Le 19 et 20 mai, vingt-quatre équipes, s’affrontaient lors d’un tournoi des plus réputés en France, finalement gagné par les Belges du Besiktas Gent. Retour sur ces deux jours consacrés au futsal féminin.
Remporté en 2023 par les Ukrainiennes du Budstar, le mondial futsal de la cité des ducs, organisé par le Nantes Métropole Futsal, revenait à l’occasion du week-end de la Pentecôte cette année. À l’issue de deux jours clés pour l’essor du futsal féminin, le Besiktas Gent, emmené par l’hors-norme Mariam Toloba, joueuse de foot à onze au Standard de Liège, a soulevé le trophée tant convoité. « On est super contente de gagner, surtout qu’on ne s’est jamais entraînée ensemble. Au début du tournoi, l’équipe avait un peu de mal à se trouver, mais plus les matchs passaient, plus on était meilleures », analysait l’entraîneuse-joueuse Aster Janssen après la cérémonie de clôture.
Face à cette prouesse des Belges, quatrième l’année dernière, les meilleures équipes françaises et les deux autres équipes étrangères (Southampton d’Angleterre et Gotham du Canada) n’ont pas su rivaliser. Pour leur entrée en matière sur le sol français, les Canadiennes de Gotham City, équipe de la banlieue d’Ottawa, se sont imposées 4-0 contre le Sporting Futsal de Besançon. Un temps d’adaptation express au futsal de l’hexagone, moins physique qu’au pays de la feuille d’érable. Un constat établi par la numéro 8 Maya Dussault : « Sur ce tournoi, les arbitres sifflent plus rapidement que chez nous. On a aussi été surprise par le manque de fermeté sur les quatre secondes lors des remises en jeu. À part ça, c’était une super expérience (rires) ».
Nantes proche du Graal à domicile
Incapable de répondre à la force collective du Nantes Métropole Futsal au match suivant, les Canadiennes finiront à la dixième place du tournoi. L’équipe nantaise, propulsée par les 9 réalisations de Faustine Pellegry en phase de poule, a enchaîné les victoires (5-0, 3-1, 7-1, 5-0) pour se qualifier rapidement en quart de finale. Grandes favorites de leur tournoi, les Nantaises se hissent jusqu’en finale, défaites 1-0 par le Besiktas Gent. Un résultat malgré tout satisfaisant d’après l’internationale française Flavie Papin : « Au début de la saison, avec notre entraîneur Julien Onillon, on a changé de système de jeu et au fur et à mesure de l’année, on a progressé. Ce tournoi en est la preuve malgré la défaite en finale. »
La surprenante équipe du Bondy Cécifoot, tombeuse du Sporting Paris lors de la petite finale, vint compléter le podium. D’autres équipes françaises, à l’image du Diamant Futsal, de l’Espoir Club Toulousain, d’Hercules et du Toulouse Métropole Futsal, ont ébloui le public nantais ainsi que le staff de l’équipe de France féminine de futsal. Pour cause, le sélectionneur Pierre Étienne Demillier s’était déplacé dans les salles nantaises. « Pendant ce week-end, j’ai pu regarder toutes les équipes deux ou trois fois. On constate une augmentation du niveau des joueuses d’année en année, notamment tactiquement et physiquement. »
« Trop tôt pour la coupe du monde »
À l’aube d’un stage primordial, prévu en juin, dans l’optique du tour principal de qualification à la Coupe du monde 2025, le sélectionneur a profité de l’événement pour dénicher les nouveaux talents de sa future liste. « On a sélectionné 4 à 5 joueuses qui viendront compléter l’équipe au mois de juin », ajoutait-t-il. Cependant, Pierre-Étienne Demillier a tempéré les attentes concernant les qualifications à la coupe du monde 2025, admettant qu’il était « trop tôt pour voir les Bleues rivaliser avec les meilleures nations européennes. » Nul doute que l’équipe de France, en pleine genèse suite à sa fondation il y a quelques mois, devra progresser pour concurrencer le Portugal, l’Espagne ou l’Ukraine, considérés comme les meilleures nations de futsal féminin sur le Vieux Continent. Ce développement des joueuses françaises passera par l’organisation de tournois de haut niveau, comme le mondial de Nantes, ainsi que par la création d’un championnat de D1 féminine.
Mathis Blineau-Choëmet
Photo © Charles Léger