Double tenantes du titre, les Américaines ne remporteront pas la Coupe du monde féminine cette fois. Elles ont été éliminées en huitièmes et cela pendait au nez de l’équipe.
Elles étaient favorites, double tenantes du titre, mais elles n’iront pas au bout cette fois. Les États-Unis ont été éliminés de la Coupe du monde féminine ce 6 août par la Suède. Dès les huitièmes de finale. Mais en fin de compte, si cette élimination est historique, elle n’est pas tant sensationnelle. Bien sûr, il faut rendre tout le mérite à la Suède, qui a réalisé le match qu’il fallait, subissant malgré tout beaucoup. Et souligner aussi le facteur chance, qui n’a pas tourné en faveur des numéros 1 mondiales sur le dernier tir au but. Pour quelques millimètres. En même temps, elles auraient dû faire la différence plus tôt.
Cette défaite coûtera sans doute son poste à Vlatko Andonovski, qui avait déjà dû se contenter de bronze aux JO. « Je suis si fier de l’équipe », a lâché le sélectionneur après-match. Oui, les États-Unis n’ont pas été mauvais ce 6 août, mais c’était insuffisant. Les Américaines avaient mis le paquet sur une campagne publicitaire avant le tournoi, qui les représentaient comme l’équipe à battre mais supérieure à toutes les autres.
Les Européens, ces rivaux en progrès
« Cette Coupe du monde témoigne de la croissance du football féminin à l’échelle de la planète », a publié la fédération américaine sur ses réseaux après l’élimination. En fait, les États-Unis auraient peut-être gagné à avancer plus modeste vers la compétition. Si l’équipe n’avait connu que des victoires en 2023, certaines ont été dures à chercher. Et l’année précédente a donné lieu à quelques alertes. En octobre-novembre 2022, les championnes du monde avaient même enchaîné trois revers de rang contre des sélections européennes. L’Angleterre, l’Espagne et l’Allemagne.
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Les amicaux en avril et juillet avaient rappelé que le niveau se resserre. Les succès contre l’Irlande et le Pays-de-Galles n’ont pas été acquis par plus de deux buts d’écart. Plusieurs fans se sont montrés de plus en plus critiques sur le jeu de la sélection. Qui n’a finalement gagné qu’un match dans cette édition 2023 de la Coupe du monde.
Éliminés pour la première fois avant le dernier carré, les États-Unis ne sont venus à bout d’aucune sélection européenne rencontrée. Pas les Pays-Bas, qui leur a fait vivre une partie difficile, pas le Portugal, qui est passé près de les éliminer, pas la Suède, qui l’a finalement fait.
Team USA ne peut plus se reposer sur son talent
Les Américaines ont des qualités techniques, physiques au-dessus de la moyenne. Mais elles ne peuvent plus se reposer dessus. Les Suédoises ont par exemple répondu à ce défi de taille, gagnant de nombreux duels, à défaut de proposer un jeu huilé. Peu de sélections étaient capables d’éliminer ces États-Unis, mais si les coéquipières de Megan Rapinoe avaient voulu l’affronter plus tard, elles auraient déjà dû finir en tête de leur groupe.
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Quand Morgan et compagnie battaient le Viêt Nam 3-0, les Pays-Bas marquaient sept fois contre la nation asiatique. Et si sur ce match Sophia Smith a été lumineuse, elle et les autres nombreuses jeunes stars de cette équipe (Rodman, Girma, Thompson) ont affiché quelques limites dues à leur manque d’expérience lors de leur premier huitième de finale. Oui, les États-Unis sont sortis, finalement assez tôt dans cette Coupe du monde, mais elles semblaient moins fortes qu’en 2015 et 2019. Attention cependant : elles reviendront vite. Et très fort.
Jérôme Flury
Photo ©USWNT