Noël Le Graët a répondu à Ada Hegerberg qui avait jugé sa Fédération (FFF) complètement à la ramasse sur la question du football féminin en France.
C’est l’histoire d’un acte en trois temps qui en dit long sur le fossé qui sépare le terrain des instances. En février 2022, la FFF avait lancé sa candidature pour organiser l’Euro féminin 2025 en France. Une nouvelle qui aurait pu réjouir les joueuses évoluant en D1 Arkema mais qui a agacé la plus illustre d’entre elles. Ada Hegerberg, buteuse de l’OL féminin, avait taclé publiquement la Fédération.
« Organiser des compétitions internationales, c’est bien. S’investir dans notre championnat, c’est mieux. On est à la ramasse et la CDM 2019 (organisée en France) n’a eu aucun impact », avait-elle tweeté. Et d’en remettre une couche « Changer les mentalités, c’est long, et cela demande du travail. Organiser une compétition et ne pas faire le suivi, ce n’est pas faire le travail. Et on a beaucoup de responsabilités en tant que joueuses aussi. »
La D1 féminine « à la ramasse » selon Hegerberg
La Ballon d’Or féminin faisait référence à l’écart de professionnalisation qui se creuse entre la D1 féminine et les meilleures Ligues de football féminin en Europe. Quelques mois après ce message incendiaire, on se rend compte que le bilan tricolore a une nouvelle fois été sauvé par les Fenottes qui ont remporté la Ligue des champions.
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Sans oublier le gros parcours du PSG féminin qui, comme l’année dernière, s’est avancé aux portes de la finale. Mais Paris et Lyon sont les deux arbres qui cachent la forêt. Le constat est le même depuis une décennie : la Première Division n’est toujours pas professionnelle et le foot féminin français peine à véritablement décoller.
Noël Le Graët pas inquiet pour le foot féminin français
Dans une interview accordée au JDD, Noël Le Graët est revenu sur les propos tenus par la Norvégienne. Pour le patron de la FFF, il n’y a pas le feu au lac. « Les Bleues attirent du monde et le nombre de licenciées continue de progresser (200.000). L’intérêt des sponsors est de plus en plus fort : dans tous les contrats, on ajoute des lignes pour les filles », a-t-il déroulé.
Sans surprise, Le Graët s’est focalisé sur l’équipe de France féminine pour avancer ses arguments. Ce qui revient peu ou prou à faire ce que lui reproche Ada Hegerberg : tout miser sur l’international et délaisser la D1 Arkema. Le dirigeant breton a quand même glissé une petite phrase au sujet de la D1 féminine. « Mais le championnat, oui, c’est difficile. La fréquentation des stades reste faible. » Comme un aveu de faiblesse.
Mickaël Duché
Photos © FFF féminines et OL féminin