Le club alsacien, actuellement en deuxième division française, est peu connu. Il a pourtant été l’un des fondateurs de la D1 en 1976. Aujourd’hui Vendenheim représente un précurseur dans la région et a permis l’éclosion de plusieurs talents.
5 600 habitants. Vendenheim a beau être une petite commune située à proximité de Strasbourg, la capitale alsacienne, c’est bien son équipe qui fait partie des fondateurs du championnat de D1 féminine en 1974. Et cette équipe existe toujours aujourd’hui, évoluant en D2 depuis sa dernière relégation, en 2013.
Alors que la Fédération nationale de football reconnaissait la pratique du football féminin en 1970, des dizaines d’années après les prémisses de ce sport en France, un championnat est mis en place en 1974. Huit clubs sont alors qualifiés pour les premières phases finales. Le FC Bergerac, Caluire Saint-Clair SC, l’ARC Cavaillon, le FC Metz, Arago sport orléanais, le FC Rouen, le Stade de Reims, le FC Rouen et le plus à l’est, le FC Vendenheim.
Le club alsacien est devenu une équipe régulière, demeurant dans les échelons nationaux dans les années 1980. Et même en D2 à partir du début des années 1990, Vendenheim attirait toujours les joueuses de la région. Sandrine Ringler, l’une des joueuses alsaciennes les plus connues, a notamment disputé le championnat d’Europe 1997 avec l’équipe de France en étant une joueuse du FC Vendenheim.
Le club phare en Alsace
L’équipe de Vendenheim est le véritable pilier d’une région attachée au football féminin, qui a connu une succession de clubs, du SC Schiltigheim jusqu’à 2004 à l’AS Pierrots Vauban, en passant par le Cercle sportif Mars Bischheim entre 2004 et 2017. Aujourd’hui c’est le Racing club de Strasbourg, ambitieux, qui a terminé en tête du championnat régional et qui vient d’apprendre sa montée en D2.
Vendenheim, club ayant remporté le plus souvent la D2 avec trois titres en 2004, 2007 et 2011. L’équipe a aussi régulièrement réalisé des parcours honorables en Coupe de France, éliminant par exemple le tenant du titre parisien en seizième de finale de l’édition 2010-2011, alors que le club alsacien évolue à ce moment là en D2.
Les jeunes mises en avant
Les meilleures joueuses de la région la plus à l’est de la France passent encore régulièrement par Vendenheim. Léna Goetsch, aujourd’hui à Dijon en D1, un temps capitaine des U17 nationales et finaliste de l’Euro U19 en 2017, a ainsi porté les couleurs du club bas-rhinois entre 2014 et 2019. Romane Munich, originaire de la Moselle voisine et aujourd’hui gardienne titulaire de Soyaux, était à Vendenheim entre 2012 et 2014. La défenseure Pauline Dechilly, qui a connu toutes les équipes de France jeunes, a porté la tunique de l’équipe alsacienne de 2012 à 2016. Aujourd’hui, Mégane Hoeltzel évolue en équipe de France des moins de 17 ans.
Dans ce club historique et familial, « donner la chance aux jeunes fait partie intégrante de l’ADN », comme l’explique le journaliste Julien Parcinski. Ce qui fait que saison après saison, de jeunes pépites comme Laure Fischer ou Imane Saoud continuent à se révéler. L’équipe n’a pas beaucoup de fonds et aujourd’hui aucune joueuse n’y est professionnelle. Mais ce sont bien les femmes qui ont placé ce club sur la carte du football français alors que sa section masculine n’a jamais percé au niveau national. Désormais un nouveau défi s’amorce : rester le meilleur club régional alors que l’ambitieux Racing Club de Strasbourg arrive en D2 la saison prochaine.
Jérôme Flury