Au sein de l’effectif tricolore qui s’apprête à affronter l’Australie en quarts de finale de la Coupe du monde féminine, plusieurs joueuses ont connu des passages difficiles dans leur carrière sportive. Et veulent cette fois goûter à la gloire.
Au regard des évolutions du football féminin, français comme international dans cette dernière décennie, leur présence est encore plus impressionnante. Wendie Renard et Eugénie Le Sommer, cadres de l’équipe de France, étaient déjà de la partie en 2011. Elles étaient titulaires lorsque la sélection française a obtenu le meilleur résultat de son histoire, une médaille en chocolat à la Coupe du monde féminine. Elles veulent plus. Et ne sont pas les seules.
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Encore 4e aux Jeux Olympiques 2012, Renard et Le Sommer ont une expérience précieuse dans le groupe d’Hervé Renard. Leurs ambitions ont failli les éloigner de la sélection. Eugénie Le Sommer ne faisait plus partie des plans de Corinne Diacre, sélectionneure précédente. Et Wendie Renard a annoncé début 2023 avec fracas sa volonté de prendre de la distance tant que les conditions propices ne seraient pas mises en place. Les joueuses ont été écoutées par la Fédération. Désormais elles sont là, à trois matchs du sacre mondial. Trois marches qui seront très hautes.
Des joueuses revenues des années après
Renard et Le Sommer ne sont pas les seules « revanchardes » du groupe. Plusieurs joueuses ont traversé des épreuves de vie difficiles dans leur carrière sportive. À commencer par la gardienne Pauline Peyraud-Magnin. À 31 ans, celle qui a souvent été remplaçante dans sa carrière, en club comme en sélection, joue enfin en Coupe du monde. Alors qu’elle s’était blessée au cours de sa première cape avec les A en 2019, elle a pris la place de numéro 1 au moment de la mise en retrait de Bouhaddi l’année d’après.
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Et s’est peu à peu imposée, alors qu’il s’annonçait difficile de succéder à une gardienne si réputée qui a trusté les buts français pendant des années. Solène Durand et Constance Picaud sont aussi passées par des blessures à des moments clés de leur carrière. La première a ainsi raté l’Euro 2022 et s’est même retrouvée sans club quelques temps.
En défense, Estelle Cascarino dispute enfin une compétition majeure, près de six ans après sa première sélection ! Alors qu’elle n’a compté qu’un match avec les Bleues de 2017 à 2020, la jumelle de Delphine a retrouvé la sélection de manière plus régulière en cette année 2023. Après avoir fait notamment pris la décision d’aller jouer six mois à Manchester United, première expérience hors de France pour la joueuse de 26 ans.
Sans faire de cas par cas, cette situation rappelle aussi celle de Sandie Toletti, qui a fait un choix de carrière fort en allant en Espagne. Elle a retrouvé l’équipe de France après 1255 jours d’absence. Près de trois ans et demi pour celle qui est devenue incontournable au milieu.
Tounkara et Dali, plus fortes que les blessures
Léa Le Garrec a connu une plus longue période encore sans être appelée. 1960 jours entre novembre 2017 et avril 2023. À 30 ans, elle compte ainsi seulement 8 sélections mais compte bien saisir cette chance inouïe jusqu’au bout. Viviane Asseyi aussi va tout donner, après avoir été privée du dernier Euro.
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Enfin, deux autres joueuses savourent aussi énormément la chance de jouer ce quart de finale de Coupe du monde. Kenza Dali et Aïssatou Tounkara, toutes deux passées par de graves blessures. La première était sortie du radar de la sélection pendant deux ans de 2016 à 2018. Et s’était blessée avant le Mondial 2019. Mais elle fait partie des meubles (59 matchs avec les Bleues). La seconde, qui vient de jouer ses premières minutes en Coupe du monde, était sortie sur blessure lors de la She Believes Cup 2018 avant de cravacher pour revenir.
Le match de ce samedi (9h, heure française) contre l’Australie sera le plus difficile pour l’équipe jusqu’à présent. Mais Hervé Renard le sait : il peut compter sur un groupe archi-motivé. Qui sait la chance que c’est de figurer dans le dernier carré d’une Coupe du monde.
Jérôme Flury
Photo ©equipedefranceF