Euro 2025 : pourquoi les Bleues ne portent pas le brassard arc-en-ciel ?

En ce début de compétition, une petite modification par rapport au règlement masculin a été autorisée au sujet des brassards de capitaines. Dès les premiers matchs, on a pu apercevoir des joueuses stars telles que Leah Williamson, Ada Hegerberg, Georgia Gwinn ou Lia Wälti porter le brassard arc-en-ciel. Un geste fort pour marquer leur soutien à la communauté LGBTQIA+. En tout, pas moins de neufs sélections nationales ont pris la décision de porter ce brassard : Allemagne, Angleterre, Danemark, Finlande, Islande, Norvège, Pays de Galles, Suède et Suisse. Qu’en est-il de la France ?

Une possible erreur de communication

Interrogé à ce sujet, Laurent Bonadei s’est exprimé brièvement : « C’est un joli brassard. Nous n’étions pas au courant de cette initiative de l’UEFA, c’est un oubli et nous l’avons appris seulement ce samedi. On va en parler entre nous. » La porte-parole de la FFF, Laura Goutry, avait également tenu à répondre la veille : « Soit on est passé à côté de l’information, soit on ne l’a pas reçue. » tout en assurant que cette absence « n’est en aucun cas un choix ». (Libération)

En effet, là où l’initiative avait été refusée aux sélections par la FIFA (Coupe du Monde masculine 2022), celle-ci a été reprise et acceptée par l’UEFA pour cet Euro 2025. De quoi ravir les quelques 78 joueuses ouvertement out* lors de cette compétition. (Outsports)

Jusqu’à présent, Sakina Karchaoui (vs Angleterre) et Grace Geyoro (vs Pays de Galles) ont toutes les deux porté un brassard jaune fluo avec le mot « Respect ». De quoi combler les luttes envers toutes les discriminations mais tout de même peu clair et pas spécialement engagé.

À lire aussi : Euro 2025 : les femmes mènent le jeu sur le banc

Un potentiel changement pour les phases finales

Présente en conférence de presse ce samedi, Sandie Toletti — prochaine capitaine contre les Pays-Bas — est revenue sur le sujet pour certifier que c’est une discussion qui allait avoir lieu prochainement. « On va se concerter avec les joueuses. » a-t-elle spécifié.

Malgré leur retard et leur positionnement plus discret sur ce type de sujets, les Bleues tiennent là une occasion unique de se montrer parmi les équipes qui font avancer les choses. Pour l’instant, le contraste est flagrant entre les nations porteuses de cet engagement symbolique résolu et d’autres moins ouvertes, à l’image de leur pays, comme la France, l’Espagne et l’Italie.

Le débat identitaire en filigrane

Ce retard qu’accuse la Fédération questionne : la FFF peine-t-elle à embrasser pleinement les questions LGBTQIA+ ? Une culture sportive française historico-culturellement plus réservée, notamment sur les questions de genre et de sexualité, peut être pointée du doigt. Cependant, dans une compétition visionnée par un public large et retransmise sur le service public, une compétition dans laquelle 20% des joueuses sont sorties du placard*, l’attente d’un geste collectif fort devient plus pressante. Affaire à suivre !

* out : anglicisme qui signifie avoir révélé son homosexualité.

* sortir du placard : révéler son homosexualité.

Charlie Tott

Photo © Footeuses / Antoine Andreani

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