Portée par Wendie Renard et Eugénie Le Sommer, l’équipe de France féminine a gagné son match de la peur face au Brésil (2-1), ce samedi, en Coupe du monde féminine.
Les Bleues auraient pu tout perdre aujourd’hui. Mais elles ont éteint une équipe du Brésil qui semblait plus dangereuse que jamais (2-1), grâce à leurs taulières Wendie Renard et Eugénie Le Sommer. Et elles se retrouvent finalement en position idéale pour terminer en tête de leur groupe. Après leur match raté contre la Jamaïque (0-0), les Françaises ont répondu de la meilleure des manières. Elles ont pris les devants par Le Sommer dès la 17e, validant ainsi un premier quart d’heure énorme. C’est simple, elles ont marché sur la Seleçao, proposant bien plus en quelques minutes que durant la totalité de leur match d’ouverture.
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Positionnée dans un 4-4-2 avec Selma Bacha et Kenza Dali dans les couloirs, la France a dicté le tempo du début de match. Remplaçantes dimanche dernier, les deux joueuses d’ailes ont tout changé en apportant leur qualité technique et leur volume de jeu. Toute l’équipe a joué très haut, embarquée dans un pressing intense par les deux doublons : Le Sommer-Diani sur le front de l’attaque et Geyoro-Toletti au milieu de terrain. Contrairement au premier match, l’association entre Le Sommer et Diani a immédiatement porté ses fruits. La Lyonnaise a eu bien plus de relais lorsqu’elle a décroché, et elle a pu faire parler sa vista pour aérer le jeu et avaler les espaces qui s’offraient à elle.
Diani et Le Sommer se trouvent enfin
Comme un symbole, c’est sur une passe de Diani que la meilleure buteuse de l’histoire des Bleues a débloqué le match. La nouvelle Lyonnaise (Diani a signé 4 ans à l’OL), s’est imposée dans les airs pour reprendre un long centre de Sakina Karchaoui. Le Sommer avait senti le coup et elle a prolongé l’offrande pour tromper la gardienne auriverde. Hervé Renard avait prophétisé, hier en conférence de presse, que ce match serait « un grand jour pour l’association » entre ses deux buteuses. Et il ne s’est pas trompé.
La suite s’est un peu corsée pour Wendie Renard, qui a pu tenir sa place malgré une blessure au mollet, et ses coéquipières. Le tableau aurait même pu s’assombrir si Adriana n’avait pas raté l’immanquable, seule au milieu de la surface (23e). Sur l’action, Renard, Bacha et Toletti se sont trouées tour à tour. Heureusement pour la France, la frappe enroulée d’Adriana s’est envolée dans les gradins d’un Suncorp Stadium totalement acquis à la cause des Brésiliennes.
Les Bleues font face au public brésilien
Et il faut bien insister sur ce point : Les Tricolores ont joué à l’extérieur aujourd’hui. Elles ont dû affronter l’hostilité du public adverse. Des milliers de Brésiliens ont investi le stade, chantant, dansant et sifflant comme s’il s’agissait d’une rencontre à élimination directe. Comme jeudi lors du match des Matildas face au Nigeria, le stade de Brisbane s’est donc paré de jaune et vert, avec la même affluence (49 000). Mais les fans Sud-Américains, qui arborent les mêmes couleurs que le pays hôte, ont fait beaucoup plus de bruits.
Poussées par leur public, les Auriverde sont sorties de leur torpeur. Elles ne s’attendaient peut-être pas à subir la furia française avec autant de douleur. La formation de la mythique Pia Sundhage a repris ses esprits. Le match a même semblé basculer quand, à l’heure de jeu, Debinha a profité d’une frappe contrée, d’un brin de chance et surtout de l’apathie de Périsset et Toletti pour ajuster Pauline Peyraud-Magnin à bout portant. Jusqu’alors irréprochable, la latérale de Chelsea a été sanctionnée sur sa première défaillance.
Wendie Renard en capitaine courage
Après le match de la Jamaïque, Hervé Renard avait salué les entrées de Dali et Vicki Becho. Face au Brésil, il a titularisé la première et a décidé de relancer la seconde dans la foulée de l’égalisation. La Benjamine du groupe (Becho n’a que 19 ans), a une nouvelle fois apporté de la folie. Une poignée de minutes après son entrée, la Lyonnaise a parfaitement servi Geyoro qui n’a pas assez ouvert son pied et qui a trouvé les gants de Lele (67e). Elle a ensuite pris la profondeur après un bon travail de Geyoro mais sans parvenir à trouver Diani qui était idéalement placée en retrait.
La fin de match a ressemblé à un duel de phases finales, avec deux nations qui ont livré toutes leurs forces dans la bataille. Aucune des deux ne voulaient perdre celle-là. Mais Wendie Renard avait encore plus envie de la gagner. Incertaine toute la semaine à cause de sa blessure au mollet, elle a tout fait pour revenir à temps et le destin lui a donné raison. La capitaine a offert ce succès si important à ses partenaires sur un coup de casque dont elle seule a le secret. Elle a jailli au second poteau pout convertir un corner de Bacha (83e). La France a fait mieux qu’étirer son invincibilité historique face au Brésil (7 victoires et 5 nuls désormais), elle l’a bonifiée par une victoire qui peut s’avérer fondatrice pour la suite.
Mickaël Duché
Photo © FIFA foot féminin