Les joueuses stars étaient nombreuses durant ce mondial, de Lieke Martens à Marta en passant par Amandine Henry. Mais côté américain, c’est Megan Rapinoe qui est sortie du lot. Par son style, ses prises de position et surtout ses performances sportives. Incontestablement la joueuse de la compétition.
Capitaine des Championnes du monde. Soulier d’or. Ballon d’or de la compétition. Megan Rapinoe, superstar des Etats-Unis a éclaboussé le mondial de sa prestance. Pourtant, cette année plus que jamais, les joueuses stars étaient nombreuses. Avec le développement des championnats et du football féminin, avec le premier classement du ballon d’or féminin donné en décembre dernier, les grands noms s’étaient donné rendez-vous en France.
Sam Kerr, l’Australienne, Marta, la Brésilienne, Dzsenifer Marozsan, l’Allemande, Irene Paredes, l’Espagnole, Ji So-Yun, la Coréenne, Janine Van Wyk, la Sud-Africaine, Amandine Henry, la Française, Fran Kirby, l’Anglaise, Christine Sinclair, la Canadienne, Lieke Martens, la Néerlandaise, Sofia Jakobsson, la Suédoise … Jamais une telle pléiade de stars s’est retrouvée pour une compétition de football féminin.
Malgré cela, il a été impossible de ne pas LA voir. Avec ses cheveux roses et ses réalisations sur le terrain, Megan Rapinoe s’est révélée aux yeux du grand public. Le premier tour avait été celui d’une Cristiane, auteure d’un triplé pour son premier match. Ou d’une Alex Morgan en feu, qui marque par cinq fois contre la Thaïlande. La Française Wendie Renard, plus grande joueuse de la coupe du monde, marque aussi les esprits par un doublé dans le match d’ouverture. Megan Rapinoe, qui trouve aussi le chemin des filets lors du premier match des États-Unis contre la Thaïlande, va aussi et surtout faire parler d’elle pour ses déclarations.
Engagée, notamment pour les droits de la communauté LGBT, Megan Rapinoe a prévenu dès le début du mondial. Elle n’ira pas à la « p… de Maison blanche » en cas d’invitation du président américain Donald Trump. Elle ne chante pas l’hymne américain au début des rencontres. Visage fermé, elle est tournée vers le terrain et régale autant par ses mots que par ses actions sur son côté gauche. Elle se déride lorsqu’elle marque et célèbre alors de façon démonstrative.
À 34 ans, la charismatique attaquante a démontré toute son importance dans la phase des matchs à élimination directe. C’est elle qui a ouvert le score en finale, comme en quarts et en huitièmes. Absente en demies pour blessure, Megan Rapinoe a éliminé à elle seule le pays hôte, la France, sur deux éclairs tranchants dans une soirée qui aurait dû être bleue. Cependant, la joueuse ne se contente pas du terrain pour s’exprimer. Et use de sa notoriété, importante aux États-Unis, pour faire passer des messages.
Samedi 6 juillet, Megan Rapinoe s’attaque à la Fifa et dénonce « un manque de respect » de l’institution pour le football féminin. L’aillière ne comprend pas que trois finales se déroulent le même jour, celle du Mondial et celles de deux compétitions masculines, la Gold Cup et la Copa America. « Incroyable » pour Rapinoe.
Je ne pense pas que nous soyons aussi respectées que le football masculin.
-Megan Rapinoe, à propos de la Fifa
Le lendemain, le 7 juillet, elle monte sur le toit du monde pour la deuxième fois de sa carrière. Les yeux brillants et pleine de fierté. « J’ai tout adoré dans cette aventure et je n’ai pas de mots pour décrire toutes nos performances. » Le tout en remportant les trophées de meilleure buteuse et meilleure joueuse du mondial. Au sommet.
Donald Trump qui lui avait dit qu’avant de parler elle devrait gagner, va devoir se rendre à l’évidence. Megan Rapinoe sait ce qu’elle fait. Et elle le fait plutôt bien. Une chose est sûre: Son nom devrait revenir rapidement dans les médias. « J’aime qu’on dise que je suis icône », a-t-elle glissé dans un sourire après la finale. Radieuse.
Jérôme Flury