La milieu de terrain offensive de Rodez, Laurie Cance, a accepté de répondre aux questions de Footeuses alors que son club se rapproche d’un retour en D1.
Laurie Cance, que représente Rodez pour vous qui avez passé tant de saisons au club ?
Beaucoup de choses forcément. Je suis arrivé à l’âge de 13 ou 14 ans. J’ai tout connu, j’ai joué avec les garçons, les féminines, j’ai connu la D1 puis la D2. C’est une grosse partie de ma vie, c’est le club de mon cœur.
Est ce que vous avez déjà eu l’opportunité de jouer dans un autre club et si oui, pourquoi être restée à Rodez ?
Oui, j’ai eu l’opportunité. Mais quand j’ai eu des propositions, c’était à un tournant de ma vie professionnelle. J’ai préféré obtenir un job ici et me pérenniser dans mon milieu professionnel. Et je me suis toujours bien sentie ici, j’ai mes amis, ma famille.
Qu’avez-vous ressenti lors de la victoire à Montauban il y a quelques semaines ?
C’était un match très important, elles étaient près de nous au classement. Cela nous a permis de les éloigner de la course, et puis c’était un derby, il faut gagner ce type de match ! Après, ce n’est pas que Montauban, c’est tous les matchs, il va falloir tout gagner jusqu’à la fin et quand ce sera mathématiquement fait…
Pour le moment, nous sommes focalisées. Il ne faut pas réfléchir, aborder les matchs comme depuis le début de la saison. On sait qu’on a les cartes en main et que si on gagne tout, on sera en D1.
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Comment expliquez-vous cette saison réussie de votre équipe ? Vous êtes en lice pour gagner le championnat, c’est sur vos qualité, votre travail, le mental ?
Franchement, on était un peu dans le mou au début de la saison. On fait un nul, on perd… On a eu des moments difficiles, on s’est parlé. Et puis c’est le travail, on savait qu’on avait les capacités pour, individuelles et collectives. Après, c’est plus facile quand tu gagnes un match, deux matchs, trois matchs, la confiance arrive. Tu es dans le positif. En plus ce championnat est très difficile. Nous prenons peu de but, car nous avons des valeurs de combativité. Souvent, une équipe première au classement prend peu de buts.
À titre personnel, quel est véritablement votre rôle au milieu de terrain et s’agit-il de votre meilleure saison sur le plan statistique ?
Je suis milieu offensive, numéro 10 dans notre 3-5-2. Je suis plutôt milieu créatrice, je me déplace un peu partout, je suis un électron libre, ce qui a toujours été le cas depuis que je suis petite. En termes de buts, j’en suis à sept, et six passes décisives, il me semble que ce sont mes meilleures statistiques depuis que je joue au haut niveau.
« Je suis un électron libre sur le terrain. »
C’est l’ensemble de l’équipe qui performe cette saison, vous n’avez pas une unique joueuse à 15 buts ?
Bien sûr, je le regardais encore il y a quelques jours, nous n’avons pas qu’une buteuse, Zoé a 9 buts, Alexandria en a 8, moi 7 buts. On peut dire que c’est le travail d’un collectif, tout le monde peut faire marquer tout le monde et tout le monde peut marquer. On est une équipe.
Dans cette fin de saison, quel est d’après vous le rival le plus sérieux dans la quête de la montée ?
Les deux derrière nous. Elles sont proches en termes de points. Yzeure fait un très beau parcours en Coupe de France, elles sont sur une dynamique positive. C’est une équipe très accrocheuse. Mais Nice est une très bonne équipe également. Ce sont les deux qui peuvent nous poser problème sur la fin de la saison. Malgré tout, si nous ne faisons pas d’erreur…
Est-ce que l’enjeu de la fin de saison n’est plus uniquement de gagner ce championnat mais de commencer à se préparer à une éventuelle promotion ?
Non, nous ne sommes pas du tout dans cette optique de préparer l’an prochain. Il nous reste quatre matchs, ce n’est pas rien. Nous pensons au moment présent. Si jamais arrive ce qui doit arriver, peut-être une montée, on en reparlera à la fin de la saison.
Propos recueillis par Jérôme Flury
Photos © Fred LG Photographer