Une semaine après son déplacement en terre bretonne, Montpellier retrouvait le petit Stade Bernard Gasset de Grammont, pour une affiche d’envergure face au Paris FC (19ème journée d’Arkema Première Ligue), actuel troisième du championnat. Sur le plan comptable, le match semblait presque sans enjeu : le MHSC étant trop loin d’une place en play-offs et le Paris FC pas assez inquiété par Dijon, mais le public était tout de même au rendez-vous.
Sandrine Soubeyrand – entraineuse parisienne – n’effectuait qu’un seul changement pour le coup d’envoi (Korošec pour Le Mouël), Yannick Chandioux décidait de faire tourner à pas moins de quatre postes :
- Justine Lerond dans les cages
- La jeune Lola Gstalter à la place de l’athlétique Kethna Louis en milieu gauche
- La récente double buteuse à Nantes, Rose Kadzere, aux côtés de la titulaire habituelle Onumonu
- Retour dans le onze de départ de la capitaine Sonia Ouchene
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Une première mi-temps dominée par le Paris FC
Alors que le vent venait tenter de perturber la rencontre, les Parisiennes prenaient le jeu à leur compte en multipliant rapidement les passes dans la verticalité, cherchant une faille dans le bloc bas de la défense adverse. De Clara Mateo à Kessya Bussy, le ballon côtoyait les deux ailes et s’engageait dans plusieurs franches occasions autour de la cage de Justine Lerond. Les gants de la portière héraultaise détournaient le ballon à de nombreuses reprises (9′, 14′, 28′, 40′ et 42′). Le quatuor offensif composé de Bourdieu, Mateo, Thiney et Bussy voyait toutes ses frappes détournées en corner ou parfois même renvoyées en contre-attaque (10′ et 43′).
De leur côté, les montpelliéraines abordaient la rencontre avec le même état d’esprit que face aux autres grosses équipes du championnat : avec un 3-5-2 très défensif pour lancer ses deux attaquantes en contre. Malgré une solidité remarquable, les défenseuses se prenaient plusieurs fois à faire des erreurs de relances. D’abord face au pressing parisien, mais très vite face à celui du vent qui augmentait son emprise, comme on pouvait le constater sur les dégagements repoussés par ce 12ème défenseur que constituait la météo.
Bonne entame pour le MHSC en 2nde mi-temps
De retour des vestiaires, le cours du jeu semblait s’être inversé. Peut-être s’agissait-il de la trêve internationale qui avait fatigué les organismes de nombreuses Parisiennes, mais quoi qu’il en soit, le pressing se faisait moins intense. Avec le vent en poupe et dans le dos, les joueuses du MHSC se montraient plus agressives sur la porteuse de balle, portant leur total de récupérations hautes à une dizaine et permettant aux contres de partir de moins loin de la surface adverse. C’est ainsi que sur un bon corner frappé par la capitaine Sonia Ouchene, le public de Grammont voyait Jade Rastocle ouvrir le score d’une belle déviation de la tête (54′).
Alors que de timides applaudissements félicitaient la défenseuse pour son but et pour sa convaincante évolution au fil de la saison, les attentes restaient prudentes et mesurées. Le Paris FC n’allait certainement pas se laisser faire, il convenait donc pour tout le stade d’encourager son équipe face à l’armada offensive parisienne, qui allait prendre d’assaut ce qui semblait sur le point de devenir le Fort de Grammont.
Un dénouement surprise
Du côté de la capitale, Sandrine Soubeyrand faisait sortir Bourdieu pour laisser du temps à Maëlle Garbino d’inverser la tendance (64′). Mateo passait donc en pointe et laissait l’entrante apporter son énergie sur l’aile. Les intentions étaient claires.
Mais pour l’équipe à domicile, habituée aux consignes pragmatiques et défensives de son entraîneur Yannick Chandioux, il semblait hors de question de garer le bus ce samedi. Guidées par une étincelante Sonia Ouchene, bonifiant chaque sortie de balle, les Montpelliéraines refusaient de céder du terrain et tentaient vraisemblablement de plier le match. Kadzere n’ayant pas su réitérer sa performance de la semaine passée (bien bloquée par le duo Lou Bogaert et Davis), laissait sa place en fin de match à Léa Khelifi (80′). Un changement qui – si le jeu ne le montrait pas déjà – encourageait à la positivité dans les rangs pailladins.
Tandis que les minutes filaient lentement et que les tribunes soufflaient de soulagement à chaque frappe parisienne hors du cadre, l’exploit semblait de plus en plus proche. Le ballon continuait de s’éloigner de l’aire de jeu montpelliéraine pour s’engager dans plusieurs luttes âpres au milieu de terrain. C’est alors que sur une passe millimétrée de pied gauche à pied gauche, Océane Deslandes donnait la balle de match à Léa Khelifi, qui ne se fit pas prier pour se retourner et enclencher une audacieuse reprise de volée. Prise par surprise, Nnadozie ne pouvait qu’effleurer le ballon avant qu’il vienne épouser le petit filet et plonger Grammont dans l’allégresse (87′).
Malgré une autre tentative ainsi qu’un penalty manqué par la vétérane Gaëtane Thiney, le MHSC avait fait le boulot et les 3 points leur revenaient.
Que retenir
Il arrive parfois que lors d’une rencontre, les deux équipes jouent bien. Il ne serait pas juste de parler d’exploit d’un côté ou de match raté de l’autre. Cet après-midi, Montpellier a probablement réalisé le match le plus abouti de sa saison contre une grosse équipe. Mais il semble que le Paris FC ait lui aussi dû faire face à une grosse équipe du championnat français. La course au top 4 semble s’animer trop tardivement pour le MHSC, mais ce match et sa série de performances récentes laissent présager une année 2026 encore plus disputée en Arkema Première Ligue.
Charlie Tott
© Montpellier Hérault Sport Club
