Star de la sélection d’Argentine, Estefania Banini a disputé sa dernière Coupe du monde en juillet 2023. Elle a répondu à Footeuses lors de la participation de l’Atlético Madrid à l’Amos Women’s French Cup fin août.
Sur le terrain, elle a parfois l’air féroce. Hargneuse, ne lésinant jamais sur les efforts à fournir. Estefania Banini aurait le droit, à 33 ans, de se battre un peu moins pour le ballon lors d’un match de pré-saison. Las ! Impossible pour celle qui a connu un parcours tortueux en sélection de faire les choses à moitié. Cet été encore, à l’Amos Women’s French Cup, elle s’est arrachée dans chaque duel. Footeuses l’a rencontrée, un mois après sa deuxième participation à une Coupe du monde.
L’Argentine encore petite sur la scène internationale
Maté dans une main, visage concentré au moment d’écouter la question qui lui était posée, celle qui est devenue LA star de sa sélection au fil des années est revenue sur ce Mondial disputé par l’Argentine. Après avoir pris deux points en 2019, l’Albiceleste n’a accroché qu’un nul cet été en Australie et Nouvelle-Zélande. C’était contre l’Afrique du Sud, tandis que l’équipe n’avait pas vraiment à rougir de ses défaites 1-0 face à l’Italie et 2-0 face à la Suède.
À lire aussi : Niamh Fahey (Liverpool) : « Chaque Irlandais a été pris par la fièvre de la Coupe du monde »
« Nous avons une équipe qui doit grandir et nous attendons que les conditions s’améliorent. Ce que je pense, c’est que l’Argentine progresse, que nous nous améliorons petit à petit, Mondial après Mondial. » Exigeante, l’ex numéro 10 de l’équipe (elle porte désormais le 22 en club comme avec son pays) a été un temps éloignée de sa sélection.
Trois années loin de l’Albiceleste
Car justement, elle demandait des améliorations. Accusée de vouloir bousculer l’ordre établi par le sélectionneur présent en 2019, Carlos Borello, Banini a été écartée trois ans. Se priver de ce talent rare et de cette « grinta » caractéristique ne pouvait durer. Après un changement sur le banc de l’Argentine et l’arrivée de German Portanova, la leader naturelle de cette nation d’Amérique du Sud seulement 31e au classement mondial, est revenue. Brassard de capitaine autour du bras. Précieuse à l’Atlético, encore déterminante dans la dernière finale de la Coupe de la Reine, Banini a joué cet été sa dernière Coupe du monde.
À lire aussi : Sélectionneur, pépite à suivre, le profil de la sélection d’Argentine
Elle transmet le flambeau sans regret. « À mon avis, l’Argentine, si elle continue sur cette lancée, peut vraiment devenir une vraie puissance d’ici quelques années. Il y a des talents qui, je pense, peuvent se révéler. » Ayant encore de belles années de football devant elle, Estefania Banini n’a pas fini de guider le football féminin en Argentine.
Jérôme Flury
Photos ©Jérôme Flury