Après des prêts au Servette FC (Suisse) et à Guingamp, Manon Revelli a définitivement posé ses valises en Bretagne, cet été, avec un contrat de deux ans. À 20 ans, la latérale droite retrouve cette saison la D1 féminine mais aussi du temps de jeu.
Pourquoi avoir choisi de revenir à Guingamp ?
À mon retour à Lyon, le club m’a très rapidement dit que je ne jouerai pas. Donc j’en ai parlé avec mon coach de Guingamp (Frédéric Biancalani, ndlr) et ça c’est fait naturellement. Je me sentais bien ici et je connaissais déjà très bien les lieux, les filles et le staff. J’ai même retrouvé deux de mes anciennes coéquipières à l’OL, Grace Kazadi et Sally Julini. Je les connais depuis que j’ai 15 ans donc ça m’aide énormément.
Comment as-tu vécu ta blessure à l’OL féminin ? Et la fin de l’aventure avec les Fenottes ?
C’était lors d’un match avec les U19 de l’OL féminin. J’ai tout de suite senti que les croisés étaient touchés. Mais heureusement, j’étais à Lyon. Donc j’ai eu un rendez-vous avec le chirurgien le lendemain et je me faisais opérée la semaine d’après. Mais je ne voulais pas me lamenter. J’ai pleurer lors du compte-rendu de ma blessure mais ça m’a permis de franchir un cap pour continuer ma carrière. Après ça, je me suis dit qu’il fallait bosser et ne plus, parfois, faire preuve de suffisance.
À mon retour de blessure, je savais que j’aurais peu de temps de jeu avec Lyon. Et même si c’était dur, j’étais consciente qu’il fallait que je joue plus souvent. J’ai donc parlé à mon coach (Jean-Luc Vasseur) et on a trouvé un accord avec le Servette FC. Un club à l’étranger car c’est difficile de retrouver les terrains en France après une grave blessure, mais pas très loin non plus.
Quel bilan fais-tu de ce prêt en Suisse ?
C’était une super expérience. Le championnat suisse est moins technique mais plus physique que le championnat français. Il y a moins de qualité, mais j’ai pu découvrir de nouvelles choses et retrouver de la confiance. Je restais en contact avec Lyon car le club me suivait encore. Surtout après mes matches ou mon entraîneur avait souvent Camille Abily au téléphone.
Comment décrirais-tu ton jeu ?
Je préfère jouer vers l’avant. J’oublie même parfois de défendre (rires). Le coach me le reproche parfois. Mais je joue beaucoup ici à Guimgamp et je prends de l’expérience. À Lyon ou au Servette, on défend moins donc je travaillais moins cet aspect de mon jeu.
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Comment as-tu appris que la D1 féminine faisait son apparition dans le jeu FIFA 23 ?
Je suis une très grande fan. Je jouais déjà beaucoup à la console. À Guingamp, nous l’avons appris parce que le club avait prévu une après-midi dédiée au modelage de nos têtes dans le stade du Roudourou. En voyant le rendu, on a même été surprise du résultat. C’était super bien fait. J’ai direct joué avec mon personnage et j’ai même marqué un triplé face à Lyon (rires). C’est impressionnant. On pourra dire à nos enfants que l’on a été les premières. C’est encourageant pour le football féminin.
Propos de Manon Revelli recueillis par Nathalie Querouil
Photo © Footeuses