Même si les succès contre Lyon se font rares, ce n’est pas la première fois que les Parisiennes réussissent pareille performance. Elles l’avaient fait en finale de Coupe de France (2018), en championnat (2016) ou encore en Ligue des champions (2014). Leur victoire (1-0) en ouverture de la 9e journée de D1 vendredi constitue un tournant dans l’histoire des Classiques : jamais le club de la capitale avait autant dominé son sujet. Pour y parvenir, les protégées d’Olivier Echouafni ont allié génie tactique, puissance physique et justesse technique. Décryptage.
4-3-3 offensif : le système gagnant
À l’issue de la rencontre, Wendie Renard, capitaine des Fenottes, a relevé la supériorité de ses adversaires au micro de Canal + : « Paris mérite cette victoire. Nous n’avons pas eu de situation à part sur coups de pied arrêtés. C’était le néant ». Afin de limiter les multi championnes en titre au « néant » évoqué par la défenseure, Olivier Echouafni optait pour un 4-3-3 très offensif avec des joueuses explosives dans les couloirs.
Ainsi, Sandy Baltimore a été préférée à Nadia Nadim, pourtant auteure d’un septuplé historique la semaine passée contre Issy, pour accompagner Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto sur le front de l’attaque. Un choix payant puisqu’elle a provoqué de nombreux éclats dans la défense de l’OL tout en assurant le replis défensif. Le trio a permis au bloc de jouer haut en utilisant les appels en profondeur de Katoto et les percussions des ailières, bien soutenues par des arrières au profil également très tonique.
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L’ouverture du score en est l’illustration : Diani et Ashley Lawrence ont gagné leur duel près de la ligne médiane et ainsi récupéré le ballon. La numéro 11 s’est ensuite projetée rapidement. Elle a fait une différence colossale dans l’axe par une course de plus de 30 mètres avant de servir MK9 qui allait laisser une trace indélébile dans l’histoire du club.
Un pressing asphyxiant
Cette option tactique osée a eu deux vertus. La première en limitant les montées des latérales de Lyon, Ellie Carpenter et Sakina Karchaoui n’ayant pas pu prendre leur couloir de peur de se faire punir en contre. La deuxième en permettant aux Gones de remporter la bataille physique. Une donnée prépondérante si l’on se remémore à quel point les derniers Classiques ont été âpres et engagés. Ce tryptique offensif n’aurait jamais pu s’exprimer si le reste de l’équipe n’avait pas suivi. Pendant 45 minutes, les 11 titulaires ont insufflé un pressing très intense.
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C’était la condition sine qua non pour que Paris puisse dicter son jeu et ne pas dépendre des erreurs lyonnaises, bien trop rares et donc peu exploitables. « Le pressing a été travaillé toute la semaine, a expliqué Grace Geyoro à la mi-temps. On savait qu’on avait les qualités pour le mettre en place. Nous allons tenir en seconde période car nous avons travaillé cet aspect ». Les joueuses de Jean-Luc Vasseur ont semblé complètement étouffées. Incapables de répondre à la fougue de leurs homologues hormis sur phases arrêtées ou en contre attaque.
Quand le milieu rayonne, Paris cartonne
S’il y a bien une zone du terrain où les Franciliennes ont régné en maître, c’est au milieu. Le triangle à trois avec Luana en pointe basse et la paire composée de Geyoro et Sara Dabritz juste devant a tout enclenché. Une fois n’est pas coutume, Paris a eu la maîtrise. « Même quand elles gagnaient, on disait qu’elles avaient eu de la réussite. Elles se procuraient moins d’occasions et espéraient marquer sur leur rares situations. Lyon dominait chaque match. Ce soir, le PSG a été plus fort », a décrypté Jessica Houara-d’Hommeaux, consultante sur Canal + et qui présente la particularité d’avoir porté les deux maillots.
La justesse technique de Luana, la puissance de Geyoro et la science du jeu de Dabritz. Tels ont été donc les ingrédients de la mainmise du PSG. C’est d’ailleurs lorsque les deux dernières ont pêché physiquement que Lyon s’est montré dangereux en début de seconde période et en toute fin de match. Irene Paredes s’est alors érigée en dernier rempart. Une muraille infranchissable, permettant de faire chuter les invincibles et de propulser son équipe en tête du classement.
Mickaël Duché
Photo de Une : Laura Pestel