Après les deux matchs de préparation contre l’Allemagne et l’Uruguay et à presque 90 jours de la coupe du monde, il est temps de faire le point sur la sélection. Toutes les filles convoquées n’ont pas forcément marqué de points et Corinne Diacre a encore beaucoup de travail. Mais son groupe prend forme.
Aux buts, l’évidence Bouhaddi
La question ne se pose pas vraiment. A moins d’un forfait, Sarah Bouhaddi, 32 ans et 137 sélections part comme titulaire indiscutable. Nommée plusieurs fois gardienne de l’année, Sarah Bouhaddi dispose d’une aura particulière dans le groupe. Et si elle a commis quelques bourdes par le passé, elle semble désormais plus en confiance et assure mieux ses relances, même si certaines restent perfectibles.
Il est difficile de lui faire des reproches sur le but qu’elle encaisse face à l’Allemagne tant le geste de la buteuse est beau. Sarah Bouhaddi est patronne dans sa surface, et une évidence pour le mondial. Ensuite, Solène Durand, Pauline Peyraud-Magnin, Karima Benameur ou Laëtitia Philippe peuvent toutes être appelées.
En défense, certaines s’affirment, les places seront chères
Il y a les indiscutables Wendie Renard et Griedge Mbock. Il y a celles qui se font une place telles que
Marion Torrent, Sakina Karchaoui, Aïssatou Tounkara. Et il y a toutes celles qui peuvent y croire :
Estelle Cascarino, Hawa Cissoko, Julie Debever, Charlotte Lorgeré, Annaïg Butel, Eve Périsset.
En bref, il y a du monde en défense, et c’est une très bonne nouvelle. Tounkara a incontestablement inscrit des points et désormais, trois véritables centrales (Tounkara, Mbock-Bathy et Renard) semblent prêtes pour le mondial. Sur les côtés aussi, ça se bouscule. Marion Torrent vient de réaliser plusieurs belles prestations, et Karchaoui confirme alors que les titulaires habituelles étaient récemment Majri et Périsset. Entre cette dernière -actuellement blessée- et Torrent, la concurrence risque d’être forte. Et c’est plutôt une bonne chose pour l’équipe de France.
Au milieu, le champ des possibles
Évidemment Amandine Henry, 29 ans, 81 sélections, 11 buts, sera dans les 23. Pour la capitaine des Bleues, la question ne se pose pas. Grace Geyoro semble aussi avoir définitivement gagné sa place, malgré son jeune âge. Et pour Élise Bussaglia non plus, l’âge n’est pas un problème. A 33 ans, 185 sélections et 29 buts, la joueuse de Dijon et ancienne Barcelonaise règne toujours au milieu du terrain. Son expérience est importante, Élise Bussaglia a déjà disputé neuf matchs de coupe du monde et devrait également faire partie de l’équipe cet été.
« On n’est plus à l’heure des essais, on est à l’heure des confirmations. «
Corinne Diacre après les deux derniers matchs de préparation
Charlotte Bilbault a un profil intéressant et qui semble plaire à Corinne Diacre. Elle a beaucoup tenté lors des deux matchs qui viennent de s’écouler et a semblé prendre ses marques. La joueuse du Paris FC a finalement été récompensée par un superbe but contre l’Uruguay. A confirmer. Une autre joueuse a également inscrit un but lors du dernier match, Maéva Clemaron. Du haut de ses 26 ans, et 4 sélections, la joueuse de Fleury a parfaitement saisi l’occasion lors de son entrée en jeu face à l’Uruguay. Numéro 10 dans le dos, elle a su s’illustrer devant Corinne Diacre.
Dernièrement, la sélectionneuse n’a jamais fait appel à un grand nombre de milieu de terrain, préférant aligner trois joueuses offensives. Dans les rares places qui seront distribuées cet été, une joueuse à l’expérience très riche pourrait être appelée. Gaëtane Thiney, 33 ans, 152 sélections, 58 buts, plus en retrait sous le maillot bleu récemment mais si importante, n’a manqué aucun match de l’équipe de France en coupe du monde depuis plus de huit ans. Enfin, Aminata Diallo et Sandie Toletti, appelées lors des derniers matchs, peuvent revêtir la tunique bleue à tout instant et certains militent pour un retour de Claire Lavogez en équipe de France.
L’attaque se cherche encore
L’absence d’Eugénie Le Sommer, 29 ans, 157 sélections, 73 buts, s’est fait ressentir, notamment face à l’Allemagne. Sans être là, Le Sommer n’a donc pas vu son statut être remis en question, bien au contraire. Elle est indiscutable. Mais qui va l’accompagner sur le front de l’attaque ?
Dans l’axe, Valérie Gauvin s’impose. Mais malgré son doublé contre l’Uruguay, elle n’a pas encore tout prouvé, la faute à de nombreux ratés. Elle a la confiance de Corinne Diacre mais est encore capable de mieux. Son jeu de tête peut cependant être un avantage pour l’équipe de France. Marie-Antoinette Katoto n’a pas le même profil. L’une des plus jeunes du groupe et peut être aussi l’une des plus techniques réalise une saison fantastique avec le Paris SG. Mais chez les Bleues, elle n’a pas encore convaincu Corinne Diacre. Il lui reste du travail pour faire partie de la sélection qui ira au mondial. Quant à Marie-Laure Delie, 31 ans, 123 sélections et 65 buts, elle ne devrait vraisemblablement plus revenir en équipe de France. Elle reste une buteuse légendaire de la sélection !
Sur les côtés, Delphine Cascarino, a-t-elle déjà gagné sa place ? Détonante, la jeune joueuse de l’Olympique Lyonnais est devenue un véritable atout pour les Bleues. Elle percute beaucoup et même s’il y a encore du déchet dans son jeu, notamment sur les centres, Cascarino est une joueuse précieuse. Viviane Asseyi, fait aussi partie des favorites. Elle a marqué face à l’Uruguay et a délivré des centres intéressants. Surtout, elle est dans la forme de sa vie à Bordeaux, avec 8 buts inscrits en D1. La parisienne Kadidiatou Diani a ses repères dans cette sélection, mais a fait partie des joueuses restées sur la banc face à l’Uruguay. Elle reste une des grandes habituées du groupe. Enfin, bien qu’elle n’ait pas pris part aux matchs cette-fois, Ouleymata Sarr reste une option.
Jérôme Flury
Photo : Anne-Sophie Lecouflet