En l’absence d’un accord financier entre la FIFA et les diffuseurs français, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a engagé des discussions avec la FIFA pour éviter une non-diffusion du foot féminin lors de la Coupe du monde 2023.
Pourra-t-on voir le Mondial féminin, prévu cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande du 20 juillet 20 août ? La question préoccupe tous les fans de foot féminin depuis que le président de l’UEFA Gianni Infantino a menacé que la compétition ne soit pas retransmise en France et dans quelques autres pays européens. Selon lui, les offres proposées par les chaînes TV ne sont pas à la hauteur des attentes. « Les chiffres d’audience de la Coupe du monde féminine représentent 50 à 60 % de ceux de la Coupe du monde masculine. Mais les offres des diffuseurs dans les « 5 grands » pays européens sont 20 à 100 fois inférieures. Concrètement, alors qu’ils paient 100 à 200 M$ pour la Coupe du monde masculine, ils n’offrent que 1 à 10 M$ pour la Coupe du monde féminine » a-t-il expliqué dans son post Instagram.
TF1 et M6, candidates pour la diffusion de la Coupe du monde 2023
En France, deux grandes chaînes de télévision, TF1 et M6, ont manifesté leur intérêt pour la diffusion de la Coupe du Monde 2023, selon le journal l’Équipe. TF1 avait déjà diffusé la compétition en 2019, avec Canal+, contre la somme de 19 millions d’euros. M6, quant à elle, avait le contrat pour la diffusion des matchs de l’équipe de France féminine jusqu’en avril dernier. Les deux chaînes ont engagé des discussions avec l’instance mondiale. Mais ont soumis des offres qui ont été jugées bien en deçà des attentes de l’instance. Car comme d’autres chaînes TV en Europe, TF1 et M6 ont proposé des offres à hauteur de 20 millions d’euros lors d’un appel d’offres infructueux en juillet 2022.
Selon elles, le problème ne serait pas les horaires décalés des rencontres des Bleues. Car l’escouade de Hervé Renard jouera ses trois matches de groupes à 12h en France. Et la phase finale également en matinée. « La première insulte faite aux femmes est d’installer cette compétition de foot féminin au cœur de l’été, rappelle un diffuseur. Jamais une Coupe du monde, hommes ou femmes, n’a été programmée aussi tardivement dans la saison. Tout le monde sait que pour toutes les chaînes d’Europe, l’activité s’effondre après le 14 juillet. Avec des perspectives de recettes publicitaires beaucoup plus faibles, surtout en ce moment où le marché pub souffre » confie un acteur du marché à l’Équipe.
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La ministre des Sports vole au secours du foot féminin
Mais cette situation inquiète jusqu’à la ministre des Sports. Selon nos informations, Amélie Oudéa-Castéra « a engagé des discussions avec la FIFA. » Et elle ‘prendra également l’attache, dans les tout prochains jours, de chacun des diffuseurs français pour contribuer à rapprocher les vues dans les semaines à venir ». Elle se dit aussi pleinement confiante « dans la capacité de l’ensemble des acteurs du dossier en France à trouver, in fine, les voies et moyens d’une juste mise en valeur de la compétition et notamment des matches de l’Equipe de France féminine cet été. »
Il reste donc près de soixante-quinze jours à toutes les parties prenantes de ce dossier pour trouver un accord et permettre aux téléspectateurs français de suivre la Coupe du monde 2023 de foot féminin.
Photo © Tim GUIGON/FFF