Les femmes sont de plus en plus nombreuses dans le paysage du football français, une évolution positive mais qui reste à confirmer. A l’image des hommes, les anciennes joueuses trouvent peu à peu une place dans le paysage médiatique français.
Laure Boulleau, Carinne Galli, Camille Abily, Marie Portolano, Charlotte Namura, Marinette Pichon, Candice Rolland, Estelle Denis… En cette année de coupe du monde, les femmes sont de plus en plus visibles sur les plateaux télévisés d’émissions sportives, aux commentaires des rencontres et aux interviews d’après match. Le résultat d’une lente évolution et qui demande encore des améliorations.
Faire entendre sa voix et montrer la voie
« Une femme qui commente le foot masculin, je suis contre. Dans une action de folie, elle va monter dans les aiguës. Je sais qu’on va me traiter de misogyne et de sexiste. Mais ce n’est pas parce que c’est une femme ! C’est parce que le timbre de voix ne fonctionnerait pas. » Denis Balbir a créé une petite polémique par ses propos en octobre 2018. Il exprimait ce que beaucoup pensent et indiquait qu’il était en revanche, favorable à l’arrivée de plus de femmes comme consultantes ou expertes.
Au final, les femmes investissent tous les domaines. Laurie Delhostal sur le plateau de J+1, Estelle Denis qui anime une émission à son nom sur la chaîne l’Equipe, Marie Portolano qui présente le Canal Sports Club ou encore Nathalie Iannetta, présente dans l’Equipe du Mag de la Coupe du Monde. Les femmes, bien que toujours largement minoritaires, commencent à occuper l’espace médiatique du football.
Le talent n’a pas de sexe
« Le seul message que je veux passer c’est qu’il ne faut pas en mettre parce que ce sont des femmes. Mettez-les car elles sont compétentes ! «
– Candice Rolland à Konbini, octobre 2018
Marinette Pichon, consultante à France Télévision, Laure Boulleau sur le plateau de Canal Football Club, Camille Abily aux commentaires depuis peu des matchs des Bleues sur W9, les anciennes joueuses investissent les stades dans une autre tenue et avec un micro. Et elles disposent d’une certaine aura. Grandes professionnelles tout au long de leur carrière, les anciennes internationales savent très bien de quoi elles parlent quand il s’agit de football.
« La place faite aux femmes s’améliore et je l’encourage. Mais, le risque, c’est de tomber dans la potiche. Il ne faut pas mettre une femme dans une émission parce que ça fait bien. »
Anne-Laure Bonnet (Bein Sport)
Certaines chaînes recrutent peut-être pour féminiser leur plateau. Mais si les spectateurs sont au rendez-vous, c’est avant tout grâce au talent des commentatrices ou des consultantes. Une femme recrutée seulement pour l’image ne resterait pas longtemps dans une émission. Si certaines sont en train de s’installer dans le paysage médiatique, c’est grâce à leurs compétences reconnues en matière sportive.
Droit au respect
Pour ceux qui en doutaient encore, il existe bien des femmes qui connaissent les règles du football. Le sport en général reste un monde très sexiste, parfois plus que d’autres domaines et les commentatrices, consultantes et expertes subissent encore régulièrement des remarques déplacées et des insultes.
Une fois, lors d’un débat, un monsieur m’a lancé avant la prise d’antenne : « Mais vous, vous allez parler de quoi ? »
– Charlotte Namura (Téléfoot) à L’Express
Les femmes ont le droit de faire le métier qu’elles souhaitent. Elles ont aussi le droit au respect. Les choses avancent et le public se rend bien compte que le mot expert s’écrit aussi au féminin. Les critiques sont permises, les insultes doivent disparaître.
Le journalisme en général se féminise depuis quelques années, les consultantes et commentatrices devraient continuer à augmenter. Une excellente nouvelle pour l’égalité et pour le développement du football féminin. Plus il y aura de femmes sur les plateaux d’émissions footballistiques et plus il y aura de jeunes filles qui y trouveront un modèle. Ces évolutions ne font que commencer.