Entraîneur du Racing Strasbourg, Vincent Nogueira s’est livré à Footeuses sur le début de saison de ses troupes, qui n’ont pas tardé à prendre leurs marques, pour leur première saison pleine en D2 de l’histoire du club.
Ancien milieu de terrain du FC Sochaux-Montbéliard, Vincent Nogueira est passé par les Etats-Unis, Strasbourg, puis deux clubs amateurs (Annecy et Schiltigheim) avant de mettre fin à sa carrière de joueur pour en démarrer une nouvelle, comme entraîneur. Il s’occupe des joueuses d’un Racing Strasbourg qui connaît sa première saison pleine en D2. Avec humilité.
Le Racing Strasbourg découvre véritablement la D2 après un bout de saison l’an dernier. Quelle est l’ambition de cette jeune équipe ?
Nous avons un groupe jeune à potentiel, notre vocation n’est pas dans l’immédiat d’aller en D1. Nous nous appuyons sur des jeunes talents, qui iront peut-être voler de leurs propres ailes en D1 plus tard. Et si elles veulent aider dans le projet ici, nous prendrons aussi bien entendu. Nous manquons un peu d’expérience. Je suis très content de mon effectif, il n’y a pas non plus de fille qui sort trop du lot. Je peux m’appuyer sur pas mal de filles.
Le début de saison est plus que correct, après 5 matchs, vous êtes 6e avec 7 points. Vous êtes pourtant dans un groupe relevé, quelle place y visez-vous ?
On fait un bon début de saison en termes de points, après, en termes de performances, on peut faire encore mieux. Nous n’avons pas rendu des copies parfaites mais en quatre matchs dont deux contre de très bonnes équipes, avec 7 points, on est plutôt dans le bon.
À lire aussi : Yacine Guesmia (Brest) : « C’est peut-être mieux que nous soyons dans cette Poule A »
Ce qui est positif c’est que ces résultats vont aussi donner de la confiance aux filles. C’est un groupe très dur en effet, la moitié des équipes a des ambitions de montée. Nantes, Metz, Orléans, Lille… Nous ne sommes pas dans cette course là, plutôt dans celle du maintien. Après, nous essayerons de venir nous positionner en milieu de tableau si les choses se passent bien. Nous serons à l’affût pour montrer qu’on est quand même installé dans cette D2.
Suiviez-vous déjà le football féminin avant votre nomination ? Qu’est ce qui vous y surprend, favorablement ou non ?
Je n’étais pas du tout dedans avant non, c’est l’opportunité proposée par Strasbourg qui a fait que je suis venu. C’est un club structuré avec un staff, de bonnes conditions de travail, comme première expérience en tant qu’entraîneur principal, c’est une chance que j’ai.
« Dans la mentalité de travail, c’est génial, il y a une grosse solidarité »
Ce n’est pas le même public, on ne travaille pas de la même façon. Je trouve un peu faible l’aspect technico-tactique, on sait qu’il n’y a pas toujours la formation sur ces points pour les joueuses de D2. Par contre, dans la mentalité de travail, c’est génial, il y a une grosse solidarité.
En Alsace, il y a un club historique, Vendenheim, un des fondateurs de la D1 en 1976, or, vous venez de le battre 2-0. Est-ce qu’au-delà du score il y a une véritable symbolique, sachant que la volonté du Racing était de devenir en quelques années la meilleure équipe alsacienne ?
C’est un petit peu symbolique de pouvoir gagner contre cette équipe. Alors certes, nous avons gagné, mais nous n’avons pas survolé le match. Nous n’avons pas montré une domination absolue. Maintenant, nous ne sommes pas là pour leur voler la vedette, nous ne cherchons pas à ce que Vendenheim tombe. Nous avons besoin de tous les clubs de la région pour pouvoir être attractif.
Propos recueillis par Jérôme Flury
Photo © Racing Club Strasbourg Alsace