Cette fois, c’est terminé. Un mois exactement après le coup d’envoi de la compétition, l’heure est arrivée de remettre le trophée. Le vainqueur est le même qu’il y quatre ans, les Etats-Unis. Mais ce mondial a tout de même apporté quelques surprises.
Les Etats-Unis sont sacrés champions du monde pour la quatrième fois et la deuxième fois consécutive. Personne n’aura réussi, cette année encore, à les renverser. Toutefois, cette édition 2019 de la coupe du monde ne peut se résumer à ce résultat. Plusieurs équipes ont surpris ou ont confirmé leur état de forme. Revue d’effectif.
Un mondial phénoménal
La plus grande, la plus belle surprise, vient évidemment du nord de l’Europe. De Suède plus précisément. Les coéquipières de Sofia Jakobsson, étincelantes, ont créé la sensation. Tout n’a pas été simple en phase de groupe, notamment face au Chili ou les Suédoises ont du attendre les derniers instants d’un match longtemps interrompu pour cause d’orage, pour trouver la faille. Cependant, elles sont montées en puissance tout au long de l’épreuve et sont arrivées à un niveau ou bien peu d’observateurs devaient les attendre. Lors du dernier match de groupe, elles ne s’inclinent que 2-0 face aux redoutables Américaines. En huitièmes de finale, elles parviennent à écarter le Canada dans un match fermé où les occasions furent très rares. Puis c’est en quart qu’elles font tomber la foudre et un des favoris légitimes à la victoire finale, l’Allemagne, 2e mondiale. Un match joué sous une chaleur difficilement soutenable et au cours duquel elles auront parfaitement fait déjouer les double-championnes du monde.
Parvenues dans le dernier carré à la surprise générale, les Suédoises s’inclinent de peu face aux Néerlandaises. Une défaite sur le plus petit des scores en prolongations qui aurait pu être très difficile à encaisser. Pourtant, malgré ces 120 minutes dans les jambes et un statut à nouveau, plutôt d’outsider dans la petite finale, les Suédoises triomphent d’Anglaises séduisantes durant la compétition et s’offrent une formidable médaille de bronze. Respect.
Une autre grande surprise est également venue d’Europe, mais du sud du continent cette fois-ci avec l’Italie. Alors que les Italiennes ne partaient pas favorites de leur groupe, elles finissent premières. Une performance permise notamment grâce à une incroyable victoire face aux Australiennes lors du premier match du groupe. Les Italiennes régalent face à la Jamaïque, 5-0, et ne s’inclinent que d’un but face à des Brésiliennes qui devaient gagner pour se qualifier. L’Italie passe ensuite l’obstacle des huitièmes sans problème, en battant la Chine 2-0. Leur joli parcours s’arrête en quarts de finale, face au futur finaliste néerlandais. Nous les reverrons, dès l’Euro dans deux ans. Vivement.
Des évolutions confirmées
Cette coupe du monde a aussi démontré que les niveaux se resserrent, notamment entre les nations européennes. Les sélections du vieux continent ont réalisé une grande coupe du monde. Fait inédit : il y avait au moins une équipe européenne dans chaque affiche des huitièmes. Et si les Etats-Unis sont champions du monde, derrière la meute des poursuivants est européenne. Ainsi, en quarts de finale, seuls deux des huit qualifiés étaient non européens.
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Le continent africain, malgré une bonne volonté affichée ces derniers mois, reste en retard. L’Afrique du Sud, le Nigéria et le Cameroun ne sont pas allé très loin. Certes, Nigéria et Cameroun ont réussi à se qualifier pour les huitièmes mais en tant que meilleurs troisièmes de groupe, et leur route s’est stoppée brutalement par des défaites 3-0 face à des équipes européennes. En 11 rencontres, les équipes africaines n’ont obtenu que deux victoires. insuffisant. Un autre continent a déçu : l’Asie. Alors que le Japon restait sur deux finales d’affilée, dont une remportée en 2011, les sélections asiatiques ont peu montré. A commencer par la Corée du Sud, fantomatique lors du match d’ouverture face aux Bleues (0-4), puis décevante face au Nigéria (0-2) et à la Norvège (1-2). La Thaïlande a même fait pire. Après la claque subie face aux Etats-Unis sur le score de 13-0, les Thaïlandaises se sont inclinées 5-1 face à la Suède et 2-0 face au Chili. Pour leur première participation, elles ont tout de même marqué un but, mais n’ont pas réussi à tenir le niveau des autres engagés.
La Chine, certes tombée dans un groupe compliqué, n’a terminé que 3e derrière l’Allemagne et l’Espagne, sans subir de lourde défaite, mais sans non plus convaincre. Et elle s’est définitivement éteinte en huitièmes face à l’Italie (0-2). Le meilleur résultat est encore venu du Japon, finaliste de la dernière édition. Mais stoppé en quart de finale par les champions d’Europe néerlandaises. Un tournoi correct, mais il manquait quelque chose pour aller plus loin. Et il en faudra beaucoup plus pour retrouver la finale d’une coupe du monde.
Un goût d’inachevé pour le Top 4
Les numéros 1 mondiales Américaines ont donc remporté un nouveau titre. En revanche, le reste du top 4 mondial repart déçu. France et Allemagne ont fini premières de leur groupe, mais n’ont pas franchi les quarts. Les Allemandes ont connu un véritable coup d’arrêt avec leur défaite face à la Suède. Enfin, les Anglaises, victorieuses de la She Believes Cup en janvier, et qui étaient sur une belle série, repartent sans médaille. La faute à une défaite en demi-finale contre les Etats-Unis, et à un échec face à la Suède. Les joueuses entraînées par Phil Neville espéraient mieux et auraient du avoir mieux. Elles finissent à la plus mauvaise des places. Mais reviendront vite, car leur niveau de jeu est très élevé. Alors rendez-vous dans quatre ans et merci pour le spectacle !
Jérôme Flury