Chaque coupe du monde est particulière. La compétition russe n’a pas échappé à la règle. La vidéo, nouveauté cette année, a fait beaucoup parler. Un autre élément est frappant: le nombre (très) important de penaltys sifflés…
L’éternelle question de la vidéo dans le football
« Platini avait raison« : la phrase est de Bruno Genesio, entraîneur de l’Olympique Lyonnais à propos de la vidéo dans le football. Elle date de janvier et résume le débat qui concerne l’utilisation de la vidéo en match. Pour ou contre? La VAR (Video Assistant Referees= Arbitres assistants à la vidéo) est utilisée pour ce mondial et entraîne son lot de questions, de critiques ou de salutations. L’arbitre ne siffle pas penalty pour les Bleus face à l’Australie? Après réflexion et re-visionnage de l’action, il décide finalement de désigner le point de penalty. A contrario, lors de Costa Rica-Brésil, l’usage de la vidéo va pousser l’arbitre à revenir sur le coup de sifflet qu’il a donné lorsque Neymar est tombé au sol dans la surface.
Que les décisions finales soient les bonnes ou non, il est certain qu’elles remodèlent le jeu. Les défenses vont devoir être encore plus attentives, les ‘simulateurs’ vont devoir réfléchir un peu plus avant de plonger et les arbitres hésiteront moins avant de désigner le centre de la surface. Un internaute a commenté sur Eurosport en donnant son explication sur cette recrudescence de coups de sifflets. « Avec l’aide de la VAR l’arbitre n’a plus peur de se tromper, il siffle donc beaucoup plus facilement une faute même s’il est dans le doute en se disant que le VAR va pouvoir l’aider à valider ou non le penalty. »
Un record de penaltys
Cette explication est recevable. Dans tous les cas, les penaltys pleuvent et le record établi est historique. Alors qu’il n’y avait jamais eu plus de 18 penaltys sur une Coupe du monde, cette année, il y en a eu 29 !
D’une part, ce nombre important de penaltys permet d’avoir plus de buts. Parfois, ces décisions arbitrales viennent relancer des rencontres qui s’essoufflent. Ainsi, dans Angleterre-Tunisie, l’égalisation tunisienne sur penalty a poussé les Anglais à redoubler d’efforts pour remporter le match. L’Iran de son côté a vu ses espoirs de qualification régénérés après leur égalisation sur penalty face au Portugal, même s’ils n’ont au final pas réussi à l’emporter.
D’autre part en revanche, les spectateurs peuvent regretter ces penaltys qui cassent sans cesse le jeu. Désormais, la moindre percée dans la surface entraîne une crispation importante. Au moindre contact, les joueurs, les entraîneurs, le public demandent désormais « la vidéo! » Et à chaque demande, le temps s’écoule, entre la vérification effectuée par l’arbitre, sa décision, etc. La vidéo est clairement une bonne option vers un jeu plus juste, mais il ne faudra pas pour autant en oublier de jouer.
Des buts contre son camp plus nombreux
Là encore, ce mondial 2018 est un grand cru. 12 buts contre son camp ont été réalisés. Deux fois plus que le précédent record. La vidéo a-t-elle causé une pression plus intense sur les joueurs ? Ou bien est-ce seulement un hasard et une malchance qui s’est répétée ?
Cette coupe du monde restera dans les annales de l’histoire. Et va peut-être avoir des conséquences durables sur la manière de jouer au football dans les années à venir. La vidéo va continuer à avoir une influence sur le cours des rencontres… Qui sont de plus en plus longues à cause de l’allongement du temps additionnel. Pour plus de plaisir ?
Jérôme Flury