Eugénie Le Sommer et Wendie Renard étaient les dernières rescapées d’une génération dorée. La décision de Laurent Bonadei de les écarter de la sélection met fin à un chapitre extraordinaire du livre bleu.
Souvenez-vous de 2011. Ce mondial où la France s’est révélée aux yeux de beaucoup, sans accrocher de médaille. Les Bompastor, Georges, Soubeyrand, Bussaglia, Abily, Thiney, Necib, Delie, Le Sommer, Renard qui font alors partie de l’effectif, sont toutes devenues des légendes de la sélection. C’est Le Sommer qui marquait le tir au but vainqueur contre l’Angleterre le 9 juillet pour foncer en demies…
À lire aussi : Lorsque Le Sommer marquait sur une passe de Renard contre les États-Unis et offrait la She Believes Cup 2017 aux Bleues
Pendant plus de dix ans, bien plus même pour certaines, toutes ont porté les couleurs de la France avec passion et multiplié les grandes compétitions, alors que la sélection peinait quelques années plus tôt à accrocher les bons wagons. Bien sûr, il y a eu des pionnières plus anciennes et de premières « stars » tricolores, comme Marinette Pichon, qui a joué aux États-Unis. Mais la génération 2010 est certainement celle qui a laissé la plus grande trace dans l’histoire de l’équipe de France.
Demi-finaliste des JO, de l’Euro et du mondial
« Einstein disait que la folie était de toujours faire la même chose et d’attendre des résultats différents… Or, je souhaite des résultats différents : je fais donc des choix différents », s’est justifié Laurent Bonadei, lorsqu’il a décidé de ne pas retenir Dali, Le Sommer et Renard. Malgré tout, si l’équipe de France, n’a certes décroché aucun podium international (hormis la ligue des nations) malgré un potentiel énorme depuis quinze ans, elle reste sur une demi-finale d’Euro.
À lire aussi : « C’est une décision pour l’avenir de l’équipe de France » : Pas de Renard ni Le Sommer chez les Bleues
Depuis 2011, même 2009 en comptant l’Euro précédent, la France n’a jamais fait moins bien que quart de finale dans les grandes compétitions où elle était en lice. Elle n’a cependant guère fait mieux pour autant, même si ses trois meilleurs résultats, des demi-finales, ont été atteints en 2011 (mondial), 2012 (JO) et 2022 (Euro) à chaque fois avec Le Sommer et Renard. Charge à la nouvelle génération de faire mieux.
L’absence de ces deux légendes bleues à l’Euro 2025 est un choix sportif, mais a de quoi toucher les nostalgiques d’une époque, certes dénuée de titres, mais où les Tricolores se sont révélées. La plupart des joueuses de cette génération sont désormais consultantes (Boulleau, Necib), entraîneures (Bompastor, Soubeyrand, Abily, Bussaglia), engagées dans les instances (Georges).
Certaines jouent encore, comme Laëtitia Philippe, sur le banc le 9 juillet 2011 lors de la qualification contre l’Angleterre. Ou Sarah Bouhaddi, qui vient de boucler une saison en Arabie saoudite. Gaëtane Thiney a mis fin à sa carrière professionnelle en remportant la coupe de France. Wendie Renard et Eugénie Le Sommer sont quelque part « les dernières » et n’ont pas encore annoncé leur retraite internationale. Mais comme les autres, elles suivront l’Euro de loin, pas sur le terrain. Chaque histoire a une fin.
Jérôme Flury
Photo ©Johannes Eisele/AFP