C’est dans un stade vide et pour un match sans enjeu que le spectacle a été le plus grand dans ce tournoi de France. Six buts et un match nul contre les Pays-Bas (3-3) qui permet à la France de terminer cette compétition amicale invaincue.
C’est au bout du temps additionnel, sur une occasion partie du côté gauche, manquée, remise par la capitaine en jeu et transformée par Ouleymata Sarr, de retour en sélection après une longue absence, que les Bleues ont sauvé le match nul face aux vice-championnes du monde. Un match nul mérité alors que les Bleues avaient livré une très bonne deuxième période.
Chaque équipe a eu sa mi-temps, les Pays-Bas remportant la première (2-1) et les Françaises la deuxième (1-2) dans les derniers instants. Le début de la rencontre, dans laquelle les Néerlandaises avaient sans doute plus à prouver après avoir concédé deux nuls sans trouver le chemin des filets, n’a pas souri aux Bleues. Dépossédées du ballon et privées de leur public, les Françaises, déjà assurées de remporter cette première édition du Tournoi de France, manquent d’agressivité et les Oranje les punissent.
Deux buts coup sur coup
Les Pays-Bas, jusqu’alors stériles dans ce tournoi, trouvent alors la faille deux fois en quelques minutes. Wilms ouvre la marque à la 29e, Spitse double la mise sur un penalty provoqué par Aïssatou Tounkara, remplaçante de Wendie Renard. Une sanction lourde pour Solène Durand qui fête sa première dans les buts. Mais cette équipe de France était alors loin d’avoir dit son dernier mot et les Bleues se montrent alors plus conquérantes. « Qu’attendez-vous pour tirer? », s’égosille Corinne Diacre sur le bord de la pelouse, demandant à ses joueuses de prendre la profondeur et de faire le pressing.
Alors que les premières frappes, peu cadrées, tombent sur le but néerlandais, c’est Valérie Gauvin, en renarde des surfaces, qui va surgir pour subtiliser un ballon et réduire le score au meilleur des moments, juste avant la mi-temps. Les Françaises sont capables de revenir, et la sélectionneuse décide alors de faire entrer Viviane Asseyi et Grace Geyoro. De bons choix, puisque dès le début de la seconde période, les coéquipières de Charlotte Bilbault vont prendre le jeu à leur compte.
La réaction Bleue, la pépite Martens
En deuxième mi-temps, les Bleues font déjouer les championnes d’Europe et posent le pied sur le ballon, remontant rapidement le terrain et combinant bien, malgré un certain déchet technique. Et c’est sur un centre de l’entrée en jeu Asseyi que la malheureuse Spitse, buteuse sur penalty dans le premier acte, touche le ballon de la main dans sa surface et concède… un penalty. Celui-ci est converti par Griedge M’Bock Bathy, et les deux sélections se retrouvent logiquement à égalité.
Cependant, les Pays-Bas sont réalistes. Et sur leur seule grosse occasion depuis la pause, Lieke Martens décoche une frappe superbe qui se loge dans la lucarne de Durand. 3-2, tout est à refaire, mais les Françaises ne lâchent rien, et Corinne Diacre multiplie les changements. Karchaoui et Sarr rentrent à la 66e minute. Ce coaching s’avèrera payant puisque les deux joueuses sont impliquées sur une nouvelle égalisation survenue dans la dernière minute du temps additionnel.
Le dernier but est symbolique à plus d’un titre. Il permet aux Françaises de ne pas perdre ce match qu’elles ne méritaient sans doute pas de perdre. Il est inscrit par Ouleymata Sarr, qui aura parfaitement su profiter du temps de jeu qui lui a été accordé pour son retour en sélection. Il est parti d’un côté gauche qui aura été l’une des grandes satisfactions de ce tournoi. Et la passe décisive est finalement l’œuvre de Marion Torrent, qui a également fait preuve d’une belle ténacité sur son couloir et portait le brassard depuis la sortie d’Henry à la pause. Au final, les Bleues finissent le tournoi invaincu, en marquant trois buts aux vice-championnes du monde.
Ce résultat ne permettra aucunement de digérer l’élimination en quarts du dernier mondial, mais permet de se projeter vers la suite avec appétit. Les Bleues ont fait de belles promesses, à elles de maintenir ce niveau de performance sur le plan individuel et collectif pour viser plus haut dès les prochaines compétitions internationales.
Jérôme Flury
Photo © Fédération Française de Football