En dominant l’Allemagne (1-0) ce jeudi à Strasbourg grâce à Kenza Dali, l’équipe de France a conclu sa saison de la plus belle des manières, devant son public.
Dix absentes côté allemand, dont huit titulaires, six forfaits côté français, dont le trio d’attaque parisien… Ce choc au sommet pour conclure la saison des Bleues a perdu un peu de son prestige au fur et à mesure que les stars jetaient l’éponge de toute part…
Mais ne faisons pas la fine bouche. Une pléthore de joueuses de talents ont foulé le pré du Stade de la Meinau ce jeudi soir et l’équipe bis de l’Allemagne, deuxième nation mondiale, avait tout de même fière allure. À tout le moins présentait-elle l’avantage d’offrir plus de football et d’adversité que les dernières opposantes de la France (Angleterre et USA exceptés).
Surtout, l’équipe de France retrouvait son public, la FFF ayant obtenu l’autorisation de la préfecture du Bas-Rhin et celle du diffuseur W9 pour avancer l’horaire da la rencontre à 20h55 et permettre à quelques centaines de supporters de venir encourager les Tricolores.
Le bijou de Kenza Dali
Poussées par leur public, les Bleues ont offert du spectacle et une victoire méritée (1-0). La formation de Corinne Diacre a su s’adapter tactiquement au placement des Allemandes. Elle a ainsi régulièrement changé de formule : tantôt en 4-4-2 avec Amel Majri et Kenza Dali dans les couloirs pour alimenter Vivianne Asseyi et Valérie Gauvin dans l’axe, tantôt en 4-3-3 lorsque Dali venait se mettre à hauteur de Grace Geyoro juste devant Sandie Toletti.
Le 4-3-3 a davantage fonctionné. Les milieux trouvaient plus facilement des circuits de passe et du jeu en triangle. C’est ainsi que Majri et Gauvin ont combiné avant de servir Dali qui, des 25 mètres, allait décocher une frappe flottante dans la lucarne opposée pour ouvrir la marque (30e). Le plus incroyable dans cette action est que l’ancienne joueuse de West Ham était blessée et a dû laisser sa place à Ella Palis juste après.
Des espaces dans le dos
Le gros point noir de la soirée aura été les trop nombreux espaces laissés dans le dos de la défense. C’est pourtant dans ce secteur que les Françaises présentaient le moins d’absences. Wendie Renard et Aïssatou Tounkara (capitaine) ont joué les pompiers de service à plusieurs reprises (7e ; 28e ; 32e).
Le repositionnement avec une sentinelle au milieu puis l’entrée de Palis ont redonné de la sérénité. La Bordelaise a d’ailleurs empêché l’égalisation en se jetant dans les pieds de Linda Dallmann qui était seule dans la surface (54e), à cinq mètres d’une Pauline Peyraud-Magnin qui a passé une soirée plutôt tranquille.
Une victoire de prestige
Le match aurait pu être plié bien plut tôt si Geyoro, partie seule après une récupération autoritaire de Toletti (37e), puis Asseyi, en bonne posture à la suite d’un crochet extérieur dévastateur (53e), s’étaient montrées plus efficaces. Mais les deux ont tergiversé avant de buter sur Merle Frohms. Les deux fois alors que Valérie Gauvin attendait l’offrande dans l’axe.
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La jeune rémoise (19 ans) Kessya Bussy a fêté sa première sélection en A par une entrée de bonne facture. S’il fallait encore trouver un bienfait à cette rencontre, elle aura permis à la France de finir la saison sur une bonne note, et non pas sur la défaite contre les États-Unis (0-2). Et puis, les victoires face à la bête noire allemande ne sont pas légions, autant en profiter.
Mickaël Duché
Photo © Kenza Dali Instagram