Mary Fowler, passée par Montpellier HSC entre 2020 et 2022 accuse le club héraultais de racisme, après avoir reçu des bananes comme cadeau de départ.
En tête de la Women’s Super League avec Manchester City, qu’elle a rejoint en 2022, Mary Fowler a publié son autobiographie, « Bloom ». Un livre dans lequel l’internationale Australienne est revenue sur son passage compliqué en France. Elle accuse notamment son ancien club, Montpellier HSC, de racisme.
La scène se déroule après la dernière journée de la saison 2021-2022. Un groupe de joueuses arrive en fin de contrat et ne va pas prolonger l’aventure dans le sud. Alors que toutes se voient offrir un bouquet de fleurs, coutume du club, Mary Fowler ainsi que l’une de ses coéquipières, identifiée comme Ashleigh Weerden, ne reçoivent rien. « Certaines de nos coéquipières nous ont demandé pourquoi nous n’avions pas reçu de fleurs. On a haussé les épaules, aussi perplexes qu’elles, écrit la jeune Australienne. Quelques filles en ont ri, puis une autre joueuse est venue nous tendre des bananes en disant : ‘Tenez, prenez ça.’ C’était la cerise sur le gâteau. » Aucune indication n’est donnée concernant la joueuse qui aurait distribué les bananes.
Le football français, du rêve au cauchemar
Un tel acte, complètement opposé aux valeurs du sport, vient conclure l’une des périodes les plus compliquée dans la vie de Mary Fowler. « J’ai essayé de le justifier de différentes manières, de trouver le moindre indice qui puisse laisser croire à une erreur involontaire. Mais quand je repense aux nombreuses autres fois au club où nous avons ressenti la même chose, il est difficile de considérer cela comme une simple méprise. Quelles que soient les intentions, nous avons été stupéfaites et contrariées. » Durant ces deux années à Montpellier, le rêve a tourné au cauchemar pour l’Australienne.
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Dès son arrivée en Europe, elle tombe en dépression. Elle développe des pensées suicidaires qui ne s’atténuent pas avec le temps. Pire, en Angleterre, elle hésite à passer à l’acte durant une nuit. Une santé mentale fragile qui n’est pas épargnée en France. Alors qu’elle se plaint de problèmes thoraciques, le club héraultais l’accuse de simuler sa blessure. Dans son livre, elle souligne le peu d’empathie montré par son entraîneur à l’époque. « J’ai mis fin à la conversation en disant : si vous ne prenez pas soin de moi, je me débrouillerai. Je serai au match, mais je ne chausserai pas mes crampons.»
Montpellier dément les accusations
Quelques jours après la publication du livre, jeudi 20 novembre, le club de Montpellier a répondu via un communiqué. Le club dément les accusations de la joueuse et fait savoir que «Face à ces allégations, le club met un point d’honneur à ne pas laisser la diffamation l’emporter sur la vérité et se réserve le droit d’utiliser tous les moyens légaux en sa possession pour y parvenir ».
Dans le communiqué, Montpellier indique avoir mené des investigations en interne, dont les conclusions ne se sont pas fait attendre : « Après consultation des personnes présentes ce jour-là, aucun élément ne permet de corroborer ses dires ni même d’en identifier son supposé auteur ». Enfin, le club indique également que seulement deux joueuses ont reçu un bouquet de fleurs, pour leur fin de contrat. Concernant Mary Fowler et Ashleigh Weerde, elles n’ont rien reçu puisqu’à l’époque, leur contrat se termine en juin 2023. « Il aurait donc été plutôt indélicat que le club offre un cadeau d’adieu », ajoute la direction, avant de conclure « Le sujet du racisme est un sujet grave qui ne peut être instrumentalisé ».
Axel Piotet
Crédit : CommBank Matildas
