La jeune défenseure du Dijon FCO Léna Goetsch a raconté à Footeuses son parcours, en revenant sur ses années à Vendenheim, ses souvenirs des sélections jeunes et ses études à côté du football, sa passion ultime.
Léna Goetsch, comment avez-vous rencontré le football dans votre Alsace de naissance ?
Je suis issue d’une famille très footballeuse, du côté de ma maman. Mon grand-père était président du club de mon village, Niederhergheim, mes parents jouaient au football, ma tante y joue encore à l’âge de 48 ans, mon frère y joue également.
J’ai joué au club de mon village tant que j’avais l’âge de jouer avec les garçons, ensuite j’ai été avec les filles à Oberhergheim, il y avait une entente entre les deux villages. Puis je suis partie en section sportive avant de connaître les sélections en équipe du Haut-Rhin, en équipe d’Alsace, et d’intégrer le pôle espoirs de Strasbourg.
Que gardez-vous comme premières images de votre expérience ensuite à Vendenheim ?
C’était un réel apprentissage. C’est un club qui m’a laissé ma chance d’accéder à la D2 féminine. La première saison, j’étais en U19 et j’ai fait les derniers matchs avec la D2 avant d’y rester.
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Leur situation actuelle vous touche ?
Je les suis toujours de loin et je suis restée en contact avec certains membres du staff dont la présidente. C’est vrai que la situation m’attriste. Quelques années en arrière, c’était le meilleur club alsacien, maintenant d’autres structures sont montées. Le financier est rentré en compte.
Que pensez-vous justement de l’émergence du Racing Strasbourg dans le paysage du football régional ?
Depuis qu’on était à Vendenheim, on entendait parler d’une entente possible un jour avec le Racing. Cela ne s’est pas fait et Vendenheim est une structure où il n’y a pas de club professionnel rattaché. Face à une structure qui se développe avec un club professionnel, c’est compliqué de faire de la concurrence.
Vous suivez un peu la D2 ? Les promus qui arrivent en D1 vous semblent de plus en plus solides ?
Complètement. Dès la D2, les clubs se professionnalisent et le niveau augmente sans cesse. C’est bien, car entre les deux divisions il y a un certain pallier, qui ne se voit finalement pas tant que ça.
« En D2, le niveau augmente sans cesse »
Vous êtes désormais à Dijon depuis plusieurs saisons, qu’est-ce qui vous plaît ici, l’aspect familial ?
Tout à fait, c’est un club qui reste familial, qui n’est pas très loin de l’Alsace, des proches viennent voir mes matchs. Et puis il y a l’aspect sportif, je cherchais un club qui me permette de passer un pallier. Mon objectif premier étant de jouer.
Vous êtes encore assez jeune, mais vous enchaînez les titularisations depuis 2015, vous ne voulez vraiment pas rater un match ? Cela demande beaucoup d’investissement personnel ?
Oui, si j’en manque un, c’est qu’il y a une raison derrière. Après, le football est ma passion, donc je fais tout en sorte pour que cela se passe bien. Ce qui passe par l’hygiène de vie, les entraînements, il y a beaucoup de paramètres. Le plus dur est de rester constante dans la durée.
« Si je manque un match, c’est qu’il y a une raison ! »
Quels souvenirs gardez-vous de la sélection jeune ? Cela vous manque ?
Ah oui ! Je n’ai que cette hâte. Cela fait deux saisons que je suis présélectionnée en équipe U23 mais pas dans la sélection finale, c’est quelque chose qui me tient à cœur. J’ai envie de passer ce niveau.
Suivez-vous une carrière parallèle à votre vie de footballeuse ?
À Vendenheim, j’ai fait mes études de diététicienne, j’ai eu mon diplôme. L’an passé, j’ai eu ma licence en activités physiques adaptées. Et là je suis désormais en Master.
Quelles sont selon vous vos qualités principales dans le jeu ?
Je suis athlétique, je n’ai pas peur d’aller au duel et je suis en mesure de répéter les efforts.
La série actuelle de Dijon est plus difficile, est ce que le groupe connaît un peu de doute ?
On ne va pas se cacher que le match à venir contre Saint-Étienne est capital pour nous. Je ne parlerai pas de doute, mais c’est vrai qu’on pense vraiment au maintien, c’est notre seul objectif du moment, on travaille pour. Nous avons fait des activités plus ludiques, collectives, pour ressouder le groupe. Tout est mis en place pour qu’on fasse un gros match.
« Le match à Saint-Étienne est capital »
Vous avez notamment du mal à marquer… Une explication est-elle possible ?
Il y a eu le départ de notre attaquante, et c’est vrai qu’on a du mal. Je ne sais pas comment l’expliquer, c’est collectif. Offensivement, on doit faire beaucoup mieux.
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En début de saison, il y a eu la déception d’une défaite 0-4 à domicile contre Saint-Étienne et derrière vous avez su rebondir et gagner deux fois en déplacement. Cela doit vous servir d’inspiration ?
Nous sommes capables de faire de belles choses, nous l’avons encore montré en début d’année en faisant match nul contre le PSG en Coupe de France, en perdant aux tirs au but. Dans le contenu, nous étions là. C’est le collectif qui va faire la différence.
Vous suivez les matchs de Ligue des championnes ? Cela donne envie ?
Je regarde régulièrement et oui, ça fait rêver. Le match Barcelone-Real, tant de personnes dans un stade pour du football personnes, c’est énorme. Cela fait partie des objectifs. Tout passe par le travail.
Propos recueillis par Jérôme Flury
Photo © Vincent Poyer – Dijon FCO