La joueuse japonaise Kumi Yokoyama (27 ans) a révélé, dans une vidéo tournée avec son ancienne coéquipière Yuki Nagasato et publiée le 19 juin sur Youtube, être un homme transgenre.
« Maintenant que je vis aux Etats-Unis, je sens que je peux parler plus librement de ma sexualité et de mon genre ». La joueuse japonaise Kumi Yokoyama a révélé dans une vidéo postée sur Youtube le 19 juin, être un homme transgenre. La buteuse joue avec les Washington Spirit depuis 2019.
Passée par Francfort en 2017-2018, la joueuse de poche (1,55m) a principalement joué au Japon. Elle échangeait dans cette séquence de 17 minutes avec son ancienne coéquipière japonaise Yuki Nagasato. Cette dernière est championne du monde en 2011 et joue elle aussi aux Etats-Unis.
« À l’avenir, quand je cesserai de jouer au football à ce niveau, je veux vivre en tant qu’homme », annonce l’attaquante, qui est déjà « sortie avec plusieurs femmes ». Elle explique qu’au Japon, si le « terme LGBTQ est récemment devenu courant (…) beaucoup de gens ne comprennent pas encore ».
Révélée dans un Mondial U17
La joueuse de 27 ans est revenue ensuite sur son parcours. « Je ressemble à un garçon depuis que je suis toute petite ». Lorsqu’elle a commencé à jouer au football, à 6 ans, elle s’est coupée les cheveux. Elle les a toujours gardés courts.
« Au Japon, on me demandait toujours si j’avais un copain. Mais ici et en Allemagne, on me demandait si j’avais un copain, ou une copine. »
Kumi Yokohama est internationale depuis son jeune âge, ayant même terminé finaliste de la Coupe du monde U17 2010. Elle s’y était révélée, signant un but magnifique après une séquence de dribbles prouvant son aisance technique.
L’attaquante a exprimé son désir d’être désignée par un pronom non-binaire. « They » en anglais au singulier, tandis qu’en français les associations proposent « iel ».
La pression est forte au Japon pour se conformer aux normes de genres. Les discriminations sont moins fortes aux Etats-Unis ou en Allemagne, a estimé Kumi Yokoyama.
Elle terminera sa carrière dans le football féminin
« Au début j’ai caché cela à mes coéquipières. Mais elles m’ont dit que ce n’était pas cool de la taire, et que je n’étais pas obligée de rester silencieuse », a ajouté Kumi Yokoyama. La joueuse s’est aussi posée la question de poursuivre dans le football féminin. « Mais cela ne dépendait pas que de ma simple volonté, il y a beaucoup de gens qui me soutiennent. (…) Je continuerai à jouer au football jusqu’à la fin, jusqu’au moment où j’aurais le sentiment que j’aurais donné tout ce que je pouvais ».
À lire aussi : La Japonaise Mana Iwabuchi signe à Arsenal
« Nous te soutenons et sommes fiers de toi Kumi. Merci de montrer au monde que c’est OK de te reconnaître comme tu es », a réagi en soutien son club des Washington Spirit sur Twitter. La joueuse fait les beaux jours de son club actuel, ayant notamment inscrit le but de l’année 2020.
Les JO pour faire passer un cap au Japon ?
Au Japon, une proposition de loi contre les discriminations des personnes LGBTQ+ n’a finalement pas été votée lors de la session parlementaire qui s’est achevée la semaine dernière. Cela malgré l’imminence des JO de Tokyo (23 juillet-8 août) et le message de tolérance véhiculé par le mouvement olympique.
Lundi, le comité olympique national a sélectionné pour la première fois une athlète ouvertement transgenre pour participer à des JO. Il s’agit de l’haltérophile néo-zélandaise Laurel Hubbard, 43 ans.
« Les gens qui se trouvent dans une position telle que la mienne devraient s’exprimer, sans quoi les choses n’avanceraient pas. »
Laurel Hubbard, née homme mais qui a transitionné à la trentaine, a été reconnue comme athlète féminine. Elle a en effet démontré des niveaux de testostérone en-dessous des seuils fixés par le Comité international olympique (CIO). Ses détracteurs estiment toutefois qu’elle dispose d’un avantage physique du fait de son genre d’origine.
Jérôme Flury avec AFP
Photo © Capture d’écran/Youtube