Le président de la FIFA, Gianni Infantino, est parti à Tahiti et dans les îles Cook alors que la Coupe du monde féminine de football bat son plein en Australie et Nouvelle-Zélande.
Il y a eu les paroles, il y a désormais les actes. Et, comme souvent avec Gianni Infantino et ses pairs, le décalage entre les deux est immense dès lors que l’on parle de football féminin. Les dirigeants en deviennent risibles, à force, mais rien ne semble les arrêter dans leur baratin. Plastronner a du bon dans les plus hautes sphères de décision, et la communication sans suites à encore de beaux jours devant elle.
Les propos tenus par le président de la FIFA étaient encourageants, sur le papier. Infantino avait qualifié ce Mondial océanique de « plus grande compétition féminine de l’histoire », assurant qu’elle serait « la célébration de l’égalité ». Il avait appelé de ses voeux à ce que « les femmes soient autant respectées et payées que les hommes ». Il était monté au créneau pour que les diffuseurs potentiels sortent la planche à billets, qualifiant de « gifle » le fait que les offres ne soient pas aussi importantes que pour les compétitions masculines. En réalité, il espérait avant-tout que la FIFA puisse ramasser le maximum d’argent possible grâce à la cession des droits télés.
Gianni Infantino est à Tahiti
Au moment de prouver son engagement pour le football féminin, Gianni Infantino a disparu. Selon la chaîne londonienne Sky News, le président de la FIFA a déjà quitté la Nouvelle-Zélande et la Coupe du monde 2023. Il s’est envolé vers Tahiti, en jet privé, le 25 juillet dernier. Le Suisse n’aura donc passé que cinq jours en Nouvelle-Zélande avant de retourner dans cette île de la Polynésie française, où il était déjà avant le lancement du Mondial. La FIFA a précisé que son patron s’y était rendu afin d’inaugurer un terrain de football. L’instance internationale a également informé de la visite historique de son président aux îles Cook, un État du Pacifique Sud qui rattaché à la Nouvelle-Zélande.
Comme si ces voyages politiques n’avaient pas pu s’organiser en marge de la compétition, avant ou après celle-ci. Toujours est-il que Gianni Infantino n’a pas encore pris la peine de glisser une tête en Australie, pays co-organisateur de l’évènement et épicentre de l’engouement populaire du moment. Pis, il n’a pas encore visité le pays des kangourous depuis que ce dernier a obtenu l’organisation de la Coupe du monde. C’était en 2020.
Gianni Infantino avait assisté à tous les matches au Qatar
Évidemment, la comparaison avec le football masculin est tentante. Et les faits font froid dans le dos. Infantino avait passé l’intégralité de la compétition au Qatar pour assister à la totalité des matches de la Coupe du monde des hommes. Il avait même parlé de « privilège et de plaisir de pouvoir le faire ». Aucune visite dans un pays limitrophe ou dans un archipel voisin ne l’avait éloigné des terrains.
Selon la FIFA, Gianni Infantino effectuera son retour en Australie ou en Nouvelle-Zélande pour la fin de la phase de groupes. Nul doute que l’homme de 53 ans va se montrer davantage lors des phases finales. Mais personne n’est dupe.
Mickaël Duché
Photo © FIFA foot féminin