La qualification de l’Espagne sans trembler pour les quarts de finale de la Coupe du monde féminine est épatante. Elle confirme un progrès de la sélection nationale, passée par une période de turbulences cette année.
Où est Sandra Panos ? Mapi Leon ? Patricia Guijarro ? Claudia Pina ? Pas à la Coupe du monde et pour cause : ces frondeuses se sont opposées au sélectionneur Jorge Vilda. En fait, elles étaient même 15 à refuser d’évoluer avec la sélection il y a encore quelques mois seulement. Une sélection qui devait aussi faire sans sa star, Alexia Putellas, victime d’une rupture des ligaments croisés avant l’Euro 2022. Mais force est de constater que malgré tout cela, l’Espagne est forte. Au point de faire partie des huit meilleures équipes de cette Coupe du monde féminine 2023.
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Fin 2022, Vilda composait presque avec une équipe B par moments. Puis un accord avec la fédération espagnole de football a été trouvé et la plupart des joueuses sont revenues. Suffisant pour effectuer une bonne phase de groupe dans ce Mondial, hormis la déroute contre le Japon. Et surtout pour briser une malédiction, avec la manière.
En effet, jamais l’Espagne n’avait gagné de match dans une phase à élimination directe. Elle en était passé près en 2019 avec une superbe prestation face aux États-Unis, et une défaite sur deux penalties (1-2). Puis en 2022, en ouvrant le score face à l’Angleterre avant de perdre en prolongations (1-2). Deux défaites face aux futurs champions. Cette fois, l’Espagne a atomisé la Suisse pour signer le plus gros succès des huitièmes de finale (5-1).
Déjà le meilleur résultat de son histoire
Et découvrir les quarts, une hauteur qu’elle n’avait jamais atteinte jusqu’alors. En même temps, l’Espagne est encore un participant un peu novice (trois aventures en Coupe du monde en tout et 1 victoire en 7 matchs joués avant 2023). Mais avec son jeu offensif et ses talents bruts, l’Espagne a le potentiel d’aller encore plus loin.
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Elle devra prouver que la sortie de piste contre le Japon (défaite 4-0 malgré 77 % de possession) était une exception. L’équipe était sortie de son match en se retrouvant menée dès la 12e. Elle a cependant déjà marqué 13 fois dans cette Coupe du monde, son record, et de loin. Reste à voir aussi qui sera dans les buts entre Misa (24 ans, Real Madrid) titulaire en phase de groupe et Catalina Coll (22 ans, Barcelone), qui a gardé les cages contre la Suisse sans avoir grand-chose à faire.
En clair, si les tensions se sont vraiment évanouies dans l’équipe et que tout le monde tire dans le même sens, les Pays-Bas ont du souci à se faire. Même s’il peuvent compter sur une gardienne en or.
Jérôme Flury
Photo ©SEFutbolFem