Amandine Henry, au coeur du conflit qui oppose certaines joueuses à Corinne Diacre, a commencé son histoire avec les Bleues il y a plus de onze ans. De sa première sélection à son premier capitanat, voici les principaux chapitres qui l’ont emmenée à devenir l’une des taulières de l’équipe de France.
22 avril 2009 : la première fois
Amandine Henry débarque dans le monde professionnel par la grande porte en 2007. Deux années passées au centre national de Clairefontaine et puis direction Lyon, champion de France en titre. Mais l’éclosion de la joueuse de 18 ans est freinée par une vilaine blessure au genou. Ses deux premières saisons sont donc erratiques. Chacune de ses prestations est pourtant remarquée, ce qui lui vaut d’être sélectionnée pour la première fois avec les A le 22 avril 2009 malgré un temps de jeu famélique (18 matches toutes compétitions confondues). En pleines préparations pour la phase finale de l’Euro 2009, les Bleues affrontent la Suisse en match amical. La Lilloise de naissance est titularisée au milieu de terrain au côté de Camille Abily et participe au succès des joueuses de Bruno Bini (2-0).
Championnat d’Europe 2009 : la première compétition internationale
En équipe de France, Amandine Henry a gravi tous les échelons nationaux avec brio. Des moins de 17 ans au moins de 20 ans, elle s’est toujours imposée comme l’une des taulières du groupe. En 2007, c’est elle qui porte le brassard de capitaine à l’Euro U19.
Le championnat d’Europe 2009 revêt une importance particulière : pour la première fois de sa jeune carrière, elle va découvrir les joutes internationales avec les grandes. Elle est donc du voyage en Finlande et dispute le quart de finale contre les Néerlandaises. Toujours associée à sa comparse Abily. La rencontre se prolonge au bout de la nuit et la France s’incline aux tirs au but. L’occasion tout de même pour Amandine Henry de prendre ses responsabilités et de s’affirmer comme une cadre en devenir. Elle se propose dans la liste des tireuses et convertit son pénalty en patronne.
5 mai 2010 : le premier but
À l’instar de sa première titularisation, c’est également contre la Suisse qu’Amandine Henry va inscrire son premier but en Bleues. Même enjeu, un simple match amical, même score (2-0), et même consécration pour elle. Elle trouve le chemin des filets à la 29e minute sur une offrande de sa partenaire en club : Eugénie Le Sommer. Comme les prémices d’une complicité qui allait tout emporter sur son passage. Ce premier but en a appelé 12 autres en 92 sélections. Pour l’instant.
JO 2012 : le premier couac
Amandine Henry poursuit son ascension. Sa blessure au genou n’est plus qu’un lointain souci et elle est devenue une titulaire en puissance avec les Fenottes. Elle s’impose peu à peu comme une référence à son poste. Pourtant elle ne traversera pas la manche pour rejoindre Londres et ainsi participer aux Jeux Olympiques de 2012. L’idylle est stoppée net par Bruno Bini. Ce dernier n’apprécie guère la milieu de terrain et le lui fait comprendre à de nombreuses reprises. Il ne l’inscrit pas dans la liste des 23 pour les JO de Londres et ne l’aligne qu’une fois à l’Euro 2013… à l’occasion du troisième match de poules contre l’Angleterre.
Coupe du monde 2015 : la première récompense
Bruno Bini n’ayant pas survécu aux deux éliminations évoquées plus haut, Philippe Bergeroo prend les commandes de l’équipe. Le néo-sélectionneur va totalement relancer Amandine Henry, il la convoque dès qu’elle est disponible et lui accorde un temps de jeu considérable. Une relation de confiance s’installe entre les deux et Henry va répondre aux attentes placées en elle lors du Mondial 2015 au Canada.
Elle est alors au sommet de son art avec Lyon et glane tous les titres possibles et imaginables. Les Bleues connaissent une nouvelle désillusion en quart de finale contre les Allemandes (défaite aux tirs au but), mais la future capitaine brille pendant l’ensemble de la compétition. Elle marque l’un des plus beaux buts du tournoi contre le Mexique (victoire 5-0) et rayonne en maître absolu au milieu de terrain. C’est tout logiquement qu’elle est élue deuxième meilleure joueuse de la compétition, soit le Ballon d’Argent.
1er décembre 2015 : le premier capitanat
Après ce Mondial étincelant, Amandine Henry a posé ses valises en équipe de France. Le premier jour du mois de décembre qui suit, la Nordiste franchit un nouveau palier. Philippe Bergeroo la nomme capitaine d’un soir. Une preuve de confiance d’autant plus belle qu’elle va porter le brassard à l’occasion d’un match officiel, en phase de qualification pour l’Euro 2017.
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Les tricolores écrasent la Grèce (3-0). Cerise sur le gâteau, Henry honore son capitanat en ouvrant le score peu avant le quart d’heure de jeu. Elle sera ensuite érigée en vice-capitaine des Bleues derrière Wendie Renard jusqu’à l’arrivée d’une certaine Corinne Diacre en août 2017. C’est elle qui lui confiera durablement le brassard, notamment lors du Mondial en France (2019).
Mickaël Duché
Photo de Une : Anne-Sophie Lecouflet