A Quito ce samedi 2 aout, le Brésil a conservé son titre en s’adjugeant sa 9e Copa América au terme d’un match fou. Nouvelle désillusion pour la Colombie, qui s’incline encore une fois contre la Seleção et n’avait jamais été aussi proche du titre (4-4, t.a.b. 5-4).
Un match tendu et accroché
C’était une rencontre pour l’histoire du football sud-américain. Le Brésil courrait après son neuvième succès à la Copa América alors que pour la Colombie, son premier. La montagne était haute mais pas insurmontable. Les Cafeteras n’ont jamais battu le Brésil en rencontre officielle et n’ont plus marqué contre lui en Copa América depuis 2010.
Sous l’impulsion de Valerín Loboa et Linda Caicedo, la Colombie domine les débats d’entrée. Le Brésil peut compter sur Tarciane, la défenseuse de l’OL Lyonnes, pour repousser la tentative de Caicedo in extremis. De l’autre côté, la Seleção manque l’ouverture du score grâce à un superbe double arrêt Kate Tapia. C’est finalement Caicedo qui va libérer les Cafeteras. Bien servie par Mayra Ramírez, l’attaquante du Real Madrid conclut à bout portant un joli mouvement de passes rapides (0-1, 25e).
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Le vent a commencé à tourner et les esprits s’échauffent avec notamment une première altercation entre Tarciane et Carolina Arias. Juste avant la pause, Jorelyn Carabalí cède à une provocation de Gio Garbelini et perd son sang-froid en la chargeant dans sa surface. L’arbitre accorde le penalty mais fait preuve de clémence en la sanctionnant seulement d’un carton jaune. Angelina, la capitaine du Brésil, le transorme (1-1, 45e+9).
Ramírez et Caicedo portent la Colombie
Juste après la pause, Gio Garbelini reprend une frappe repoussé par Kate Tapia mais trouve le poteau. Ensuite, tout bascule. Suite à une erreur de communication avec sa gardienne Lorena, Tarciane voit sa passe en retrait filer droit vers son but (1-2, 69e). Mais la Seleção a de la ressource. Sur un contre, l’inusable Gio Garbelini lance un centre en cloche dans la surface vers Amanda Gutierres. Sur un magnifique enchainement, contrôle orienté et frappe croisée, l’ex-attaquante de Bordeaux égalise pour le Brésil (2-2, 80e). Autrice de son 6e but, elle passe co-meilleure buteuse avec la pépite du Paraguay, Claudia Martínez.
Dans cette finale à rebondissement, la Colombie peut compter sur son duo infernal en attaque. Lancée en profondeur, Linda Caicedo fixe la défense et sert Mayra Ramírez, l’attaquante de Chelsea, qui trompe la gardienne (2-3, 88e). La Colombie n’a jamais été aussi proche de faire tomber l’ogre brésilien, mais c’était sans compter la légende Marta. La meneuse de jeu de 39 ans, entrée en jeu dix minutes plus tôt, déclenche un boulet de canon à 25 mètres que Kate Tapia ne peut qu’effleurer (3-3, 90e+6).
Immortelle Marta
En prolongation, Marta pense briser les rêves colombiens en reprenant du bout du pied un centre en profondeur d’Angelina, sa coéquipière à l’Orlando Pride (4-3, 105e). Mais sa concurrente en NWSL, Leicy Santos, répond sur un coup franc axial bien placé. La milieu de terrain du Washington Spirit nettoie la lucarne brésilienne et fait renaitre les espoirs colombiens (4-4, 115e).
C’est finalement aux tirs au but que les deux nations se sont départagées dans cette rencontre au sommet. Kate Tapia a pris sa revanche contre Angelina en détournant son penalty et s’est même permise de stopper celui de Marta. Mais un tir non-cadré colombien et deux arrêts de Lorena permettent au Brésil de conserver son titre (t.a.b. 5-4).
Le Brésil remporte donc sa 9e Copa América en 10 éditions, sa 5e de suite. Pour la Colombie, l’épilogue est encore cruel avec cette 4e défaite en finale contre le Brésil, mais l’écart entre les deux nations rivales ne cesse de se réduire. C’est un pari réussi pour Marta. Sortie de sa retraite internationale, elle est désignée joueuse du match et joueuse du tournoi. La Colombienne Kate Tapia est nommée meilleure gardienne de la compétition.
Julien H
Photo © CBF