec son histoire, dans un stade Jean-Antoine Moueix de Libourne qui résonnait du chant de 1 000 supporters présents dès l’entame de la partie. « Je pense qu’on est capables de le faire », annonçait Patrice Lair avant la rencontre. À condition entre autres, de « faire moins d’erreurs qu’au match aller. »
Anna Moorhouse plombe l’entame
Le nouvel entraîneur bordelais a donc dû déchanter à la 25e lorsque, sur une passe en retrait osée, Anna Moorhouse se trouait et offrait presque le but sur un plateau à Ewa Pajor qui ne se faisait pas prier. Bordeaux devait alors marquer trois buts pour accéder à la Ligue des championnes. Impossible ?
Portées par le soutien incroyable du public, les Bordelaises revenaient au score onze minutes plus tard. La faute, là aussi, à plusieurs erreurs du côté de Wolfsburg. Une interception haute, un cafouillage dans la surface et Katja Snoeijs, encore elle, venait marquer son cinquième but sur ses sept derniers matches (1-1, 36e).
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La rencontre état alors loin d’être terminée et peu à peu, les Marines et Blanches montaient de plus en plus. Véritable outsider de cette rencontre, l’équipe française regardait droit dans les yeux son adversaire. Et si les deux premiers buts de la soirée ont été la conséquence d’une succession d’erreurs, ce ne fût pas le cas du troisième.
Une frappe puissante de Gomes relance tout
Après une grosse occasion et un centre fuyant devant le but, repris par personne, le ballon revenait dans les pieds français. Vanessa Gilles centrait, Charlotte Bilbault remettait du talon, façon aile de pigeon et Melissa Gomes arrivait lancée et prenait la balle comme elle vient, depuis l’extérieur de la surface (2-1, 66e). L’action était superbe. Elle était également importante. Certes, la règle du but à l’extérieur, qui aurait mis Bordeaux dans la peau du qualifié, n’existe plus. Cependant, il fallait en passer par une prolongation avec un tel score.
Alors que chaque contre offensif, chaque geste technique était alors accompagné d’une clameur immense, Bordeaux restait calme. Les joueuses au scapulaire s’arrachaient sur chaque ballon. Wolfsburg n’a malgré tout pas semblé perdre pied et a continué à attaquer.
La transversale avant de folles prolongations
Mylène Chavas, entrée à la 46e à la place de Moorhouse, effectuait une sortie précieuse à la 83e, avant une nouvelle grosse occasion pour les Allemandes à la 87e, un centre que personne ne pouvait reprendre. Après un frisson sur un possible penalty pour les visiteuses, le public tremblait autant que la transversale sur une nouvelle action folle dans le temps additionnel. Après une frappe renvoyée par le cadre, une autre tentative était contrée par Folksterma sur sa ligne.
La prolongation donnait encore lieu à de superbes séquences techniques, les joueuses étant comme vivifiées par l’enjeu. Wolfsburg se faisait cependant de plus en plus pressant. Jusqu’à trouver la faille sur une action individuelle d’Ewa Pajor, toujours elle, qui effaçait la défense avant de croiser sa frappe (101e). Les grandes joueuses font parfois la différence. Mais Bordeaux avait déjà démontré ce soir qu’elle fait aussi partie des grandes équipes.
Une séance de penaltys ratée
Et l’impensable se produisait alors à la 119e minute. Mickaëlla Cardia, la jeune attaquante, décochait une frappe à l’entrée de la surface. Le ballon partait haut, loin, se fichait dans les filets de Schult qui encaissait donc un troisième but ce soir. Inimaginable, mais vrai. Les spectateurs pouvaient se préparer pour la stressante épreuve des tirs aux buts.
Malheureusement pour Bordeaux, cette séquence tournait court. Ève Périsset et Charlotte Bilbault voyaient leurs tentatives arrêtées, Sisca Folksterma rencontrait le poteau sur sa route. Wolfsburg ne manquait rien (3-2, 0-3 t.à.b.). Malgré ce final amer, Les Girondines peuvent sortir la tête haute de ce match. Le club a posé des difficultés énormes à l’habitué des coupes d’Europe. Patrice Lair pourra capitaliser sur cette rencontre et le récent festival contre Soyaux pour la suite de la saison.
Jérôme Flury
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