Durant sa longue carrière, Homare Sawa a contribué à l’arrivée au sommet de son pays. Véritable légende du football féminin, la Japonaise laisse quantité de souvenirs aux amateurs de ballon rond.
La jeune fille qui revêt pour la première fois un maillot du Japon en match officiel le 5 décembre 1993 ne s’attendait sans doute pas à inscrire quatre buts. C’est pourtant bien la prouesse réalisée par Homare Sawa, âgée de 15 ans, face aux la Philippines ce jour-là. La milieu de terrain offensive, un temps attaquante, est la principale instigatrice de la montée en puissance du Japon sur la scène internationale.
En 1994, elle découvre la coupe du monde, à seulement 16 ans. Exactement tout comme la Brésilienne Formiga. Mais si la Japonaise arrête sa carrière plus tôt, elle aura eu le temps de décrocher le Graal, en 2011, en rentrant dans l’histoire. Joueuse de la compétition, la numéro 10 frappe un grand coup lors en finale, en égalisant d’une superbe inspiration face aux Américaines à la 117e minute, but le plus tardif d’une finale de coupe du monde.
Le Japon, alors outsider, remporte ses matchs face à l’Allemagne, la Suède et les Etats-Unis pour décrocher la coupe. La capitaine Homare Sawa est dans la forme de sa vie, terminant meilleure buteuse du tournoi avec cinq réalisations. La Fifa revient sur ce moment unique. « Sur un corner d’Aya Miyama, Sawa a une inspiration géniale : sur un ballon à mi-hauteur, elle tente une talonnade aérienne en direction du but. Certes, le ballon est dévié, et c’est peut-être ce qui trompe la gardienne Hope Solo, mais ce coup de génie surprend toute la défense américaine et envoie les deux équipes aux tirs au but, qui souriront aux Asiatiques, sacrées championnes du monde pour la première fois de leur histoire. »
C’est le plus beau but que j’ai marqué.
Homare Sawan sur sa réalisation en finale du mondial 2011
La milieu japonaise décrit ainsi son but mythique : « Il ne restait que trois minutes à jouer dans la prolongation. Les Américaines sont grandes, et c’est difficile de rivaliser dans le jeu aérien. Alors nous avons décidé d’attaquer le premier poteau sur ce corner tardif. Mon intention était simplement d’essayer de dévier le ballon et d’espérer qu’il soit touché par une autre joueuse. Ce but a changé ma vie de footballeuse. Honnêtement, je ne pense pas que je pourrais répéter ce geste. C’est le plus beau but que j’ai marqué. »
Longévité et régularité
Mais Homare Sawa ne se résume pas par un but. La carrière de la joueuse et sa régularité au plus haut niveau est exemplaire. En plus de ses quatre saisons passées aux Etats-Unis, elle est membre de l’équipe type de Nadeshiko League à 11 reprises, en 1993, de 1995 à 1998, de 2005 à 2008, en 2011 et en 2012.
Cette dernière année, Homare Sawa et le Japon récidivent. Le pays retourne en finale d’un grand tournoi, a forciori en battant la France en demi-finale. Les Japonaises retrouvent les Etats-Unis en finale, mais l’issue n’est pas la même. Quoi qu’il en soit, cela fait une belle médaille d’argent de plus pour la star ultime de la sélection.
Avec plus de 450 matchs de championnat et 172 buts Homare Sawa s’est constituée une réputation de joueuse technique et très rapide. Mais malgré sa petite taille, la milieu de terrain offensive dispose de qualités athlétiques certaines. Et son endurance a aussi été un avantage lui permettant de réaliser une carrière aussi brillante.
La joueuse désormais retraitée des pelouses est très populaire dans son pays. Tant et si bien qu’elle a même inspiré une série de Manga, Soccer Shojo Kaede, comme le rapporte Le Monde. C’est Yoichi Takahashi, dessinateur de « Olive & Tom » pour les Français qui l’a réalisée en 2011. L’année d’un coup de talon et de talent légendaire.
Jérôme Flury
Photo de Une : © GoToVan / Wikimedia Commons