Alors que l’Euro féminin 2022 approche et que l’objectif de l’équipe de France féminin est cette année la finale, retour sur les désillusions connues par les Bleues dans cette compétition qui ne lui a historiquement jamais souri.
Quart de finale. C’est le meilleur résultat de la France, qui fait pourtant partie depuis des années des toutes meilleures nations du continent, au Championnat d’Europe féminin. Trois fois d’affilée, l’équipe est sortie de la compétition à ce stade, en 2009, 2013 et 2017. Cette année, l’objectif n’est pas simplement de faire mieux. Il est d’atteindre la finale.
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C’est une anomalie dans l’historique de la sélection tricolore. 4e du Mondial 2011, 4e des Jeux Olympiques l’année suivante, l’équipe de France féminine n’a jamais figuré dans le dernier carré d’un Euro. Ce qu’est parvenue à faire par exemple l’Autriche en 2017. Depuis 1984, les Bleues vont d’échec en échec et ont subi quelques désillusions douloureuses. Le pays s’est qualifié pour la première fois pour une phase finale en 1997. Mais cette année-là, comme lors des deux éditions suivantes, les Bleues se sont arrêtées au premier tour. En n’enregistrant qu’une victoire à chaque fois.
2009 et 2013, la pression des tirs au but
C’est en 2009 que la France parvient pour la première fois à se hisser en quarts. , sans pour autant gagner plus de rencontres cette, avec un unique succès contre l’Islande, avant une claque contre l’Allemagne (5-1, les Allemandes allant s’imposer 8-0 en finale contre les Anglaises). Le chemin est stoppé en quart après une défaite 5-4 aux tirs au but contre les Pays-Bas, dans un match dominé sans marquer (0-0). Pourtant la France occupait le quatrième rang dans la hiérarchie continentale à cette époque, les Pays-Bas n’étant que 10e.
Mais l’Euro est difficile et les Bleues vont connaître une déception plus grande encore quatre ans plus tard, en 2013. Cette fois, la France est tête de série et attendue. Et la phase de poules est fantastique, avec trois succès en trois parties, contre la Russie (3-1), l’Espagne (1-0) et l’Angleterre (3-0) ! Net, propre, voilà cette génération dorée lancée…
« Au vu de nos résultats lors de cette phase de poule, on a un capital confiance qui est quand même important, il faut croire en nos qualités », estime ainsi Louisa Necib. Las, tout s’effondre brutalement contre le Danemark. Un Danemark qui ne doit sa présence en quart qu’à un tirage au sort après avoir compté le même nombre de points que la Russie et terminé 3e du groupe A !
Les Bleues, qui étaient péniblement revenues au score sur un penalty de Louisa Necib, ne parviennent pas à prendre l’avantage. Elles passent par les tirs aux buts, encore, et s’inclinent à nouveau. Le coup est rude. En 2017, la sélection conduite par Olivier Echouafni arrive en confiance. Pour cette compétition, le format est élargi avec 16 participants. La Suisse et l’Autriche, novices dans ce tournoi, sont dans le groupe de la France.
2017, encore raté
Rien ne se passe comme prévu. Les matchs sont très serrés et les Bleues gagnent leur première rencontre contre l’Islande sur un penalty de Le Sommer à 4 minutes de la fin. Qui sera alors leur dernier succès dans cet Euro. S’en suivent en effet deux nuls 1-1 contre l’Autriche et la Suisse, les Bleues étant menées dans les deux rencontres. Le 30 juillet 2017, en quart contre l’Angleterre, l’équipe est muette. Taylor marque l’unique but de la partie à la 60e. La France s’arrête donc pour la troisième fois de suite à ce stade.
Un résultat d’autant plus frustrant que cette édition 2017 a débouché sur de nombreuses surprises. Une finale Pays-Bas – Danemark complètement inattendue, une élimination de l’Allemagne, huit fois tenante du titre, dès les quarts. Sans oublier le joli parcours de l’Autriche, passée à un rien d’une finale pour sa première participation.
Les surprises font partie de la beauté du sport. Toutefois, la sélection de Corinne Diacre apprécierait sans doute de faire respecter la logique. Aujourd’hui, seule la Suède est mieux classée que la France au rang Fifa des nations européennes. Les coéquipières de Wendie Renard, qui avait manqué le dernier quart contre l’Angleterre en 2017, auront des ambitions légitimes cet été. À elles de conduire enfin la France vers les sommets que cette équipe mérite !
Jérôme Flury
Photo : Equipe de France en octobre 2013, peu après la désillusion de l’Euro © Ailura, CC BY-SA 3.0 AT