C’est une nouvelle qui ne peut laisser indifférent. Laurent Nicollin a annoncé son intention de vendre la section féminine du Montpellier HSC, qui a été un pionnier en France.
Tout un symbole. Montpellier a été l’un des premiers clubs professionnels français à mettre le paquet sur sa section féminine. Sonia Bompastor est d’ailleurs revenue dans son autobiographie sur l’engagement de Louis Nicollin pour l’équipe des filles dans les années 2000. Une volonté qui s’est traduite sur le terrain par un beau recrutement, des titres (championnat de France 2004 et 2005, trois Coupes de France en 2006, 2007 et 2009), des parcours en coupe d’Europe et une longévité dans l’élite française forte de 30 saisons.
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Las. Laurent Nicollin, actuel président du MHSC dont l’équipe masculine est descendue en L2 à l’issue de la saison dernière, a indiqué son intention de vendre la section. « On se glorifie du football féminin mais il n’y a pas d’argent, il n’y a pas de revenus publicitaires, il n’y a rien, s’est lamenté Nicollin. Ça ne se développe pas. Il y a 500 à 600 personnes au stade, on n’arrive pas à créer le truc », dévoile-t-il dans un entretien à Midi-Libre.
Dans un contexte tel que celui d’une relégation de L1 à L2 masculine (qui entraîne de nombreux licenciements dans un club), la moindre économie est nécessaire. Et la question de la section féminine revient ainsi sur la table, de part sa rentabilité très faible, voire nulle, depuis des années. C’est la même difficulté pour tout le monde, comme Dijon par exemple, dont l’équipe masculine est même aujourd’hui en National. Situation qui entraîne une précarité encore plus grande en l’absence totale de droits TV.
Des repreneurs anglo-saxons en pole
Alors vendre la section est-elle la solution de facilité ? En juin 2024, la Fédération française de football tenait une assemblée générale. Assemblée au cours de laquelle était votée la possibilité pour Bordeaux de se séparer de sa section féminine. Sous l’impulsion de Pierre Ferracci, le président du Paris FC, une majorité écrasante de 76,17% s’était opposée à cette séparation. « Dès qu’un club sera en difficultés financières, il décidera de se séparer de sa section féminine pour faire des économies. Orléans vient de le faire, Gérard Lopez à Bordeaux essaie aussi. Une telle mesure aurait été très préjudiciable au foot féminin », déclarait le président du PFC après le vote.
Un an plus tard, des repreneurs anglo-saxons seraient en discussions exclusives avec Laurent Nicollin pour la reprise de la section féminine. Qui deviendrait ainsi une structure à part, comme l’est devenue l’OL Lyonnes depuis sa reprise par Michelle Kang à Lyon. L’Arkema Première Ligue peut-elle parvenir à devenir économiquement plus sûre pour les clubs dans un avenir proche ?
Jérôme Flury