Alors que l’édition 2019 de la coupe du monde débute demain, le 7 juin 2019, supporters comme joueuses pensent au même objectif : le trophée, qui sera remis dans un mois à une sélection. Tous les espoirs sont permis.
Pour certaines, passer la phase de groupe ne devraient être qu’une formalité. L’Allemagne, l’Angleterre, l’Australie, les Pays-Bas et les États-Unis font figure de larges favorites dans leurs groupes respectifs, tout comme la France, et toutes ces équipes sont attendues en huitièmes de finale… et même plus loin. Les Anglaises, victorieuses de la She Believes Cup en janvier, impressionnent et peuvent légitimement espérer aller au bout.
De grands espoirs pour l’Angleterre et les Pays-Bas
Cette équipe, arrivée 3e en 2015, espère bousculer la hiérarchie établie, tout comme les Pays-Bas. Les championnes d’Europe, également titrées à l’Algarve Cup 2018 sont confiantes. Quarts de finalistes il y a quatre ans, les Australiennes seront également à prendre très au sérieux. Alors qu’elles avaient du s’extirper d’un groupe comportant les États-Unis et la Suède en 2015, cette fois l’Australie, 6e mondiale, s’est retrouvé tête de série. Et peut nourrir de grandes ambitions.
Nos favorites :
États-Unis, Allemagne, Angleterre : ⭐⭐⭐⭐⭐
France, Pays-Bas : ⭐⭐⭐⭐
Japon, Brésil, Canada, Australie : ⭐⭐⭐
Chine, Norvège, Corée du Sud, Espagne, Suède, Nigeria : ⭐⭐
Mais à ce moment du tournoi, à quelques heures du coup d’envoi de la première rencontre, tous les rêves les plus fous sont permis. 24 équipes et plus de 500 joueuses se retrouvent en France pour participer à l’épreuve mythique du football. L’Afrique du Sud, la Jamaïque, le Chili et l’Écosse rêvent de remporter leur premier match en coupe du monde pour leur première participation. Certaines espèrent créer la surprise, comme les Brésiliennes et Japonaises, qui restent sur deux finales de coupe du monde consécutives. Le niveau s’est globalement resserré ces dernières années et cette coupe pourrait être la plus disputée de l’histoire. C’est notamment ce que pensent Lieke Martens, superstar de la sélection néerlandaise, et Fran Kirby, l’attaquante anglaise.
« Le football féminin grandit d’année en année. Le niveau global monte également, il devient de plus en plus difficile de franchir la phase de groupes. Les écarts diminuent, et plus le football professionnel se développera un peu partout dans le monde, plus ce sera serré. »
Fran Kirby, attaquante internationale anglaise, 14e au ballon d’or 2018
Qui pour créer la sensation ?
Comme lors de chaque grande compétition, les surprises seront inévitables. Ce côté unique du sport pourra permettre à certaines joueuses de se révéler et à des sélections d’accéder à des tours relevés. Les équipes africaines espèrent notamment faire déjouer les pronostics. Il y a quatre ans, le Cameroun terminait deuxième de son groupe en battant la Suisse, tandis que la Colombie croquait la France, 2-0 et que l’Espagne, ne parvenant pas à battre le Costa-Rica, termine dernière de son groupe.
Cette année encore, les quatre meilleurs troisièmes de groupe seront qualifiés pour les huitièmes. Ce qui laisse d’autant plus de place aux surprises. Les Italiennes peuvent-elles rééditer leur performance de 1991 où elles s’étaient qualifiées pour les quarts de finale? Le Chili et la Thaïlande peuvent-ils se qualifier pour les huitièmes alors qu’ils se retrouvent dans le groupe de la Suède et les États-unis ? Nous avons plusieurs semaines devant nous pour vibrer et trouver les réponses.
De grandes attentes sur les Bleues
« Gardez la coupe à la maison! », « Faites comme les hommes! » En 2011, la France s’était révélée à la coupe du monde en Allemagne de deux manières : Parce qu’elle était arrivée 4e après un tournoi réussi. Et parce qu’elle avait obtenu ce résultat un an après l’immense scandale de la grève des joueurs de la sélection masculine en Afrique du Sud. Les contre-performances footballistiques des hommes avaient incontestablement aidé les joueuses à émerger dans l’opinion publique. Cependant, huit ans après, le fantastique résultat obtenu par nos Bleus a cette fois mis une dose de pression supplémentaire sur notre sélection féminine.
Or, évoluer à domicile constituait déjà un élément de pression pour des Françaises qui n’ont pas forcément donné le sentiment de progresser durant ces huit ans. Alors que les hommes remontaient la pente en arrivant en finale de l’Euro 2016 puis remportant le mondial 2018, les femmes multipliaient les échecs, en s’arrêtant en quarts aux Euro 2013 et 2017, et étant éliminées par les Allemandes après un scénario tragique en quarts de finale du mondial 2015.
Certes, l’arrivée de Corinne Diacre semble avoir été bénéfique, l’effectif français est l’un des plus beaux du monde et ces attentes importantes cet été sont légitimes et doivent aider les Bleues à avancer vers leur objectif. Cependant, il faudra rester humble. Dans la phase de groupe par exemple, la France, qui dispute la 4e coupe du monde de son histoire, va affronter Norvège et Nigéria, qui n’ont jamais manqué une édition de la compétition. La France a un grand potentiel, et des joueuses d’exception. Mais son passé sportif ne plaide pas en sa faveur et en fait une outsider plus qu’une réelle favorite. Il faut espérer que les Bleues feront de cette pression un tremplin vers les sommets.
Jérôme Flury