La justice du Venezuela a lancé un mandat d’arrêt contre Kenneth Zseremeta, ancien sélectionneur de l’équipe féminine qui est accusé d’abus sexuels par ses anciennes joueuses.
Du championnat nord-américain (NWSL) à l’Australie en passant par le Venezuela, c’est toute la planète football féminin qui tangue sous les accusations de violences et d’abus sexuels. Pour le dernier pays cité, le scandale est parti d’une lettre signée par 23 joueuses et publiée mardi 5 octobre sur twitter par l’attaquante de l’Atlético de Madrid, Deyna Castellanos. Dans cette missive, les footballeuses vénézuéliennes accusent l’ancien sélectionneur Kenneth Zseremeta d’avoir commis plusieurs abus sexuels.
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En 2020, « une de nos coéquipières nous a confessé qu’elle avait été abusée sexuellement depuis l’âge de 14 ans par l’entraîneur », peut-on lire dans le texte qui précise que les faits incriminés remontent à 2014. Les joueuses ont donc décidé « de rompre le silence pour éviter que les situations d’abus et harcèlement physiques, psychologiques et sexuels commis par l’entraîneur de football Kenneth Zseremeta ne fassent d’autres victimes. »
Chantage et invitations anormales
Qualifié de « monstre » par ses anciennes joueuses, le Panaméen Zseremeta a dirigé plusieurs sélections vénézuéliennes de 2008 à 2017. Il a notamment gagné deux fois le titre sud-américain des moins de 17 ans et a qualifié trois fois cette catégorie d’âge pour les Mondiaux avec deux places de demi-finalistes en 2013 et 2016.
« Après les révélations, différentes coéquipières ont évoqué des expériences de harcèlement, des questions et invitation anormales, des chantages pour rester dans la sélection, des demandes de cadeaux hors de contexte, massages et autres… », précisent les auteures du texte.
Un communiqué pour nier les faits
La justice du pays a lancé vendredi un mandat d’arrêt contre Zseremeta et son ancien adjoint, le Vénézuélien William Pino. Le premier a nié les faits et s’est défendu en pondant un communiqué. « Je m’accroche constitutionnellement à la présomption d’innocence, jusqu’à preuve du contraire », argue-t-il.
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Il indique avoir dirigé plus de 600 joueuses pendant son passage au Vénézuela et avoir quitté le pays « sans casier judiciaire ». « Nous avons été interviewés, il y a eu des documentaires, des films, et il n’y a aucune trace de problèmes ‘négatifs ou traumatiques’, insiste-t-il. Nous n’avons pas soumis (les joueuses) à du racisme ou à une persécution en raison de leurs préférences sexuelles ». Selon lui, ces accusations sont une tentative « flagrante » de l’empêcher de travailler.
Photo © Deyna Castellanos – Instagram