Le 1er juillet 2024 doit marquer une étape cruciale pour le football féminin en France avec l’entrée en vigueur de la Ligue Féminine de Football Professionnel (LFFP). Cependant, malgré de longues négociations, la signature d’une convention collective du foot féminin ne sera pas conclue à temps, laissant plusieurs points de blocage en suspens.
Toutes les parties négocient depuis plus d’un an. Et pourtant la convention collective du foot féminin ne sera pas signée au lancement de la Ligue suite à plusieurs désaccords importants, notamment sur le droit à l’image. Pourtant en mars dernier, Jean-Michel Aulas, après une réunion avec l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels (UNFP), se montrait optimiste : « Il faudra qu’au 1er juillet les choses soient complètement entérinées. Mais je peux vous dire, qu’on s’est mis d’accord pour que ce soit bien avant. »
Le droit à l’image exclu de la convention collective
Mais malgré cet optimisme affiché, certains points de blocage demeurent. Pierre Ferracci, président du Paris FC, en avait déjà évoqué les contours il y a quelques mois en évoquant le droit à l’image des joueuses, un sujet clé pour l’UNFP : « Il y a deux petits problèmes. Le premier sur le droit à l’image des joueuses. Il y a des discussions qui n’ont pas encore abouti, mais on est en passe de trouver un accord. »
Puis le 12 avril dernier, Jean-Michel Aulas et Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football (FFF), avaient annoncé de multiples avancées pour la professionnalisation du football féminin. Toutefois, Philippe Piat, ex-boss de l’UNFP, exprimait des réserves : « Il y a des avancées mais on pense qu’il faut se hâter lentement. Il y a des choses qui ne sont pas encore négociées et qui influencent de manière assez importante l’avenir du football professionnel féminin. »
Quatre mois plus tard, et à quelques jours du lancement effectif de la Ligue professionnel, toujours rien. Pourtant côté du syndicat « Foot Unis », Marie-Hélène Patry, déléguée générale, se veut rassurante : « Le point positif est que les négociations ont repris entre les différentes parties, ce n’est plus qu’une question de forme. » Cependant, selon nos informations, aucun accord n’a été trouvé sur la question du droit à l’image, qui ne sera donc pas réglementé par cette convention, comme prévu initialement. D’autres points, comme la question de la maternité, restent encore à régler.
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Le lancement de la Ligue féminine de football professionnel retardé ?
Si la création de la LFFP représente un tournant historique pour le football féminin en France, elle ne révolutionnera pas tout instantanément. La difficulté des négociations entre parties revèlent de nombreux sujets à améliorer pour faire évoluer la discipline. Le salaire minimum sera lui bien fixé aux alentours de 1820 euros brut par mois pour les joueuses sous contrat à partir du 1er juillet, soit légèrement plus que le SMIC, comme entendu entre les clubs et la LFFP. En revanche, le nombre de contrats professionnels obligatoires reste fixé à 11 par clubs d’Arkema Premier League, comme lors de la saison écoulée.
La question demeure de savoir si ce retard dans la signature de la nouvelle convention collective sera résolu avant la reprise du championnat, dans un contexte sportif marqué par les Jeux Olympiques de 2024. Selon les différents acteurs, cela n’est pas totalement certain. Si les négociations n’aboutissent pas, il est possible que les joueuses et leurs syndicats élèvent la voix, à l’image de leurs homologues espagnoles en 2019.
Clément Gauvin