Associées sur le front de l’attaque face au Brésil (2-1), Eugénie Le Sommer et Kadidiatou Diani ont oeuvré ensemble au premier succès des Bleues dans ce Mondial féminin.
Kadidiatou Diani à la passe, Eugénie Le Sommer à la finition. Le premier but de l’équipe de France, hier face au Brésil (2-1), a validé le choix d’Hervé Renard qui avait décidé de reconduire un système en 4-4-2 à plat, avec ses deux buteuses sur le front de l’attaque. Face à la Jamaïque, l’association n’avait pas porté ses fruits. Contre le Brésil, elle a guidé les Bleues vers le chemin de la victoire, refroidissant une première fois le Suncorp Stadium de Brisbane et ses milliers de supporteurs qui vibraient de chaleur pour la Seleçao.
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Dimanche dernier, dans le marasme du match d’ouverture à Sydney, Le Sommer avait passé son temps à décrocher, dans le vide, ne parvenant jamais à se montrer dangereuse. Diani avait quant à elle manqué de nombreuses occasions, alors qu’on attend d’elle qu’elle enfile ses habits de sauveuse, comme elle le fit toute la saison avec le PSG en l’absence de Marie-Antoinette Katoto.
Hervé Renard avait préféré retenir le positif, y voyant même un motif d’espoir. « Il n’a pas manqué grand-chose pour que Kadi marque son premier but dans cette Coupe du monde, avait-il souligné, à la veille du match contre le Brésil. Ça s’est joué à un centimètre quand elle a touché la barre et le poteau ». Il est vrai que la nouvelle Lyonnaise (elle s’est engagée à l’OL pour les quatre prochaines années), a manqué de chance sur cette ultime occasion face aux Jamaïcaines.
Une entente parfaite sur le terrain
Diani n’a toujours pas débloqué son compteur en Coupe du monde. Mais elle s’est consolée en offrant le premier but de la compétition à Le Sommer. Sur l’action, la meilleure joueuse de D1 Arkema s’est envolée dans les airs pour gagner un duel musclé. « Saki fait un long centre qui tombe sur ma tête. Je le remets dans le tas et Eugénie met une superbe tête », a retracé l’ancienne parisienne, avec sa modestie habituelle.
Au-delà de cette action triomphale, l’entente entre les deux a été au beau fixe, dans tous les aspects du jeu. Quand l’une décrochait (souvent Le Sommer), l’autre prenait la profondeur pour avaler l’espace ou en créer. Quand l’une se déportait sur un côté (souvent Diani), l’autre tenait l’axe pour offrir un point de fixation ou une solution dans l’axe. Pour le plus grand bonheur d’Eugénie Le Sommer. « Ça fait du bien de marquer, et que Kadi soit décisive, » a souri la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues, qui en est désormais à 90 réalisations.
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Et de relativiser : « Diani avait juste manqué de réussite sur le premier match. C’est le football, c’est comme ça. Le principal c’est qu’on ait répondu présent. Et j’espère que ça va continuer. » Un enthousiasme partagé dans les grandes largeurs par sa nouvelle coéquipière en club : « Avec Eugénie, on a déjà évolué ensemble. Le plus important c’est notre entente. Aujourd’hui, je lui ai fait une passe décisive et je suis très contente pour elle. »
Kadidiatou Diani pourrait se libérer face au Panama
Avant la rencontre, Hervé Renard avait enlevé de la pression à son attaquante de 28 ans en rappelant qu’elle revenait de blessure. « Elle n’a joué que 62 minutes contre l’Irlande et 72 face à l’Australie, a-t-il appuyé. Je suis persuadé que ça va venir. On y a été par étapes avec elle. On a planifié une reprise avec le temps de jeu et les différents entraînements. Pour partir d’un point A et arriver à un pic de forme qui se rapproche du plus élevé possible. Il lui manque de marquer pour avancer plus vite et se libérer. On a entièrement confiance en elle au sein de l’équipe. »
Le nouveau boss avait prophétisé que ce match face aux Auriverde serait un « grand jour pour l’association entre les deux joueuses ». Il ne s’était pas trompé, en espérant qu’il ait également vu juste concernant Diani. Cette dernière aura l’occasion rêvée de se délivrer dès mercredi, face au Panama et sa défense permissive.
Mickaël Duché
Photo © FFF féminines