Certes, la France a chuté en demi-finale de l’Euro féminin édition 2022, avec encore une fois, beaucoup de frustration pour ses supporters. Cependant, les satisfactions individuelles ont été nombreuses. Notre top-flop, quelques jours après la fin de l’événement.
Les joueuses au top :
Delphine Cascarino, la dynamite, a amené un danger permanent sur l’aile gauche des bleues. Par ses dribbles, sa rapidité bien sûr, ou la qualité de ses centres, Delphine Cascarino a fait mal aux défenses. Elle marque un magnifique but contre l’Italie. Intenable ce jour-là, ainsi que contre les Pays-Bas en quart, elle a donné le tournis aux défenseures. Muselée contre l’Allemagne, elle n’a pas pu exposer son jeu malgré beaucoup de tirs tentés, bien seule face à des adversaires qui avaient compris qu’il fallait la bloquer pour enrayer le jeu français. Elle a souvent permuté avec Diani.
Kadidiatou Diani a été très intéressante sur son côté droit, de par ses dribbles, sa puissance et sa vitesse. Elle a déstabilisé bon nombre de défenseures, ne passant à côté d’aucun match. La joueuse n’a pas rechigné dans le travail défensif. En outre, elle a assumé davantage son rôle de leadeuse, d’autant plus après le forfait de Katoto. Elle a également joué en pointe. En quart de finale, elle marque le but de l’égalisation d’une frappe magnifique, bien aidée par le poteau et le dos de la gardienne.
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Clara Matéo, qui sort sans doute de la meilleure saison de sa carrière, a été une remplaçante de luxe pour sa première grande compétition. Elle a signé des passes décisives contre la Belgique, puis l’Islande et sans doute la plus importante avec un extérieur du pied pour envoyer Diani chercher la faute contre les Néerlandaises en quart lors des prolongations.
Selma Bacha a été l’un des rayons de soleil des bleues. Elle a fait une entrée remarquée à l’heure de jeu en quart de finale. La jeune joueuse de 21 ans, sans complexe, a fait chauffer les gants de la gardienne néerlandaise à deux reprises avec de lourdes frappes. Elle a aussi servi deux fois Wendie Renard sur corner. Selma Bacha est élue joueuse du match. Cependant, elle n’aura pas pesé beaucoup contre les Allemandes.
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Sakina Karchaoui a été l’une des meilleures joueuses du premier tour. Cascarino et Karchaoui ont très bien combiné ensemble avec des déboulés incessants. La latérale gauche a effectué deux passes décisives. Plus en difficulté sur les matchs à élimination directe face à des adversaires plus athlétiques.
Eve Périsset a suivi le même chemin que son homologue côté gauche réalisant un début d’Euro avec justesse et agressivité. La joueuse se montre décisive grâce à son penalty transformé contre les Pays-Bas, offrant la qualification à la France. Plus en confiance depuis la dernière Coupe du monde grâce notamment à un travail sur soi et à la sophrologie, elle a su prendre ses responsabilités. Dans un entretien réalisé pour le magazine Onze Mondial, elle a rapporté visualiser des actions de matchs dans sa tête avant les rencontres. A-t-elle rêvé de son penalty victorieux ? Dommage qu’elle soit passée à côté contre l’Allemagne.
Grace Geyoro a mis ma barre haut d’entrée avec son triplé contre l’Italie en une mi-temps, première joueuse à réaliser cet exploit. Elle se montre plus discrète par la suite mais provoque un penalty contre la Belgique. La joueuse livre deux prestations assez solides dans les matchs couperets. La numéro 8 des tricolores a été la milieu la plus en vue contre l’Allemagne, efficace offensivement et défensivement. Elle effectue souvent les bons choix dans les deux moitiés de terrains. Geyoro a cependant manqué de lucidité dans certaines frappes qui auraient pu faire la différence.
Les joueuses qui n’ont pas convaincu :
Ouleymata Sarr avait pourtant bien débuté en marquant un doublé de la tête lors du premier match de préparation à l’Euro contre le Cameroun. Mais elle n’a pas su profiter de la grave blessure de Marie-Antoinette Katoto pour s’imposer à la pointe de l’attaque tricolore. L’attaquante pourtant précise et dotée d’un sens certain du but, n’a pas réussi à concrétiser ses actions. Peut-être dû à la pression d’une première grande compétition et de l’enjeu de remplacer l’attaquante vedette des bleues Katoto.
Wendie Renard est montée progressivement en puissance au fils des matchs. Elle reste globalement solide défensivement mais a été en difficulté offensivement. Difficile à marquer sur les coups de pied arrêtés, elle qui place régulièrement sa tête sur les trajectoires n’a pas su trouver la faille malgré 17 tentatives. Au Mondial à la maison en 2019, elle avait terminé meilleure buteuse de l’équipe. La joueuse rate un penalty, heureusement sans conséquences, contre la Belgique.
Les Bleues tenteront de corriger leurs défauts pour les prochaines grandes compétitions. Et enfin ramener ce titre international dont la France rêve tant.
Lison Debonne
Photo ©Equipe de France