Le syndicat des clubs de football professionnels, Foot Unis, a dévoilé son baromètre d’impact du football professionnel français mercredi 11 décembre. Le rapport, réalisé en collaboration avec le cabinet Accuracy, consacre quelques pages au football féminin. L’occasion de faire le point sur la progression des championnats nationaux et des futurs défis à relever.
Les clubs masculins professionnels s’y mettent
Depuis les années 2000, le football féminin est entré dans une phase de progression quasiment constante. L’apparition de clubs masculins historiques, comme l’Olympique Lyonnais en 2004, ou plus récemment, le Paris FC en 2017, ont permis la popularisation des championnats. Aujourd’hui, ils sont 25 clubs professionnels masculins (sur un total de 46) à avoir investi dans une section féminine qui évolue dans les trois premières divisions françaises. Cette mise en valeur s’accompagne d’un développement aux niveaux amateurs. Le nombre de licenciées a triplé en dix ans, passant de 65 000, lors de la saison 2012-2013, à 202 000 sur l’exercice 2023-2024. Cette émulation permet de hisser la France à la première place au coefficient UEFA des associations féminines et en fait le premier sport féminin pour les audiences télévisuelles, avec 53% des téléspectateurs.
La ligue féminine lancée
Le 1er juillet 2024 marque une date importante pour le football féminin en France, la création de la LFFP (Ligue féminine de football professionnel), avec deux objectifs majeurs : renforcer l’attractivité du football professionnel et accompagner le développement des clubs, pour étendre son influence sur la scène européenne. Ainsi, une Licence clubs a été mise en place, à hauteur de 380 000€, pour les clubs de D1 Arkema et de 80 000€, pour les formations qui évoluent en deuxième division. Tous les centres de formation agréés par la FFF reçoivent eux 200 000€ par an. Parmi les nombreuses avancées connues dans le monde professionnel, la sécurité de l’emploi des joueuses a aussi été renforcée avec la mise en place de garanties protectrices sur les questions de santé, grossesse et maternité.
Un chemin encore long à parcourir
Si toutes ces avancées sont prometteuses et permettent de continuer à construire sur des bases solides, le chemin reste encore long. Les recettes liées à la billetterie et au merchandising restent marginales. L’affluence des stades est dans certains cas faibles. À noter quand même de belles progressions dans ce secteur avec certains matchs qui se sont déroulés dans de grandes enceintes : Parc des Princes (PSG), Geoffrey Guichard (AS Saint-Etienne), Groupama Stadium (OL)… Concernant les droits télévisuels, Canal+ paie entre 2 et 2,5 millions d’euros par an pour les droits de l’Arkema Première Ligue. Le contrat de naming du championnat français lui rapporte d’ailleurs 1,2 million d’euros.
Axel Piotet
Photo ©Lucie Espias